Née Monique Dubois à Béthune le 19 décembre 1923 — morte à Paris le 27 avril 1993.
Après avoir été renvoyée de nombreux établissements scolaires, avoir raté des études de pharmacie, elle s'installe à Paris. Elle y fait du Théâtre, et travaille au Cirque d'hiver de Paris, comme cornac.
Puis, sur les conseils de Sacha Guitry, elle se lance, à la fin des années 1940, dans la chanson de style réaliste, dans la tradition de Fréhel. En 1949, elle chante à l'ouverture du cabaret « La Rose rouge ».
Dès 1958, elle forme un duo devenu quasi mythique avec son mari, l'accordéoniste et compositeur Lino Leonardi, qui écrit la plupart de ses musiques, et l'accompagne.
Se détournant du style réaliste, elle chante et dit les poètes, Villon, Ronsard, Aragon, Carco, Mac Orlan, Rictus, Couté, Corbière, Nazım Hikmet, Katia Granoff...
En 1962, elle ouvre rue du Chevalier de la Barre, (quartier de Montmartre à Paris), son cabaret, « Le Père Ubu » ou « Chez Monique Morelli », fréquenté par Blondin, Leo Ferré, Georges Brassens, Vidalie, Fallet ou le photographe Robert Doisneau.
Elle dirige par la suite le cabaret « Au Temps Perdu », à Saint-Germain-des-Prés.
Monique Morelli, Les Mains d'Elsa, paroles de Louis Aragon, musique de Lino Leonardi.Elle se produit également au théâtre et au cinéma. En 1967, Elle joue dans Valmy, sous la direction du cinéaste Abel Gance.
En 1969, elle fait la première partie remarquée d'un spectacle de Georges Brassens, au célèbre théâtre de variétés de Paris, Bobino.
En 1972, elle interprète le rôle de La Carline, dans Mandrin, un teléfilm en plusieur épisodes, de Philippe Fourastié. En 1973, elle joue dans le film d'Anna Karina, Vivre ensemble.
Elle est Officier des Arts et Lettres. Elle est plusieurs fois, distinguée par le prix de l'Académie Charles-Cros ainsi que celui de l'Académie du disque.
Elle a un sens profond de la diction poétique, une voix et une présence dramatique d'une immense sincérité, emportant l'émotion. Chantant drapée dans une vaste étole rouge, elle est admirablement servie par son mari, Lino Leonardi. Monique Morelli est un monument de la culture chansonnière et poétique française, dominée par ses interpétations des poèmes de Louis Aragon, mis en musique par Lino Leonardi et Leo Ferré, parmi lesquels, les somptueuses orchestrations, pour la Messe d'Elsa, de Serge Baudo, pour l'Orchestre National de Lyon.
La messe d'Elsa, musique de Léo Leonardi sur un poème de Louis Aragon, extrait du Voyage de Hollande (1965), Monique Morelli, Lino Leonardi (accordéon), chœur et orchestre de l'Opéra de Lyon, orchestration et direction Serge Baudo. Lyon 19 juin 1981 (Disque Canetti et EPM).
Nécrologie de L'Humanité, le 28 avril 1993
Monique Morelli, L'Affiche rouge, poème de Louis Aragon, musique de Léo Ferré, émission Discorama du 30 septembre 1961, Radio Télévision Française.La chanteuse Monique Morelli s'est éteinte mardi à Paris, à l'âge de soixante-neuf ans. Sa vie, c'est tout un poème, ou plutôt une longue suite de poèmes. Elle a chanté Aragon, Ronsard, Villon, Pierre Seghers, Carco, Verlaine, Luc Bérimont, Mac Orlan… Elle avait une voix d'entrailles, identifiable dès les premiers accents. Héritière des « goualeuses » sublimes (Lys Gauty, Fréhel, Damia ou Piaf) elle s'était mise à personnifier Montmartre, étant pourtant née à Béthune (Pas-de-Calais) dans une famille de fonctionnaires qui la destinait à la pharmacie ! Ce n'était pas son fort. Successivement virée de quatorze établissements scolaires, elle vint à Paris pour vivre sa passion poétique. En 1969, elle passait en première partie de Brassens à Bobino. Sa belle présence tragique et populaire s'efface. Restera la voix, comme le témoignage ineffaçable d'un riche tempérament et d'une bonté native.
Monique Morelli chante Ronsard et Villon (EPM / ADES 1990)
Ronsard: Je vous aime ; Le rêve de l'ivrogne ; Quandje vous vois ; La sorcière ; Pour boire dessusl'herbe tendre ; Le temps s'en va ; Je n'ai plus queles os ; Mignonne ; Que dirait Saint Paul ; Ode àRabelais. Villon: Je plains le temps de ma jeunesse ; La grosse Margot ; Ballade du
concours de Blois ; Épître à mes amis ; Ballade pour prier Notre Dame ; Mort ; Au retour ; Pauvre je suis ; Ballade de menus propos ; L'an quatre cent cinquante-six ; Jean Cotart ; L'épitaphe
Monique Morelli chante Pierre Mac Orlan
Jacques Canetti, 1990 (Arion 1968, rédité sous le titre Chansons du Quai des Brumes, Arion 1978) : La chanson de Margaret ; La rue qui pavoise ; Le Pont du Nord ; Merci bien ; Les rues barrées ; Les Compagnons du Tour de France ; Nelly ; Marie-Dominique ; La route d'Aigues-Mortes : Bel-Abbès ; Rose des Bois ;
Ballade de la protection
Monique Morelli chante Tristan Corbière EPM / ADES 1990.
Les gens de terre : Bohème de chic ; Rondel ; A la mémoire de Zulma ; Idylle coupée ; Sonnet à sir Bob. Les gens de la mer : Matelots ; Point n'ai fait un tas d'océans ; Le naufrageur ; à mon
côtre Le Négrier ; Épitaphe ; La fin ; Le mousse ; Le renégat ; Le Pardon de Sainte Anne ; L'appareillage d'un brick corsaire. Chansons et poèmes : Sous le portrait de corbière ; La poète contumace ; Le crapaud.
Monique Morelli chante Aragon.
EPM/ADES 1988.
12 chansons de Léonardi (Jacques Canetti Disques 48808, 1966) : Maintenant que la jeunesse ; On fait l'homme ; Les mains d'Elsa ; La
folle ; Rire et pleurer ; Je proteste ; Paris 42 ; Jean-Julien je ne puis ; Marguerite Marie et Madeleine ; Chant des vauriens ; Il m'arrive parfois d'Espagne ; Un air d'octobre. Chansons de Leo Ferré (direction de l'orchestre, Pierre Berlioz) : L'affiche rouge ; Un jour j'ai cru te perdre ; Elsa ; Il n'aurait fallu ; Est-ce ainsi que les hommes vivent. La messe d'Elsa, musique de Lino Leonardi, orchestration et direction Serge Baudo, Orchestre national de Lyon, enregistré les 19-20 juin 1981.
Monique Morelli : Fleur de berge. EMI 1997 (compilation 1957-1958)
Fleur de berge (1958, Ducretet- Thomson) : Fleur de berge ; Les hiboux ; Le grand frisé ; Monsieur Petit Louis ; Les mômes de la cloche ; J'ai perdu ma gigolette ; Dans les fortifs ; Rue de Lappe. Souvenirs de casernes (1957, Ducretet-Thomson ) : Nelly ; Bel-Abbès ; Marie-Dominique ; Rose des Bois : Hommage à Fréhel (1957) (Columbia / Trianon 1965 (moins deux titres): La java bleue ; La maison de mon cœur est prête ; Du gris ; La rue de la joie ; C'est pour ça qu'on s'aime ; Comme un moineau ; Fleur de Seine ; Où est-il donc ? ; Chanson tendre ; Va danser !Jean-Marc Warszawski
10 juin 2009
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Jeudi 19 Septembre, 2024