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Holmès Augusta
1847-1903

Augusta Mary-Anne (Patricia)
Pseudonyme : Hermann Zenta

Holmès Augusta

[sources] [bibliographie] [œuvres] [documents] [discographie]

Née à Paris 16 décembre 1847, morte à Paris 28 janvier 1903.

Son père est né à Londres (Craven Street) le 17 juillet 1797, sa naissance est enregistrée à la paroisse de Saint-Martin in the Field. Major de l'armée anglaise, il aurait combattu à Waterloo (il n'apparaît pas sur les rôles). Il possédait des terres en Irlande. Suite au marasme économique, il revend ses possessions, et comme beaucoup d'anglais à cette époque, s'installe en France. Il charge Sir Edmund Head, gouverneur général du Canada d'administrer ses affaires par l'intermédiaire de son notaire. Il épouse Tryphena Shearer à l'ambassade anglaise de Paris. Ils s'installent au 6 rue d'Artois, où habitent également Alfred de Vigny et son épouse Lydia dont ils sont des proches. Rien ne permet d'affirmer qu'Alfred de Vigny est le père naturel d'Augusta Holmès, ce qu'elle-même démentait en laissant planer un flou certainement artistique.

Augusta Holmès, « La Nuit et l'amour », Interlude de l'ode symphonique Ludus pro Patria, Deutsche Staatsphilharmonie Rheinland-Pfalz, sous la direction de Patrick Davin (1994).

Alfred de VignyAlfred de Vigny, parrain d'Augusta Holmès.

En 1855, 8 ans après la naissance d'Augusta, la famille s'installe 8 rue de l'Orangerie à Versailles dans un hôtel particulier, tout en conservant le logement parisien, où le 10 mai 1858, Tryphena décède.

À Versailles, Augusta Holmès suit des cours de piano avec une demoiselle Peyronnet dont on ne sait rien. Elle étudie l'harmonie avec Henri Lambert, l'organiste de l'église de Versailles. Avec le célèbre clarinettiste Hyacinthe Klosé, elle étudie l'orchestration.

Elle commence à se produire et à présenter ses compositions au public versaillais à vingt ans, vers 1866

[...] Un thème étrange ! Une singulière mélodie ! Connaissez-vous Hermann Zenta et sa chanson du chamelier ? Jusqu'à hier soir je ne savais rien de cette Hermann Zenta, et je ne soupçonnais pas plus la chanson du chamelier que celle du cavalier arabe ou de la syrene. Eh bien ! Ce sont à là trois petits chefs-d'oeuvre, tout simplement [...]

1866, extrait d'une coupure d'un journal non identifié. Cet article nous apprend aussi qu'elle avait mis à son programme la sonate en ut dièse mineur de Beethoven. Recueil d'articles d'Augusta Holmès, Bibliothèque Nationale de France, département de la musique (B '° 391)

Augusta Holmès, Adromède (poème sympphonique), Deutsche Staatsphilharmonie Rheinland-Pfalz, sous la direction de Samuel Friedmann (1994).

Une jeune fille de notre ville, Mlle Holmès, dont nous avons déjà eu l'occasion de louer le talent musical vient d'obtenir un grand et légitime succès. Un Choeur de sa composition : la Chanson de la caravane , a été exécuté, samedi dernier, au concert de l'Hôtel-de-ville par M. Pasdeloup. Le célèbre organisateur de concerts populaires a compris qu'en mettant les oeuvres des maîtres à la portée de tous, il n'avait accompli que la moitié de sa tâche, et qu'il était de son devoir de faciliter l'éclosion des génies qui seront la gloire de l'avenir. Il a du reste, montré l'estime qu'il faisait du talent de Mlle Holmès, en plaçant son oeuvre au milieu de celles des les plus illustres de notre époque. Le redoutable voisinage de Donizetti, de Gounod, de Rossini, de Weber n'a pas empêché la Chanson de la caravane d'être couverte d'applaudisements. Ces applaudissements n'ont pas surpris ceux qui avaient eu l'occasion d'entendre déjà les compositions de Mlle Holmès, et ne marquent que le commencement d'une carrière qui sera glorieuse

Signé X...
1867 journal de Versailles non identifié.
Recueil d'articles d'Augusta Holmès,
Bibliothèque Nationale de France,
département de la musique (B '° 391)

Son père décède en 1869.

Augusta Holmès, Irlande (poême symphonique), 1882, Deutsche Staatsphilharmonie Rheinland-Pfalz, sous la direction de Samuel Friedmann.

Catulle MendèsCatulle Mendès.

Vers 1869 elle devient la compagne de Catulle Mendès (1841-1919), écrivain prolifique très en vogue, directeur de journaux littéraires, actif dans le mouvement poétique dit du « Parnasse ». Catule Mendès est marié avec Judith Gautier (la fille du poète Théophile Gautier) depuis 1966, l'année de parution du livre-manifeste Le Parnasse contemporain. Raphaël, le premier enfant d'Augusta Holmès et de Catulle Mendès naît en mai 1870.

Augusta Holmès est naturalisée française en 1871, et à la même époque fait partie des proches de César Franck, duquel elle suit les cours jusqu'en 1875-1876. Elle fait une grande impression sur le compositeur dont on pense retrouver l'émotion dans Les Trois pièces héroïques. Il lui dédie en 1890 son Troisième choral pour orgue.

En 1870, elle rend visite à Wagner en compagnie de Catulle Mendès. Elle reprend du maître de Bayreuth l'habitude de composer elle-même ses livrets et poèmes mis en musique.

Elle gagne les milieux parisiens vers 1870, se distingue par la ferveur qu'elle porte à la musique de Wagner, fait une forte impression et devient rapidement une célébrité. Pougin la décrit comme une jeune femme d'une beauté rayonnante, à l'opulente chevelure blonde, au regard clair, perçant et assuré, à l'allure fière et décidée. Elle fera l'admiration de Liszt, Wagner, Gounod et de Saint-Saëns dont elle repousse une demande en mariage tout en liant avec lui une amitié durable.

Sa première fille, Huguette naît le 1er mars 1872, sa seconde fille, Claudine en juin 1876.

En 1878, Judith Gautier obtient le divorce avec Catulle Mendès (séparation 1874). Elle est vers 1876-1877, la dernière grande passion de Wagner (elle fut aussi un grand amour de Victor Hugo).

Augusta Holmès, Barcarolle, Aurélie Loilier (soprano), Anastasia Pozdniakova (piano).

Judith Gautier Judith Gautier (1845-1917), épouse de Catulle Mendès.

Judith GautierActrice, Judith Gautier était aussi critique littéraire, poète, et spécialiste de littérature et de civilisation chinoise.

Article d'Octave Mirbeau dans « L'Ordre », 16 janvier 1877

À BAS WAGNER

Il paraît décidément que le public ne veut pas de Wagner ni des compositeurs qui passent pour s'inspirer du grad maître allemand. Dimanche dernier, au concert Colonne, quelques personnes ont cru devoir interrompre de leurs sifflets l'exécution de l'Andante pastoral de Mlle Augusta Holmès.

On disait que Mlle Augusta Holmès était une forcenée wagnériste ; que dernièrement à Bayreuth, elle s'était fait remarqué, comme beaucoup de célèbres compositeurs, parmi les plus enthousiastes admirateurs de la trilogie des Niebelungen. Il n'en a pas fallu d'avantage pour exciter l'indignation de quelques braves bourgeois qui s'imaginent faire oeuvre de patriotisme en poussant des cris furieux chaque fois qu'ils voient sur un programme s'étaler le nom de Wagner ou celui d'un des adeptes de son école. Tenez pour certain d'ailleurs que ces braves gens sifflent en confiance et qu'ils seraient fort embarrassés si on les obligeait à dire que telle partition est de Wagner ou de Cimarosa..

N'étant point critique de mon état, j'aime à me tenir le plus souvent en dehors des discussions théoriques, qu'il s'agisse de littérature ou de musique. Je ne juge point d'une oeuvre d'après la cocarde qu'elle porte, et il m'est fort indifférent qu'un compositeur soit rossinien ou wagnériste, pourvu qu'il me charme ou m'émeuve. Que Mlle Augusta Holmès fût ou non wagnériste, qu'elle professât les plus hardies théories musicales, je m'en souciais peu ; j'étais là pour entendre sa musique, et non pour connaître ses opinion en art. Il ne s'agissait pour moi de savoir si sa musique me plairait ou non.

Eh bien, je le dis tout bonnement, l'andante pastorale m'a beaucoup plu, et je crois qu'il a plus de même à la plupart des auditeurs naïfs comme moi.

Cet andante pastoral a pour épitaphe un vers de l'Arioste : « Dans la cabane, sous les ombrages, le soir et le matin, au bird du ruisseau, sur la verte pelouse, Angélique était auprès de son ami »

Tout au commencement, un long gazouillis, doucement monotone, veut sans doute exprimer les murmures des bois. C'est comme un décor de la scène qui va avoir lieu. Une adorable mélodie d'un charme langoureux très pénétrant, se détache parmi les bruits de la nature, monte, s'enfle, se contourne, tantôt une seule voix chante, tantôt c'est un duo, et on sent vraiment s'éveiller l'idée de deux êtres amoureux qui se parlent dans la forêt. Puis la mélodie devient mois saisissable ; elle se répand, se disperse, s'éparpille dans les bruits de la nature pâmé, qui lentement s'éteigne et meurent à leur tour.

Voilà ce que j'ai cru voir. Mais mon voisin a peut-être vu tout autre chose ! Car la musique a cela de très intéressant, que chacun peut y trouver ce que bon lui semble, et, si nous ne sommes pas, vous et moi, du même avis, cela ne nous empêchera pas d'avoir raison tous deux.

Ce qu'il y a de certain, et ce que tout le monde aurait dû comprendre, c'est que le thème principal sur lequel est fondé l'Andante pastoral de Mlle Augusta Holmès est très gracieux d'invention, très original de forme, quoique de compréhension aisée. Quand à l'orchestration du morceau, elle m'a paru fort savante sans pédantisme, toute pleine de détails ingénieux.

Et cependant on a sifflé. Oui, quelques personnes ont jugé à propos de protester vilainement contre l'Andante de Mlle Holmès. De là une véritable bagarre car les applaudisseurs étaient en très grand nombre, et il m'a semblé même qu'on se battait aux deuxièmes galeries.

Cela est ridicule à la fin. J'ai raconté il y a quelques temps, qu'un monsieur, bon père de famille, à coup sûr, bon époux peut-être, mais certainement mauvais garde national, s'époumonait aux concerts Pasdeloup et hurlait férocement contre le Freyschütz, croyant que c'était de la musique de Wagner.

— Mais, monsieur, lui dit son voisin, c'est Weber que vous sifflez.

— Weber ? Allons donc ! Vous êtes sûr ? Alors c'est bien différent

Et l'enragé siffleur se mit à battre des mains.

Voilà mademoiselle, ce qu'est que d'avoir été à Bayreuth ! Ce monsieur qui sifflait Weber était sans doute l'un des plus acharnés cabaleurs contre vous dimanche dernier ; et je gage que, si cet excellent homme n'avait pas connu vos admirations pour le génie du grand maître, il eût applaudi à outrance votre andante pastorale. D'ailleurs, pareils applaudissements, ou pareils sifflets, que vous importe ? On sait dans le monde musical que vous travaillez beaucoup ; que vous possédez, à un âge où les femmes d'ordinaire s'occupent exclusivement de rubans, de chiffons et de fanfioles de toutes sortes, une science orchestrale que plus d'un compositeur contemporain pourrait vous envier ; vous avez dit-on deux opéras achevés : Asraté, Léo et Léandre ; vous en faites un troisième : Lancelot du Lac (vous voyez que je suis bien informé) ; vous ne vous bornez pas à écrire la musique de vos opéras, vous en faites les poèmes , tout cela vous a acquis des sympathies ; vous paraissiez à tous digne d'encouragements ; mais vous êtes allée à Bayreuth ! Et le monsieur siffle ! Il a bien sifflé Weber ; et il eût sifflé Beethoven, Bach, Mozart, Haendel, etc. ! !

Laissez siffler, mademoiselle. Sifflera bien qui sifflera le dernier.

Octave Mirbeau

13 février 1878, elle obtient une mention honorable au concours de symphonie chorale de la ville de Paris.

Le 1er septembre 1879, naissance de sa troisième fille Hélyonne qui sera l'épouse de l'écrivain pacifiste Henri Barbusse. Augusta Holmès aura un cinquième enfant, Marthian, mort en bas âge.

Dans les années 1880 elle s'attache à des thèmes nationalistes et compose des poèmes symphoniques tels que Lutèce, Irlande, Pologne et Ludus pro patria. En 1880, son poème symphonique Les Argonautes, reçoit la mention très honorable au Prix de la ville de Paris (le premier Prix est remporté par Duvernoy avec La Tempête)

Augusta Holmès Augusta Holmès jouant Beethoven ; Augusta Holmès jouant Chopin.

Extrait d'un article de Victorin Joncières Dans «La Liberté» de novembre1880

La plupart des femmes qui font de la musique ne produisent en général que des oeuvres assez médiocres; les mieux douées écrivent ce qu'on appelle dans le monde de fort jolies choses: C'est gracieux, élégant, d'un idéal bourgeois suffisamment poétique pour leur mériter les louanges des gens bien élevés de leur entourage; mais, au point de vue du grand art lyrique, cela manque absolument de portée et ne dépasse pas le niveau des élucubrations d'amateurs qu'on applaudit dans les salons.

Mlle Augusta Holmès fait exception à la règle. Sa musique a une vigueur, une virilité, un enthousiasme, qui méritent mieux que ces éloges banals qu'on accorde d'ordinaire aux femmes-compositeurs. Nous venons de lire une grande symphonie dramatique, Lutèce, dont elle a composé le poème [...]

Victorin Joncières

Vers 1884 (?), dégradation des rapports avec Catulle Mendès. La séparation se fera en 1886 (?) Catulle garde à sa charge les enfants (dans une lettre à Chabrier, Catulle Mendès évoque 17 années de compagnonnage dont 15 d'amour). Il se mariera avec la poétesse Jeanne Nette (1867-1955)

Les filles de Catulle Mendès Les filles de Catulle Mendès par Renoir, Nadine, Huguette, Hélyonne.

Augusta Holmès publie des traductions de poésies de Charles Swinburne dans la « République des lettres ».

Un second compagnon semble être à ses côtés : Eugène Cougoul dont on ne sait rien.

En 1888, son ode symphonique Ludis pro patriâ est un succès.

Elle obtient en 1889 une commande officielle, destinée aux festivités de l'Exposition Universelle, pour commémorer le centième anniversaire du soulèvement parisien de 1789. Elle compose alors les paroles et la musique de l'Ode triomphale. Cette œuvre est donnée au Palais des Champs-Élysées les 11, 12 et 14 septembre 1889, sous la direction d'Édouard Colonne avec 1 200 choristes (une quinzaine de chorales de Paris et des enfants des écoles).

En 1895, la création de son opéra La montagne noire (composé en 1884) à l'Opéra de Paris est un échec. L'œuvre ne tient que 13 représentations. L'opéra sera monté au Covent Garden et au Metropolitan Opera

Elle se lie d'amitié et entretient une correspondance avec Mery Laurent (1849-1900), amie intime de Mallarmé et de Manet, maîtresse, modèle et inspiratrice de nombreux artistes qui fréquentaient son salon parisien (Nana, de Zola, Odette Swann, de Proust)

Mery LaurentMery Laurent, L'Automne (1882), par Édouard Manet

En 1899, elle prend le parti réactionnaire de Déroulèdes et prend cause pour les «anti-dreyfusards».

En 1901 elle se convertit au catholicisme en prend pour prénom Patricia.

Augusta Holmès Augusta Holmès.

Sources

Presse de l'époque.

Fonds Hélyonne Barbusse, Bibliothèque nationale de France, Nouvelles acquisitions françaises, 16258–16263 ; 16603.

Recueil de coupures de presse d'Augusta Holmès, Bibliothèque Nationale de France, département de la musique, B 4°391.

Legs Augusta Holmès, bibliothèque de Versailles.

Lettres de Camille Saint-Saëns, musée de Dieppe.

Lettres à Stéphane Mallarmé et à Mery Laurent, bibliothèque Doucet, fonds Mallarmé.

Augusta Holmès


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Catalogue des oeuvres

Augusta Holmès

La Montagne noireRépétition de La montagne noire à l'Opéra de Paris. De gauche à droite : M. Tafanel (chef d'orchestre), M. Mangin (chef de chant), M. Gaillard, Augusta Holmès, M. Lapassida.

Bibliographie

Augusta HolmèsAugusta Holmès dans son salon, 52 rue de Rome.

Augusta HolmèsAgusta Holmès, par Gustave Jacquet, 1874.

Augusta Holmès

Documents

Les Argonautes
Poème symphonique en quatre parties
Texte et musique d'Augusta Holmès
1- Jason
2- Le voyage
3- Médée
4- La Toison d'or

Texte de la première partie
JASON
======

LES ARGONAUTES
E ïa-o ! Rompez les cordages,
Arrachez l'ancre ! En mer, en mer !
Naviguons vers les beaux rivages
Que bat au loin le vent amer !
E ïa-o ! Rompez les cordages,
Arrachez l'ancre ! En mer, en mer !

UNE JEUNE FILLE ( sur le rivage)
Tha ïs
Naïs
Nysa ! Vous qui venez des plaines
Mes soeurs


Nysa !
Lysa !
Déposez vos corbeilles pleines
De Fleurs

Regardez, sur les flots qui brament
Là-bas,
Cette nef merveilleuse où rament
Cent bras !

Entendez-vous ces voix profondes ?
Qui sont
Ces hommes forts qui sur les ondes
S'en vont ?

LE PEUPLE
Voyez, voyez Argo, la nef aventureuse,
Lever l'ancre au soleil levant !
Sa voile d'or se gonfle à la brise amoureuse !
C'est son mât, ce chêne vivant !

Ses rameurs sont des rois, des héros, des poètes,
Au retour, ils seront des dieux !
Sous la jeune clarté, voyez leurs jeunes têtes
S'orner du laurier radieux !

Gloire ! Voici Castor, Pollux, Orphée, Hercule !

LA JEUNE FILLE
Et Jason ?

UNE AUTRE
Le plus fier de tous
C'est lui

LA PREMIERE JEUNE FILLE
Quoi ? Cet enfant ?

UNE AUTRE
Arès même recule
A sa vue et craint son courroux !

LE PEUPLE
C'est Jason le plus fier de tous
C'est le héros enfant ! Arès même recule
A sa vue et craint son courroux.

Il part bravant la mer obscure
Et la tempête et le danger,
Et, revêtu d'une divine armure,
Parmi les nuits, vers la conquête sûre,
conduit les rois sur le vaisseau léger

JASON
Compagnons, en avant ! Vers une terre sombre
La colchide au ciel noir,
Mère d'hommes cruels et de monstres sans nombre,
Je vais ivre d'espoir !

Sur la première nef, affrontant la tempête
Pour la première fois
Moi, l'enfant d'Iolcos, je mène à la conquête
Des Héros et de rois !

Car là-bas, cet espoir de l'âpre traversée,
Dans la nuit vierge encor
Brille mon seul désir, mon unique pensée,
La grande Toison d'or

LE PEUPLE à voix basse
Quel est doc ce trésor sublime
Et sans pair
Qui brille par delà l'abîme
De la mer ?

JASON
Peuple, la Toison d'or, c'est la Vie immortelle
Le Renom toujours pur
La science du Vrai, la Beauté toujours belle,
Qui règne dans l'azur 1

LE PEUPLE
Gloire À Jason ! Héros à l'âme pure,
Pars et reviens vainqueur de la grande aventure !

Le peuple continue son chant de gloire pendant que les Argonautes appareillent en entonnant leur chant de départ.

Oui pars, bravant la mer obscure
Et la tempête, et le danger ;
Pars, revêtu de la divine armure !
Dompteur des nuits, vers la conquête sûre,
Conduis les rois sur le vaisseau léger.

LES ARGONAUTES
E ïa-o ! Rompez les cordages,
Arrachez l'ancre ! En mer, en mer !
Naviguons vers les beaux rivages
Que bat au loin le vent amer !
E ïa-o ! Rompez les cordages,
Arrachez l'ancre ! En mer, en mer !

JASON
O labeur de mes jours ô tourment de mes veilles,
But sacré de mes voeux,
Pur renom, or vivant, merveille des merveilles,
Toison d'or, je te veux !

Discographie

Augusta Holmes
Oeuvres Orchestrales

Orchestre Philharmonique du Rheinland-Pfalz
Samuel Friedmann & patrick Davin, dir.

Enregistré en 1990, 1991, 1992
Marco Polo 8/223449

01.  Andromède — 02. Irlande — 03. Ouverture pour une comédie — 04. La Nuit de l'amour — 05. Pologne.

Jean-Marc Warszawski
19 janvier 2003
© musicologie.org


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Dimanche 11 Février, 2024