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Holbach Paul Henri Thiry d'
1723-1789

Paul Heinrich Dietrich von Holbach.

Né le 8 décembre 1723 à Edesheim, mort le 21 janvier 1789 à Paris.

Philosophe.

De ses parents, Johann Jakob Dietrich Holbach et Catherine Jacobina, originaires d’Edesheim, on ne sait pratiquement rien.

Vers l’âge de huit ans, il est confié à l’un de ses oncles, Franz Adam Holbach, baron d’Holbach, seigneur de Heeze, Leende, etc. (recherchant une descendance ?), qui le fait instruire dans son manoir d’Edesheim par un clerc nommé François Bellemont. Ce dernier, accusé de jansénisme, finit par fuir les tracasseries et persécutions du prince-évêque de Spire (dont dépend Edesheim) en se réfugiant à Rhodt, un village luthérien proche. Ses documents et sa bibliothèque sont confisqués par la commission épiscopale et en 1731, la police confisque la bibliothèque de Franz Adam Holbach, opposé à l’empiètement de l’Église catholique.

Ce dernier décide de s’installer à Paris avec son neveu. En 1713, il y avait acquis une charge de courtier financier, et avait fait fortune, notamment avec la Compagnie des Indes. Il aurait amassé 20 millions de livres, et sécurisé son capital dans l’immobilier, neutralisant les effets de la faillite de la Compagnie. En 1720, il est anobli comme chevalier du royaume de Vienne, en 1728, il est élevé au rang de baron du royaume, titres acquis par achat. Un de ses nombreux domaines est situé à Heeze-Leende, dans le Braband (Pays-Bas), au sud d’Eindhoven, domaines dont Paul Thiry d’Holbach héritera.

En 1744, Holbach s’inscrit sous le nom de Paulus Holbach Baro Palatinus (baron palatin) en droit et en sciences naturelles à l’université de Leyde, aux Pays-Bas, réputée par ses enseignements scientifiques. Il y étudie jusqu’en 1748. Il séjourne parfois dans la vaste propriété de Heeze-Leende.

De retour à Paris, il reçoit par adoption le nom et le titre de son oncle, prend avec lui la nationalité française. Il est admis au barreau du Parlement de Paris, mais n’a jamais exercé la profession d’avocat. Il loge rue Saint-Nicaise.

Le 11 décembre 1750, il épouse Basile Geneviève Suzanne d’Aine (1728-1754), petite cousine et fille d’un secrétaire du roi.

À partir de 1751, D’Holbach participe à l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert. Il rédigera plus de quatre cents articles sur la métallurgie, la géologie, la médecine, la minéralogie, la chimie. Il inaugure un compagnonnage de pensée et de plume de trente ans avec Diderot.

Il est admis à l’Académie de Berlin en 1752.

Son premier enfant, Nicolas Paul François, naît en 1753. Cette même année Franz Adam Holbach meurt, Holbach (et sa cousine et belle-mère Suzane d’Aine) hérite de sa fortune, il prend officiellement le titre de baron. Son épouse décède en 1754, année au cours de laquelle il est élu à l’Académie royale des sciences de Prusse. Il voyage avec Melchior Grimm dans le sud de la France.

Après la mort de son beau-père, en 1755, il rachète sa charge de secrétaire-conseiller du roi pour 100 000 livres tournoi, pour un revenu annuel de 5 500 livres. Holbach aurait disposé d’une fortune lui rapportant 60 000 livres par an.

En 1756, il épouse, grâce à l’achat d’une dispense du pape, la sœur de sa défunte épouse, Charlotte Suzanne d’Aine (1733-1814), avec laquelle il aura trois enfants : Charles-Marius (1757-1832), Amélie-Suzanne (1759-....), Louise-Pauline (1759-1830).

Charlotte Suzanne d'Aine (1733-1814), par Alexandre Roslin.

À partir de 1759, il s’installe dans un hôtel particulier 8 de rue Royale Saint-Roch (aujourd’hui rue des Moulins), qui devient un haut lieu de la vie intellectuelle parisienne : la « Coterie holbachique » ou « Clique d’Holbach », aussi appelée le « Café de l’Europe », Holbach étant lui-même « le chef des cafés de l’Europe ». On y dînait les jeudis et les dimanches, on y préparait et rédigeait des articles pour l’Encyclopédie. On pouvait y croiser :

Georges-Louis Leclerc de Buffon, Jean Le Rond d'Alembert, Jean-Jacques Rousseau, Denis Diderot, Jean-Claude-Adrien Helvétius, Louis-Sébastien Mercier, son éditeur Jacques-André Naigeon, Jean-François Marmontel, Jean-François de La Harpe, Marie-Thérèse Geoffrin, Louise d'Épinay, Sophie d'Houdetot Melchior Grimm, Adam Smith, David Hume, Laurence Sterne, Ferdinando Galiani, Cesare Beccaria, Joseph Priestley, Horace Walpole, Edward Gibbon, David Garrick ...

Il partage sa vie entre Paris, le château de Grand-Val, à Sucy-en-Brie, propriété de sa belle-mère, regorgeant d’invités de la « Coterie holbachique », et quelques voyages, dont des séjours de cure aux sources thermales de Contrexeville, également propriété de sa belle-mère Suzanne d’Aîne.

D’Holbach a constitué une vaste bibliothèque privée à son domicile, mais il a également collectionné diverses œuvres d’art et une une vaste collection d’échantillons de roches.

Il commence à écrire des ouvrages philosophiques à partir de 1760. Il les signe de pseudonymes ou usurpe l’identité de personnages décédés. Pour qu’on ne reconnaisse pas son écriture, il fait recopier ses manuscrits avant de les livrer aux éditeurs. Ils sont anticléricaux, antichrétiens, ouvertement athées. Pour Holbach, l’univers est incréé et se meut selon ses propres lois immanentes à lui-même. Rien ne manifeste la présence divine. Il est philosophiquement matérialiste.

Entre 1761 et 1767, il rédige Le christianisme dévoilé.

En 1765, il est à Londres, entre autres pour rendre visite à son ami David Garrick, acteur et entrepreneur de théâtre, qu’il a fréquenté à Paris.

En 1766, il est élu à l’Académie palatine électorale des sciences (à Mannheim).

En 1768, il publie La contagion sacrée et en 1770, Le Système de la nature ou des lois du monde physique et du monde moral (un des livres les plus lus au xviiie siècle). Il expose un matérialisme radical.

Il rend régulièrement visite à Claude Adrien Helvétius, dans son château de Voré, dans les Collines des Perches ou rue Sainte-Anne à Paris. Après sa mort, en 1771, il continue à participer au salon de sa veuve, Anne-Catherine de Ligniville Helvétius, qui déménage en 1772 au 59 de la rue d’Auteuil, où le salon prend la dénomination de société ou cercle d’Auteuil.

En 1772, il publie Le bon sens, et 1776, L’ethocratie, et La morale universelle.

Il participe, sans en être membre, à la loge maçonnique des Neuf Sœurs, fondée en 1776 par l’astronome Jérôme de Lalande et proche du Cercle d’Auteuil. Voltaire y participe également, Benjamin Franklin en sera le vénérable maître.

En 1780, il est admis à l’Académie russe des sciences de Saint-Pétersbourg.

Il a publié et traduit de nombreux ouvrages scientifiques de l’allemand, mais aussi ceux de David Hume et de John Toland.

Voir : Grimm (1723-1807); Pidansat de Mairobert (v. 1708-v. 1773); Jourdan J. B. (1711-1793).

Écrits relatifs à la musique

Lettre à une dame d'un certain âge, sur l'état présent de l'opéra

Arrêt rendu a l'amphithéatre de l'Opera, sur la plainte du milieu du parterre , intervenant dans la querelle des deux coins (présumé d'Holbach)

Paul Henri Thiry d'Holbach, par Louis Carrogis Carmontelle.



Autres écrits

Textes choisis I. : Le christianisme dévoilé ; La contagion sacrée ; Histoire critique de Jésus-Christ (préface, commentaires et notes explicatives par Paulette Charbonnel). « Les classiques du peuple », Éditions sociales, Paris 1957 [+... télécharger au format DJVU]

Le Christianisme dévoilé, ou examen des principes & des effets de la religion chrétienne. 1766 [+... télécharger au format Epub]

L'Antiquité dévoilée par ses usages, ou examen critique des principales opinions, cérémonies et institutions religieuses et politiques des différens peuples de la terre. Amsterdam 1766 [Fac-similé, Bibliothèque nationale de France].

La Contagion sacrée, ou histoire naturelle de la superstition. Londres 1768 Fac-similé, Bibliothèque nationale de France : tome 1 ; tome 2].

Lettres à Eugénie, ou préservatif contre les préjugés. Londres 1768 [Fac-similé, Bibliothèque nationale de France].

Théologie portative, ou dictionnaire abrégé de la religion chrétienne (en collaboration avec Naigeon, sous le pseudonyme de Mr. L'abbé Bernier, licencié en théologie). Londres 1768 [Fac-similé, Bibliothèque nationale de France].

Essai sur les préjugés, ou de l’influence des opinions sur les mœurs & le bonheur des hommes. Londres 1770 [Fac-similé, Bibliothèque nationale de France] [Bibliothèque des classiques des sciences sociales].

Histoire critique de Jésus-Christ, ou analyse raisonnée des évangiles. 1770 [Fac-similé, Bibliothèque nationale de France].

Tableau des Saints, ou examen de l’esprit, de la conduite, des maximes et du mérite des personnages que le christianisme révère et propose pour modèles. 1770 [Fac-similé, Bibliothèque nationale de France].

Politique naturelle, ou discours sur les vrais principes du Gouvernement [2 v.]. Londres 1773 [Fac-similé, Bibliothèque nationale de France : tome 1 ; tome 2].

Système Social, ou Principes naturels de la morale et de la Politique, avec un examen de l’influence du gouvernement sur les mœurs [3 v.]. Londres 1773 [Fac-similé, Bibliothèque nationale de France : tome 1 ; tome 2 ; tome 3].

Le Bon Sens, ou Idées naturelles opposées aux idées surnaturelles. Londres, 1772 [Fac-similé, Bibliothèque nationale de France].

Le bon sens puisé dans la Nature ou idées naturelles opposées aux idées surnaturelles. Rome et Paris 1792 (sous le pseudonyme de J. Meslier, curé d'Éprigny) [Archives.org].

Éthocratie, ou le gouvernement fondé sur la morale. [1776 Fac-similé, Bibliothèque nationale de France].

La Morale Universelle, ou les devoirs de l’homme fondés sur la Nature [3 v.]. Amsterdam 1776. Fac-similé, Bibliothèque nationale de France : tome 1 ; tome 2 ; tome 3).

Opinions des anciens sur les Juifs . Par feu M. de Mirabaud,... Londres MDCCLXIX (attribué à Holbach) [Fac-similé, Bibliothèque nationale de France].

Éléments de la morale universelle, ou catéchisme de la Nature. 1790. [Fac-similé, Bibliothèque nationale de France].

Système de la nature ou des loix du monde physique et du monde moral (sous le pseudonyme de M. Mirabaud). Londres 1770 [première partie : Fac-similé, Bibliothèque nationale de France].

Essai sur l'art de ramper, à l'usage des courtisans, facétie philosophique tirée des manuscrits de feu M. le baron d'Holbach et estrait de « Correspondance littéraire de Grimm », décembre 1790. F. Buisson, Paris 1813 [+... télécharger au format Epub]

Charlotte Suzanne d'Aine (1733-1814), par Louis Carrogis Carmontelle.

Bibliographie

Dumouchel Daniel, Matérialisme et unité de l’être humain : le défi du dualisme cartésien chez La Mettrie et d’Holbach. Dans « Dialogue, revue canadienne de philosophie » (v. 49, no 4), numéro spécial : « Philosophie cartésienne et matérialisme », décembre 2010, p. 561- 572 [+... télécharger au format PDF].

Newland T. C., D'Holbach‘s Political Ambivalence. Dans « Journal for Eighteenth-Century Studies » (v. 4, no 2), 1981, p. 184-190 [+... télécharger au format PDF].

Naville Pierre, D'Holbach et la philosophie scientifique au XVIIIe siècle. Éditions Gallimard, Paris 1967 [+... télécharger au format Epub].

Kors Alan Charles, D’Holbach’s Coterie An Enlightenment in Paris. Princeton University Press 1976 [+... télécharger au format PDF]

Catalogue des livres de la bibliothèque de feu M. le baron d'Holbach. Debure l'ainé, Paris 1789 [Fac-similé, Bibliothèque nationale de France]

 Jean-Marc Warszawski
Dictionnaire des écrits relatifs à la musique
Novembre 1995-5 juillet 2021
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Dimanche 11 Février, 2024