Né à Mézières le 22 janvier 1781 ; mort à Paris le 8 février 1849.
Son père, Vit Adam Habeneck, violoniste allemand originaire de Manheim, s'engage comme musicien en 1779 dans le régiment de Dragons du duc de Penthièvre (un fils légitimé de Louis XIV). Sa mère est une certaine Jeanne Scheisser.
Habeneck passe son enfance en Bretagne. Comme pour ses deux frères, son père lui enseigne le violon.
Il intègre le Conservatoire de Paris en 1800, dans la classe de violon de Pierre Baillot (1771-1842). Il y obtient son Premier prix en 1804.
Diplôme en poche, il est aussitôt engagé dans l'orchestre de l'Opéra-Comique. Il se marie le 9 mai avec Anne Charlotte Gardel, la fille du premier maître de ballet de l'Opéra. À l'automne, il intègre l'orchestre de l'Opéra.
À partir de 1805, il dirige bénévolement les « exercices publics » des élèves du Conservatoire, première forme de l'Orchestre du Conservatoire, institution où il est nommé le 1er janvier 1808 professeur adjoint de violon.
Il est nommé troisième violon de l'orchestre de l'Opéra en 1810. En 1817, Rodolphe Kreutzer prend la direction de l'orchestre, laissant son pupitre de premier violon à Habeneck qui est également promu chef d'orchestre adjoint. La même année son épouse Anne Charlotte Gardel décède.
En 1818, il intègre la chapelle royale, se remarie avec Marie Adèle Sieber, fille d'éditeur de musique, relance et dirige les Concerts spirituels jusqu'en 1821, année au cours de laquelle sa fille Antoinette Marie Juliette Caroline vient au monde. Elle sera suivie par Marie Mathilde.
Le premier décembre 1821, il est nommé directeur administratif de l'Opéra en remplacement de Viotti. À partir de 1824, départ à la retraite de Rodolphe Kreutzer, il partage avec Valentino le poste de premier chef d'orchestre.
Il réintègre le Conservatoire en 1825, où l'on crèe pour lui une classe de violon. Il sera également directeur honoraire — sans aucun pouvoir — du Conservatoire
En 1828, à la création de la Société des concerts du Conservatoire, il en est le vice-président et le premier chef. En 1829, il remplace Cherubini à la présidence qui en reprend la fonction à la fin 1833. Il reste premier chef d'orchestre de la Société jusqu'à sa mort. Il fait de cet orchestre l'un des plus admirés d'Europe. Il est très attaché à propager à Paris la musique symphonique de Beethoven.
En 1831 Valentino, congédié pour des raisons écomomiques passe à l'Opéra-Comique. Habeneck assure seul la charge de chef d'orchestre jusqu'à sa retraire en 1846.
Toujours en 1831, il est nommé Inspecteur général des études au Conservatoire.
En 1843, il est élu vice-président de l'Association des artistes musiciens.
L'élite des artistes et du monde musical a répondu lundi dernier à un appel funèbre : les obsèques d'Habeneck. Plus de trois mille personnes assistaient à cette triste et imposante cérémonie. Le personnel de l'Opéra était au complet.
Il avait été question de porter le corps à Saint-Roch ; mais le curé de Notre-Dame-de-Lorette, à qui l'on avait offert de ésintéresser la fabrique de l'église, s'est refusé à ce compromis,et a tenu à rendre en personne les derniers devoirs à M. Habeneck, qui demeurait rue de Latour-d'Auvergne.
De la maison mortuaire à l'église, les cordons du poêle ont été tenus par MM. Spontini, Meyerbeer, Auber et Taylor; de l'église au cimetière, ils l'ont été par MM. Taylor, A. Adam, Zimmermann et Tulou. L'un des deux frères du défunt conduisait le deuil.
La musique de la 2e légion, dirigée par M. Verroust, précédait le char en faisant entendre des marches funèbres.
La Société des Concerts, dont M. Habeneck fut le chef, a exécuté à Notre-Dame-de-Lorette une messe de Requiem de Chérubini, et l'admirable marche funèbre de la Symphonie héroïque de Beethoven, dont l'effet est encore plus grand à l'église que dans une salle de spectacle. Ce fragment de Beethoven était un objet de prédilection pour M. Habeneck, et c'est sur les propres indications de celui-ci que la Société a exécuté la marche funèbre dans cette triste solennité.
Plusieurs discours ont été lus sur la tombe, successivement, par M. Meifred, au nom de la Société des Concerts ; par M. Elwart, au nom des professeurs du Conservatoire ; M. Taylor, au nom de l'Association des artistes musiciens ; M. Cuvillon, au nom des élèves d'Habeneck ; enfin, M. Adam a improvisé quelques mots
au nom des compositeurs. Tous ces discours, empreints d'une douleur sincère, ont fortement impressionné l'auditoire.
M. Habeneck a été enterré dans le cimetière Montmartre. Les honneurs militaires ont été rendus au défunt, qui était chevalier de la Légion-d'Honneur.
Quelques partitions disponibles dans l'ISMLP
Grove, Hugh MacDonald
MGG, Emile Haraszti
Bronner François, François Antoine Habeneck (1781-1849). « musique », Hermann, Paris 2014 [404 p.].
Jean-Marc Warszawski
8 septembre 2010
Révision 3 octobre
2014
© Musicologie.org
À propos - contact | S'abonner au bulletin | Biographies de musiciens | Encyclopédie musicale | Articles et études | La petite bibliothèque | Analyses musicales | Nouveaux livres | Nouveaux disques | Agenda | Petites annonces | Téléchargements | Presse internationale | Colloques & conférences | Collaborations éditoriales | Soutenir musicologie.org.
Musicologie.org, 56 rue de la Fédération, 93100 Montreuil, ☎ 06 06 61 73 41
ISNN 2269-9910.
Dimanche 11 Février, 2024