Né à Châteaudun vers 1566-1568, mort v. 1620
Compositeur, chanteur et professeur de chant. originaire de Normandie. Chanteur à la chapelle du Cardinal de Lorraine au Puy d'évreux.
Un document de 1583 signalant la mue de sa voix permet de dater sa naissance.
En 1588, après l'assassinat du cardinal, il sert à la chapelle royale, puis après la réorganisation de la cour il est nommé maître des chanteurs de la chambre.
Il apparaît dans les cercles musicaux de diverses cours princières. En 1601, il succède à Claude Le Jeune comme compositeur de la chambre du roi.
En 1603 il obtient aussi les charges de valet de chambre du roi et de « Maître des enfants de la musique de la chambre du roi » (charge qu'il revend à son gendre Antoine Boësset en 1613).
En 1604, il est Maître de la musique de la chambre du roi et en 1613 surintendant de la musique. En 1617, il occupe les mêmes fonctions à la maison de la reine-mère.
Son dernier livre de chansons est publié à titre posthume en 1520 par les soins d'Antoine Boësset.
On conserve (et authentifie) 185 de ses airs, imprimés dans huit collections, de 1602 à 1620. Il en a écrit certains des textes, les autres sont de poètes de son temps dont François Malherbe. Il a également composé de nombreux ballets
Trois textes anonymes mis en musique par Guédron.
Ce penser qui sans fin tirannise ma vie
Se montre tellement contre moi conjuré,
Que tant plus jé m'efforce à dompter son ennuie
A tant moins à mon bien je le vois préparé.
J'ai quitté la beauté dont il a pris naissance,
Espérant par l'oublie ses charmes décevoir
Mais je trouve à la fin que la venue et l'absence
Sont tous deux différents, et d'un même pouvoir.
2
Si le parler et le silence
Nuit à notre heur également,
Parlons donc, ma chère espérance,
Du coeur et des yeux seulement;
Amour ce petit dieu volage
Nous apprend ce muet langage.
Que le regard vole et revole,
Messager des nos passions,
Et serve au lieu de la parole
Pour dire nos intentions.
Amour ce petit dieu volage
Nous apprend ce muet langage.
Mais si quelque âme est offencée
De nous voir discourir des yeux,
Nous parlérons de la pensée,
Comme les anges dans les cieux.
Amour ce petit dieu volage
Nous apprend ce muet langage.
Ainsi par un doux artifice
Nous trompérons les courtisans
Et nous rirons de la malice
De mille fâcheux médisans,
Qui n'en sauront pas d'avantage
Ignorant, ce muet langage.
3
Vous que le Bonheur rappelle
A un servage ancien,
Mourez aux pieds de la belle
Qui vous daigne faire sien.
Glorieuse en votre perte,
Honorez votre vainqueur,
Qui vous a la porte ouverte
De la prison de son coeur.
Heureux venez vous donc rendre
A celle qui vous a pris;
C'est honneur de se voir prendre
A qui tient tout à mépris.
L'honneur d'un brave adversaire
Honore votre trépas,
Heureux qu'en mourant peut faire
Que son nom ne meure pas.
Jean-Marc Warszaski
2003
Révision 2 avril 2010
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Mercredi 27 Septembre, 2023