Égide de Zamore
D'origine aristocratique, il est poète, auteur de vies des saints, en relations avec la cour de Castille. Il est précepteur de Don Sanche, fils du roi, pour lequel il écrit De uiris illustribus et De praeconiis Hispaniae. Il est également l'auteur d'un traité de rédaction épistolaire, Ars Dictanti. En 1269-1270, il entre peut-être chez les franciscains. De 1273 à 1274, il étudie à Paris. Il enseigne à l'école conventuelle de San Francisco de Zamora. En 1278, il rédige son Liber Mariae (exaltation du culte marial) à la demande d'Alphonse X le Sage. De 1300 à 1318, il est ministre provincial
Alfonso X (el Sabio).
Ars musica (vers 1270)
D'après M. Robert-Tissot, Pour Gil de Zamora, « la musique est la clé de la consonance de l'univers. l'harmonie est l'image de l'harmonie universelle, elle même reflet de la perfection divine. La musique approche le mystère divin. »
Son traité est dédié à John, ministre général de l'ordre des Franciscains. Il traite des origines de la musique (compilation), du monocorde, des proportions, de la solmisation, de la théorie grecque ancienne, des modes et de l'ethos. Un chapitre sur les instruments est repris de Bartholomeus Anglicus, avec un rajout concernant la Guitare. Il comprend 17 chapitres et un prologue, et se divise comme de tradition en 2 parties. Chapitres 2 à 4: Musique spéculative. Chapitres 5 à 17, technique. « Aucune étude scientifique ne peut-être tenue pour achevée sans la connaissance de la musique, qui est une science complète et très utile, puisque les consonances et les dissonances régissent les quantités et les nombres élémentaires, les saisons, les membres, et d'autres choses semblables. »
Chapitre 1
Essence divine de la musique. Son découvreur est Tubal. Tout en les citant, il repousse les autres propositions (les muses, Pythagore). Il dépossède notamment Pythagore de la traditionnelle légende des marteaux.
Chapitre 2
Les bienfaits de la musique émeut l'âme, guérit les malades, chasse les démons. Influence de la musique sur les animaux... La musique excite les passions, aiguise les sensations; elle encourage les combattants et l'ardeur à combattre est d'autant plus grande qu'est plus fort le son de la trompette; elle réjouit les affligés, elle effraie les lâches... Elle soulage la fatigue du travail aux champs... elle guérit les anémiques...
Chapitre 3
Définitions... Le mot musica est tiré de musae ; les muses par lesquelles on pense que la musique a été amenée à sa perfection ; ou de Moys, qui signifie eau, car on dit que c'est dans l'eau que fut découverte la musique: les nerfs et les artères d'un cadavre avaient été détachés des os et des chairs dans l'eau, sous l'effet de l'érosion; lorsqu'on le toucha ils émirent un son agréable... d'autres font de Mundica l'origine de musica, cela parce que le commencement s'est accompli sous l'effet de la musique.
Chapitre 4
Relations de la musique avec le microcosme et le macrocosme... Il existe une musique terrestre, une musique humaine, une musique céleste et une musique instrumentale et artificielle...
Terrestre : Observation rationnelle de tous les phénomènes atmosphériques (Le monde est régi par une sorte d'harmonie des sons). Humaine: Dans la constitution du corps humain... Ainsi la première relation musicale est celle de l'âme et du corps, relation dans laquelle les esprits servent de médiation, l'esprit naturel dont le siège est la foi, l'esprit vital dont le siège est dans le coeur, l'esprit animal dont le siège est dans la tête... Le Dieu de l'âme est l'harmonie de la musique... Sont musiciens ceux qui avancent sous la conduite de la raison...
Chapitre 5
Les 19 notes de l'échelle guidonienne (Jean d'Affligem) et les 6 syllabes de solmisation.
Chapitre 6
Place des notes sur la portée
Chapitres 7 et 8
Position des notes dans les hexacordes. Mutations.
Chapitre 9
Le monocorde. Les inventeurs de nombre des cordes de la lyre.
Chapitre 10
Consonances
Chapitre 11
Classification des intervalles
Chapitre 12
L'intervalle de ton
Chapitre 13
Définitions. Tropi, modi, toni, phtongi.
Chapitre 14
Intervalles
Chapitre 15
Les 8 tons d'église.
1er ton. Changeant et maniable. Approprié à tous les sentiments, comme le Cantique des cantiques.
2e ton. Grave, convient aux gens tristes et malheureux; utilisé dans les thrènes, par exemple dans les lamentations de Jérémie.
3e ton. Sévère et stimulant. Sa mélodie fait de grands sauts. De nombreux malades ont été guéris grâce à lui. Boèce dit que Pythagore, au moyen de ce 3e ton, a guéri un adolescent après l'avoir adouci avec le 2e ton.
4e ton. Caressant et bavard. Convient aux flatteurs.
5e ton. Doux, agréable. Calme et apaise les gens tristes et inquiets. Réconforte ceux qui ont failli et ceux qui ont perdu l'espoir.
6e ton. Porte à la piété et aux larmes. Il plaît à ceux qui pleurent facilement.
7e ton. Enjoué et plaisant. C'est le ton des adolescents.
8e ton. Doux et morose, à la façon des isolés.
Chapitre 16
Conjonctions des consonances
Chapitre 17
Les instruments de musique. (Exactement même chapitre chez Bartholomeus Anglicus). Gil de Zamora distingue les instruments naturels et artificiels. Les instruments naturels sont la trachée artère, la langue, le palais, les lèvres et les poumons qui servent à la formation de la voix. Les instruments artificiels sont par exemple la cithare, les orgues, les vielles. Il distingue les sons distincts et les sons indistincts. Sont indistincts le rire, la plainte, le cri de joie, et pour les instruments artificiels, la cymbale.
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Lundi 18 Décembre, 2023