Né à Quimper, 18 janvier 1718, mort à Montrouge, 10 mars 1776.
Son père est Daniel Fréron (1672-1756), orfèvre, et de Marie Anne Campion (1694-1754).
Parlant breton et français, il effectue sa scolarité au collège des Jésuites de Quimper. En décembre 1734, grâce à la protection du père Bougeant, également breton, il intègre le collège Louis-le-Grand à Paris. À la fin de l’année 1735, il entre au noviciat de la Compagnie de Jésus.
Dès 1736, il est professeur au collège royal de Caen, puis en 1737, au collège Louis le Grand. Il est arrêté et transféré à Alençon, pour avoir porté des vêtements laïques au cours de son noviciat. Il a la permission d’être relevé de ses vœux le 10 avril 1739.
Il participe à la rédaction du journal les Observations sur les écrits modernes (1735-1743) de Pierre Guyot Desfontaines (1685-1745).
Il rejoint la loge « Procope » (le célèbre café parisien), en décembre 1743, il y est maître maçon le 26 février 1744, puis orateur de la Grande Loge de France en avril 1745.
En 1749, il crée son propre journal, « Les Lettres de la comtesse de *** », qui est interdit en 1750, remplacé en 1752 par « Les Lettres sur quelques écrits du temps », qui paraît jusqu’en 1754.
Il est incarcéré pour dettes au fort de Vincennes.
Le 21 janvier 1751, il épouse Thérèse Jacquette Guyomar, une nièce orpheline de Quimper. Ils ont six enfants dont Stanislas Louis Marie Fréron, également journaliste, qui joua un rôle à la Révolution française et sous Bonaparte.
Thérèse Jacquette Fréron (1757).
En 1754, il fonde l'Année littéraire, qu’il dirige jusqu’à sa mort. C’est un journal critique et féroce contre la littérature de son temps, qui attaque les encyclopédistes et particulièrement Voltaires, au nom de la monarchie et de l’Église, ce qui lui vaut deux emprisonnements pour délit d’opinion. Le succès de sa publication lui permet de vivre sur un grand train de vie. Mais les encyclopédistes ont aussi des appuis dans l’appareil d’État, aux écrits pamphlétaires s’ajoutent des tracasseries administratives, des périodes d’interdiction. Les ventes périclitent, le périodique est finalement interdit en 1776, ce qui, dit on, provoque sa mort, si ce n’est comme le prétendirent les encyclopédistes, la goutte, suite à ses excès de table, qui l'emporta.
Il est reçu à l’Académie de Nancy le 8 mai 1753, puis à celles d’Angers, Caen, Marseille, Arras.
De 1755 à 1756, il dirige « Le Journal étranger ». Il quitte peu Paris, se rend deux fois en Bretagne pour des affaires de famille, séjourne en Lorraine (1753), et à Mannheim en 1765, où il est invité à la cour de son protecteur Christian IV.
Thérèse Jacquette Guyomar meurt le 18 janvier 1762.
Il épouse en secondes noces sa cousine de seize ans, Annetic [Anne ou Anna] Royou-Penanreun en septembre 1766.
Il effectue des missions d’espionnage (une mouche) pour la police, il fournit en particulier des renseignements sur Jean-Jacques Rousseau, d’Alembert, Bousquet, Pidansat de Mairobert, à l’inspecteur de la Librairie, Joseph d'Hémery d’Hémery.
Lettres sur quelques écrits de ce temps (en colaboration avec Joseph de La Porte)
Lettres sur la musique françoise. En réponse à celle de Jean Jacques Rousseau
Suite des lettres sur la musique françoise en réponse à celle de Jean-Jacques Rousseau
Lettre de l'auteur de l'« Ode sur les conquestes du Roy » à un ami. s.l., s.d.
Histoire de Marie Stuart reine de France et d'Écosse. Londres 1742
Les conquêtes du Roi , ode, par M. l'abbé Fréron. impr. de vve P. Collignon, Metz 1744.
Lettre de M. l'abbé Cotin, à M. Moncrif, de l'Academie francoise. s.l. 1744
Lettres de Madame la comtesse de *** sur quelques écrits modernes. Fac-similé, Bibliothèque nationale de France (1746)
Histoire de l'empire d'Allemagne, et principalement de ses révolutions, depuis son établissement par Charlemagne jusqu'à nos jours. Paris, Herissant le fils 1771.
Lettre à M. l'abbé Guyot-Desfontaines , sur son ode intitulée La convalescence du roy. A la reine. Par M. l'abbé F****. L. Siflet, Paris 1744.
La journée de Fontenoy . Ode. Par monsieur Fréron. 1745.
« Voltariana », ou Éloges amphigouriques de Fr. Marie Arrouet, Sr de Voltaire... discutés et décidés pour sa réception à l'Académie française. Paris 1748.
Réponse de l'Amateur à la premiere Lettre sur la Peinture. 1750-1751.
Lettres sur quelques ecrits de ce tems Au sujet des tableaux qui ont été exposés dans le grand Salon du Louvre, en 1753. s.l., s.d.
Jugement de monsieur freron sur l'écrit de monsieur la font de saint yenne intitulé : sentimens sur quelques ouvrages de peinture, sculpture et gravure exposés au salon de 1753.
Discours prononcés, le 8 mai 1753, à l'Assemblée publique de la Société royale des sciences et belles-lettres de Nancy.
Journal étranger (Paris. 1754)
Réponse à la Lettre de M. Casanova. 1769-1770.
Adonis. A Londres et se trouve a Paris chez Musier fils, libraire. M. DCC. LXXV.
Diderot et Fréron : documents sur les rivalités littéraires au XVIIIe siècle. A. Lemerre, Paris 1775.
Les deux matrones. Paris 1776.
Barthélemy Charles (1825-1888), Les Confessions de Fréron (1719-1776), sa vie, souvenirs intimes et anecdotiques... recueillis et annotés par Charles Barthélemy. Charpentier, Paris 1776.
BALCOU JEAN, Fréron contre les philosophes. Genève, Droz 1975
BENHAMOU PAUL, Index des « Lettres sur quelques écrits de ce temps » (1749-1754) d'Élie-Catherine Fréron. Genève, Slatkine 1985
BIARD-MILLéROU JACQUELINE, L'esthétique d'Élie-Catherine Fréron, 1739-1776: littérature et critique au XVIIIe siècle. Presses Universitaires de France 1985
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GRAVIT FRANCIS W., Cross index to all the periodicals of Élie-Catherine Fréron: Lettres de Mme le comtesse de *** sur quelques écrits modernes; Lettres sur quelques écrits de ce temps, l'Année littéraire. Bloomington, F. W. Gravit 1984
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NOVI DE CAVEIRAC JEAN, Lettre d'un visigoth à M. Fréron sur sa dispute harmonique avec Jean-Jacque Rousseau. Septimaniopolis (Paris) 1754.
Jean-Marc Warszawski
Dictionnaire des écrits relatifs à la musique
Novembre 1995-20 avril 2019
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Mercredi 7 Août, 2024