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Henry Cowell
1897-1965

Henry Dixon Cowell

Henry CowellHenry Cowell au piano en 1912.

Né à Menlo Park (CA), le 11 mars 1897 — mort à Shady (NY) le 10 décembre 1965.

Il est un des grands explorateurs de la musique du XXe siécle, par l'introduction de techniques nouvelles, comme les clusters ou les cordes pincées à la main, au piano, et l'ouverture aux musiques extra occidentales.

Il reçoit, dés l'âge de cinq ans, des cours de violon, dans l'espoir qu'il devienne un enfant prodige. La pression est trop forte, des signes choréiques apparaissent, les leçons cessent au bout de trois ans.

Ses parents divorcent en 1903. Aprés le tremblement de terre de San Francisco de 1906, il vit avec sa mére, le plus souvent chez des parents, en Iowa, à New York, parfois au Kansas, où il a accés à un piano.

Vers 1910, ils sont de retour à Menlo Park. Clarissa Cowell a le cancer. Aprés avoir inscrit son fils à l'école publique, celui-ci est victime d'intimidation au cours de sa troisiéme année. Elle décide de lui faire elle-même cours à la maison. Il devient la principale source de revenus, en travaillant comme concierge, bouvier, ou ramasseur de plantes sauvages.

Lewis Terman, professeur de psychologie à l'Université de Stanford, s'intéresse au garçon, qui a de grandes connaissances, des facilités de conversation, mais des faiblesses en calcul et en orthographe.

Vers 1912, il a économisé, et peut acheter 60 dollars, un piano d'occasion. Il compose sporadiquement depuis 1907, mais à partir de 1913, il note la liste de ses compositions.

Peut-être grâce à Terman, qui figure parmi les donateurs, une bourse est créée pour aider financiérement Cowell, et assurer les soins médicaux dont sa mére a besoin et qui décéde en 1916. Ce fond lui est versé jusque milieu des années 1920.

Il se produit pour la premiére fois le 5 mars 1914, dans un concert organisé par le San Francisco Musical Club, avec Adventures in Harmony, pour piano, composé en 1913. Peut-être sous la pression de la critique, son pére, Harry Cowell, l'envoie étudier à l'Université de Berkeley à l'automne 1914.

Il suit des cours de composition avec Edward Griffith Stricklen et Charles Seeger, qui le prend sous sa protection, de contrepoint avec Wallace Sabin.

à la fin de l'année 1916, il fait un court séjour à à New York. Il étudie à l'Institute of Musical Art, où il rencontre Leo Ornstein, pianiste et « futuriste » radical.

Il retourne en Californie en 1918. Il rencontre le poéte mystique et théosophe John O. Varian, qui a une grande influence sur lui. Cowell fréquente la communauté théosophique de Halcyon, prés de Pismo Beach, sur le Pacifique, où il a, en 1922, une de ses aventures amoureuses homosexuelles. La même année, une autre relation amoureuse, Edna Smith est tuée dans un accident de voiture.

Henry Cowell, Three Irish Legends (1922), 1. The Tides of Manaunaun, 2. The Hero Sun, 3. The Voice of Lir, Steffen Schleiermach (pinao).

Henry Cowell Henry Cowell, vers 1924.

Aprés 15 mois de service militaire, pendant lesquels, il se familiarise avec les cuivres, il se lance dans une croisade pour la musique ultra moderniste.

Jusqu'aux années 1930, il fait 5 tournées en Europe, débute au Carnegie Hall en février 1924, il est en Union Soviétique en 1929, à Cuba en 1930, à Berlin en 1932. Sa technique de clusters scandalise, lui vaut une publicité sulfureuse, et une grande notoriété.

Au cours de ces années, il se lie avec Elsa Schmolke, qui ne peut malheureusement pas quitter l'Allemagne nazie.

Cowell est également trés actif pour la promotion et l'organition des compositeurs radicaux.  Il fonde la New Music Society de Californie en 1925, dirige de longues années la Pan American Association of Composers. Organise des concerts aux états-Unis  et en Europe. Il crée en 1927, une publication trimestrielle de partitions, « New Music », qui s'élargira à une édition discographique. De nombreux compositeurs ont bénéficié de cette activité, comme John J. Becker, Carlos Chávez, Ruth Crawford, Wallingford Riegger, Carl Ruggles, Varése et Charles Ives, qui finance anonymement, une partie de ces activités.

Il publie de nombreux articles, donne des entrtiens à la presse, et organise le colloque « American Composers on American Music », à Stanford, en 1933. Il enseigne à la New York's New School for Social Research, et a des éléves privés, comme Johns Cage, Lou Harrison, ouy George Gershwin.

Il est également trés intéressé par les musiques populaires, depuis son enfance : musique des Appalaches, irlandaise, chinoise, japonaise, puis indienne. Dés 1920, il donne des cours sur ces musiques, et obtient une bourse de la Guggenheim Foundation, pour des études de musicologie comparée avec Erich von Hornbostel à Berlin. Il étudie également le jeu du gamelan javanais, avec le danseur Raden Mas Jodjana et de bali, avec Ramaleislan, la théorie carnatique, avec le musicologue P. Sambamoorthy (1901-1973).

Henry Cowell, Symphony no 2 « Anthropos », Repose (Largo - sostenuto), 2. Activity (Poco presto), 3. Repression, (Molto extressivo), 4. Liberation - Liberty Hornpipe (Allegro vivace), the American Symphony Orchestra, sous la direction de Leon Botstein.

SambamoorthyP. Sambamoorthy (1901-1973).

Vers 1930, il commande à Leon Theremin le Polyryhtmophone ou Rhythmicon, conçu avec un clavier, qui permet de transformer les fréquences des sons en rythmes percussifs. Plus la fréquence est élevée, plus le rythme est rapide. Le rhytmicon permet de produire 16 rythmes simulténées. Il compose plusieurs piéces pour cet instrument : Rhythmicana (1931), Music for Violin and Rhythmicon (1932), puis se détourne de cet instrument.

rhythmiconLe 3e rhythmicon, réalisé par Theremin0

En 1933, son article « Towards Neo-Primitivism », marque un tournant dans ses approches, comme on peut l'entendre avec son Ostinato Pianissimo en 1934 et son quatriéme Quatuor à cordes.

En 1936, il est arrêté à son domicile de Menlo Park, pour atteinte aux bonnes mœurs (relations sexuelles avec un adolescent de 17 ans). Il est condamné à quinze ans de prison. Il est emprisonné à San Quentin, où il enseigne, compose, rédige deux livres, sur la mélodie et le rythme, qui ne seront pas publiés, il fait répéter l'orchestre de la prison. En 1940, grâce à une vigoureuse campagne de sa belle-mére, et de quelques musiciens, il est libéré sur parole en 1940.

Il se marie en 1941 avec l'ethnologue Sidney Robertson (1903-1995), qui a participé aux efforts en faveur de sa libération. Il peut retourner en Californie à la fin de 1942.

Henry Cowell, concerto pour piano et orchestre (1928), 1. Polyharmony, 2. Tone Cluster, 3. Counter Rhythm, Radio Symphony Orchestra Saarbrücken, Stefan Litwin (pinao), sous la direction de Michael Stern.

Sydney RobertsonSydney Robertson.

Entre 1941 et 1945, il est de nouveau à la tête de « New Music » qu'il avait abandonné en 1936. Il enseigne jusqu'en 1963 à la New School for Social Research, de 1949 à 1965, à la Columbia University, de 1951 à 1956, au Peabody Conservatory, et donne de nombreuses conférences. Il écrit de nombreux articles, souvent pour une grande part, rédigés par son épouse, comme un livre sur Charles Ives qui fera autorité. Il donne rarement des concerts, mais en 1963, il enregistre vingt de ses œuvres pour Folkways Records.

En 1951, il est élu au National Institute of Arts and Letters, il en est le

vice-président en 1962 ; de 1951 à 1955, il est président de l' American Composers Alliance, en 1962, il est honoré par la  Henry Hadley Medal, de la National Association of American Composers and Conductors.


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Catalogue des œuvres

Dans le site de l'éditeur Schirmer

Bibliographie / liens

Discographie

1/164 
Henry Cowell The Bad Boys
George Antheil
Henry Cowell
Leo Ornstein
Steffen Schleieirmacher, piano
George Antheil : 14.-15. Second Sonata (1922) — 16-18. Sonata Sauvage
Hat Hut Records 1993

 

Henry CowellAmerican Ultramodernists: 1920-1950
Dane Rudhyar (1895-1985) : Tetragram n° 8, Primavera (1928)
Ruth Crawford (1901-1953) : 9 Preludes [9] (1924-1928)
Carl Ruggles (1876-1971) : Angels (1922) ; Evocations (1937-1943) ; Organum (1944-1947)
Henry Cowell (1897-1965) : Piece for Piano (1924) ; The Snows of Fujiyama (1924) ; Hommage à Rudhyar ; The Harp of Life (1924)
Steffen Schleiermacher, piano
Enregistré en décembre 2003.
Musikproduktion Dabringhaus und Grimm, Mdg 613 1265-2

 

Henry CowellPulse, the new music consort
John Cage, Lou Harrison, Henry Cowell, Harvey Sollberger, Lukas Foss
New York, New World Records, 80405-2, 1992. Texte de Perry Goldstein
John Cage : 1. Double music, pour 4 percussionnistes ; 2. Second construction, pour 4 percussionnistes ; 3. Third construction, pour 4 percussionnistes. Henry Cowell : 4. Pulse, pour 6 percussionnistes. Harvey Sollberger : 5. The Two and The One, pour deux percussionistes et violoncelle. Lukas Foss : 6. Percussion Quartet.

Jean-Marc Warszawski
16 février 2009

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