Baptisé à Reims, 22 janvier 1649, mort à Versailles, 17 Juillet 1709.
Compositeur.
Fils d'Antoine Colas et de Anne de Martin. En 1751, sa famille d'origine rémoise est à Paris où sa mére décéde (acte de décés de l'église Saint-Médard). Il est choriste à l'église Saint-Paul et suit les cours du collége de Navarre (selon Fétis).
En 1677 il succéde à Lalouette comme secrétaire de Lully et « batteur de mesure à l'Opéra de Paris ». Il occupe ce poste pendant 10 ans. Il réalise les parties intermédiaires des piéces dont Lully n'écrit que le soprano et la basse. En 1683, grâce à l'appui de Lully, il obtient un quartier de sous-maître à la chapelle royale, avec Minoret, Goupillet et De Lalande (en remplacement de du Mont et Robert Pierre). En 1685 il succéde à Du Mont, compositeur de la Chambre (avec De Lalande).
Aprés la mort de Lully, son fils conteste à Collasse une partie de ses pensions. À la suite du procés, Collasse perd 100 pistoles de pension et l'appartement que Lully attribuait à ses éléves.
En 1687, il termine Achille et Polyxéne, commencé par Lully, qui est joué à L'Académie Royale de Musique le 7 novembre.
En 1689, il se marie avec Blasine Berain, fille de Jean Berain, dessinateur de la Chambre de des Cabinets royaux, décorateur de scéne de Lully. Leur premiére fille, Marie-Louise naît en 1691, suivie en 1694, par Anne-Françoise.
En 1696, il est nommé maître de musique de la Chambre et maître des pages à la suite du décés de Michel Lambert. Il est compositeur de l'académie Royale de Musique. En 1698, il obtient une pension de 3 000 livres.
Selon Le Cerf de la Vieville, Collasse aurait utilisé pour son compte des airs rejetés de Lully (le chœur l'Angeons bon sens du prologue au Ballet des saisons est en grande partie le choeur Rien n'est si doux du Ballet des muses de Lully).
Dans quelques préfaces de ses œuvres, Collasse reconnaît sa dette à Lully (Ballet des saisons, éditions 1695 et 1700 ; La naissance de Vénus, édition de 1696), mais sans préciser que la musique était de Lully. Cela lui vaut un second procés pour plagiat de la famille Lully. En 1690 Collasse reçoit des priviléges royaux pour fonder des opéras à Bordeaux, Toulouse, Montpellier et Lille. Mais en 1696 les bâtiments de l'opéra de Lille sont détruits dans un incendie. On réclame à Colasse 10 000 livres (dont 6 000 seront payés par Louis XIV) pour participer à la reconstruction.
À la fin du siécle, il compose des musiques pour les fêtes privées, comme Le Divertissement, ou Impromptu de Livry (livret de Dancourt, commandé par le marquis de Livry en l'honneur du grand dauphin), Le Ballet de Villeneuve-Saint-Georges (livret de Banzy, joué le 1er septembre 1692 devant le grand dauphin, repris à l'opéra dans les mois suivants).
En 1704, il obtient 900 livres de pension et quitte la Chapelle royale.
Ses œuvres n'ayant pas de succés (Thétis et Pélée de 1789 est son seul succés, resté au répertoire pendant 76 ans), Titon du Tillet prétend que Collasse a abandonné la musique pour le recherche de la pierre philosophale.
Pascal Colasse, Le Loup et l’Agneau, sur la fable de Jean de La Fontaine, Les arts florissants, 2021.
Pascal Collasse, Cantiques spirituels de Racine, Agnes Mellon, Sandrine Piau, Benot Thivel, Les talens lyriques sous la direction de Christophe Rousset.
Deschars en Polichinel, Ballet de Villeneuve-Saint-Georges (1703), Musique de Collasse, commande du Cardinal Fürstenberg, créé au château de Beauregard.
Catalogue des œuvres
1688, Divertissement, ou Impromptu de Livry, livret de Dancourt, créé en juillet 1688
1689, Thétis et Pélée, tragédie en musique, en 5 actes avec prologue, livret de Fontenelle, créé le 11 janvier 1689 à Paris (éd 1689 ; 1690 ; 1708 (avec de nouveaux airs ajoutés de Campra et de Batistini) ; Ballard 1710 ; Paris, Michaelis sd.)
1690, Enée et Lavinie, tragédie en musique en 3 actes et prologue, livret de Fontenelle, créé le 7 janvier 1690 à l'Académie Royale (éd. Paris 1690 ; Ballard 1710)
1692, Ballet de Villeneuve-St.-Georges, divertissement, livret de Banzy, créé en octobre 1692 à l'Académie Royale (éd., Paris, Ballard 1692)
1692, Astrée et Céladon, tragédie lyrique en 3 actes eu prologue, livret de Jean de la Fontaine, créé le 28 novembre 1692 à Académie Royale (éd., Paris, Ballard 1691)
1695, Les Saisons, ballet, argument de l'abbé Pic, créé le 15 octobre 1695 à l'Académie Royale (éd. Paris 1695 ; Ballard 1700 (sans les fragments de Lully. Lully) ; Paris, Michaelis sd. ; 2 Airs extraits des Saisons, Lemoine, Paris 1912)
1696, Jason, ou La Toison d'or, tragédie en musique en 5 actes, livret de Rousseau, créé le 6 janvier 1696 à Paris 1696 (éd. Ballard)
1696, La Naissance de Vénus, pastorale en 5 actes et prologue, livret de l'abbé Pic, créé le 1er mai 1696 à l'Académie Royale (éd., Paris; Ballard 1696)
1700, Canente oder Picus et Canente, tragédie lyrique en 5 actes et prologue, livret de La Motte, créé le 4 novembre 1700 à l'Académie Royale (éd., Paris, Ballard 1700)
1704, Télémaque, ou Les Fragmens des modernes, tragédie en musique en 5 actes et prologue (arrangements de Danchet et Campra, avec des piéces de Campra, Collasse, Charpentier, Desmarets et Rebel fils), créé le 11 novembre 1704 à l'Académie Royale (manuscrit)
1706, Polyxéne et Pyrrhus, tragédie en musique en 5 actes et prologue, livret de La Serre, créé le 21 octobre 1706 à Académie Royale (éd., Paris, Ballard 1706)
1689, Amarillis, Pastorale, livret de l'abbé Pic (non créé, non publié) Manuscrit, Paris, Bibliothèque de l'Arsenal
1689, Sigalion, ou le dieu du Secret, ballet, créé le 17 août 1689 au Collége Louis-le-Grand. Manuscrit, Paris, Bibliothèque du Conservatoire, Collection Philidor
1695, Cantiques spirituels, textes de Jean Racine, Ballard, Paris 1695
Motets et élévations pour la Chapelle du Roy, quartiers d'avril, mai et juin 1686, Muguet, Paris 1686 (le texte seul)
1691, Fragments extraits de Thétis et Pélée, Airs, Chansonnette et Airs à boire. Dans «Airs de différents autheurs» ; «Recueils d'airs sérieux et à boire» ; «Nouveaux Recueils de différents autheurs» ; «Parodies bachiques», Ballard, Paris 1691et années suivantes
1746, Airs. Dans «Vaudevilles, Menuets, Contredanses» Boivin, Paris 1746, et dans «Amusements des campagnes», Gosse jr. & Van Daaler 1761
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