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Arnault de Zwolle
v. 1401- 1466

v. 1401 à Zwolle ?, mort à Paris, 6 septembre 1466.

Arnaut, Arnault Henri

Henri Arnault nait ou étudie peut-être à Zwolle. Il fait ses études de médecine à Paris. Il est médecin et astrologue de Philippe le Bon, à la cour de Bourgogne, puis auprès de Louis XI et de Charles VII. Il meurt dans une épidémie de peste le 6 septembre 1466 à Paris.

Le manuscrit, daté d'environ 1440, est fort de 139 feuillets, sans ordre particulier. Il aborde de nombreux sujets scientifiques ou techniques, comme une machine à polir les pierres précieuses, la construction d'horloges, de cadrans solaires, de tables astronomiques, etc. Les feuillets relatifs à la musique (orgue, clavicorde, luth, harpe), sont les folios 111 à 135, dont les folios 128 à 132 qui sont de la main d'Arno de Zwolle, les autres sont de trois mains différentes de la seconde moitié du xve siècle.

Arnold von Zwölle, v. 1440, descritpion d'un clavicembalum, ms. 7295 latin, Bibliothèque nationale de France Paris, fol. 128.

Manuscrits

Éditions

Bibliographie

Jean-Marc Warszawski
Novembre 1995-22 mars 2009
© musicologie.org
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Description du manuscrit par Didier Guiraud (1942-2021)

Études des intervalles, folios 111-128

Suit la division de l'octave.

Et tout d'abord rien à propos de la table. Quiconque est charmé par des arts, quels qu'ils soient, doit s'efforcer de les protéger de tout son appui et de sa faveur. Ce n'est pas, crois-moi, sage de dire: "Je vivrai". La vie demain est trop lointaine: vis aujourd'hui. Et de même que les heures s'écoulent d'un cours régulier, de même la vie périssable s'enfuit d'un pied ailé.

Résumé de tous les détails qui concernent le diapason.

Et d'abord, divisez la longueur de la flûte principale, c'est-à-dire du point f au point magadis (extrémité de la corde du monocorde, au sillet) ou final, en 9 parties égales que vous marquerez par des points. Au point initial écrivez f., puis au suivant g, au troisième néant, au quatrième c, au cinquième néant, au sixième g, au septième c', au huitième g', au neuvième ga, etc.

Item de Gamma (sol) au point magadis faites de même 9 divisions.Au premier, c'est-à-dire en commençant, vous avez Gamma, au suivant écrivez a., au troisième néant, au quatrième d, au cinquième néant, au sixième a, au septième d', au huitième a', au neuvième aa, au dixième magadis.

De même en 9 de a. jusque magadis. Au premier se voit a., au second h, au troisième néant, au quatrième e, au cinquième néant, au sixième h', au septième e', au huitième h", au neuvième h''', au dixième magadis

Il s'agit de la division du monocorde auquel tous les théoriciens se réfèrent. Elle peut s'interpréter de la manière suivante :

Autres études sur les intervalles.

Le folio 128 contient également deux études sur les intervalles. La rédaction n'en n'est pas de la main d'Henri Arnaut de Zwolle. Il s'agit d'une deuxième main, inconnue, mais assurément de la même époque.

Première étude

Tout d'abord faites une division en 15 (en partant de c): au point 3 est, au 5 g, au 6 a, mais forme une dissonnance avec d, au 7 b, au 9 e, au 10 g, au 11 b, au 12 e.

Deuxièmement divisez ladite UT en 9. Le premier point est d, le troisième g, le cinquième d, le sixième g, le septième d, le huitième d.

Ensuite divisez c-fa-ut en 8. Le second point est f, le quatrième c, le cinquième f, le sixième c, le septième f.

Ensuite commencez à d, et de d à la fin déterminez 9 points. Le premier est e, mais différent de e trouvé précédemment, le 3e a, le 5e e, le sixième a, le 7e e.

Ce qu'on peut illustrer :

On vérifie :

c/e = 15/12 = 5/4 = tierce majeure Aristoxenienne.

c/g = 15/10 = 3/2 = quinte, et sur la ligne suivante, = 9/6 = 3/2.

c/a = 15/9 = 5/3 = sixte majeure

etc.

Deuxième étude :

En divisant une corde quelconque en deux, on détermine l'octave; en prenant ces deux et en ajoutant la moitié, c'est à dire une, mais dans l'autre sens, on détermine la quinte; en prenant ces trois et en ajoutant une à ces trois dans le même sens, comme précédemment, on détermine la quarte: si à ces quatre on ajoute dans le même sens une de ces quatre on aura la tierce majeure; si à ces cinq parties on ajoute dans le même sens une de ces cinq, on aura la tierce mineure; mais ceci ne peut pas se trouver pour tous les intervalles.

Ce qu'on peut illustrer, sauf erreur :

 

Folio 131 : Plan d'une façade d'orgue, notes sur diverses orgues, théorie des intervalles musicaux

Notez que l'orgue de Saint-Cyr a, outre les tuyaux habituels, 12 tuyaux de ténor, lesquels correspondent au ténor des tuyaux habituels, et les tuyaux les plus gros sont à peu près une fois et demi plus longs que les plus gros tuyaux du petit [jeu]; et le sommier dudit orgue est large d'un pied et demi et trois doigts (profondeur?) et la largeur du clavier (environ 3 octaves) est la même plus un bon doigt; et ces 12 tuyaux les plus gros n'ont pas de fournitures, mais, parmi les autres tuyaux, trois ont six fournitures (6 tuyaux de fourniture par note), sans tenir compte des doubles principaux; tous les autres ont 10 fournitures; et ces orgues ont trois soufflets que l'on manoeuvre avec de grands bâtons; et la majeure partie des fournitures étaient des octaves; l'épaisseur du sommier est d'une palme (3 pouces 4 lignes, # 8 cm).

Item, le grand orgue des Cordeliers a, outre les orgues simples, 10 flûtes plus grosses, pour doubler en bas le ténor des orgues, et ceci parce que ces orgues peuvent être jouées de trois manières : d'abord orgues simples, ensuite doubles, d'une troisième manière de façon que seules les 10 grosses flûtes servent pour le ténor, et les orgues simples pour le déchant; et, en ce cas, il faut de la main gauche jouer le ténor sur les 10 touches les plus basses seulement. Item cet orgue pourrait être joué encore d'une autre manière, en touchant, au moyen des touches de ténor des orgues simples, ces 10 touches qui dépassent extérieurement, sans que le reste soit doublé dans le registre grave; 12 notes ont des doubles principaux et trois (tuyaux de) fournitures pour la première demi-octave, savoir les quintes, les octaves, et les octaves de la quinte à ce qu'il me semblait. La seconde demi-octave a quatre fournitures, la troisième cinq fournitures, et tout le reste six fournitures, et il y a deux soufflets; et le système d'abrégé est bien ingénieux, et il est double. Le premier abrégé est sous le sommier, en sorte que la dernière touche correspond à la dernière flûte du principal, et si en outre on veut avoir son redoublement inférieur, on tire les chevilles qui sont fixées dans la partie cachée des touches inférieures de telle manière qu'elles se tiennent perpendiculairement sous les touches supérieures, et alors, par pression des touches supérieures des deux principaux, on comprime les touches inférieures, et ces inférieures ont un fil de fer qui leur est attaché, traversant les touches principales jusqu'au fond du sommier, et là il y a un abrégé semblable qui conduit jusqu'aux basses de redoublement; et ces abrégés seront dessinés plus loin grosso-modo; et la longueur de la plus grande flûte, de la bouche jusqu'en haut est de 6 pieds manuels et 4 doigts.

Quant à l'orgue de la messe du Seigneur (dominicale?), il a de simples principaux divisés en deux (coupés en basses et dessus) et chaque principal a deux quintes et une octave, et il y a là cinq registres, comme vous savez. 

Le demi-ton est l'intervalle existant entre les deux dernières notes de musique, c'est-à-dire entre MI et FA, en montant et en descendant.

La tierce majeure est l'intervalle contenant deux tons; est à l'inférieur dans la proportion de 81 à 64, par exemple, entre UT et MI et entre FA et LA, en montant et en descendant. La tierce mineure est l'intervalle contenant un ton plus un demi-ton; est à l'inférieur dans la proportion de 32 à 27, par exemple, entre RÉ et FA et entre MI et SOL, en montant et en descendant.

La quarte consiste en une proportion sesquitierce, comme 12 à 9; on la trouve entre UT et FA, entre RÉ et SOL, et entre MI et LA en montant et en descendant.

Le demi-ton mineur se trouve, par exemple, entre MI et FA en montant et en descendant et le demi-ton majeur est au mineur dans la proportion de 256 à 243, proportion numérique qui se définit proportion contenant 243 et 13 de ses parties.

Le ton est l'intervalle contenant la distance qui sépare deux notes immédiatement voisines, et il consiste en une proportion sesquioctave, comme 9 est à 8; cet intervalle se retrouve quatre fois en solmisation, savoir entre UT et RÉ, entre RÉ et MI, entre FA et SOL, entre SOL et LA, en montant et en descendant.

La quinte consiste en une proportion sesquialtère, comme 12 est à 8; on la trouve entre UT et SOL et entre RÉ et LA, en montant et en descendant.

L'octave consiste en une proportion double.


 

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