La Scène, revue des succès dramatiques, vol. II, no 25, 1882.
Musique d'Edmond Audran, sur un livret d'Henri Chivot et Alfred Duru, créée en 1880, Paris, Théâtre des Bouffes parisiennes.
Bettina est une jeune paysanne. C’est aussi une « mascotte », une femme qui portera chance à celui qui vit avec elle. Mais cet effet disparaîtra le jour où elle perdra sa virginité. Ou comme on dit dans le livret, le jour où elle « perdra sa fleur d’oranger ».
La métaphore avec le bouquet d’oranger est très claire. À partir du deuxième acte, tout tourne autour de la virginité de la protagoniste. Et à la fin, juste derrière la porte que l’on voit si clairement sur scène, Bettina (la mascotte) se verra ôter la « fleur d’oranger » par son légitime mari. Pour cela il aura fallu trois actes au total, et très spécialement un duo qui a dû éveiller pas mal de fantasmes dans le public de l’époque. Le duo où Pippo, déjà marié à Bettina, hésite entre la conserver vierge pour bénéficier de la « bonne chance » ou au contraire céder aux instances de sa toute récente femme. À cette occasion Bettina montre le désir féminin, certes légitime puisque bénie par les liens du mariage, mais pas toujours aussi explicite dans le monde théâtral. Et Audran fait son travail avec une musique aussi charmante que légère. Rien de très novateur peut-être, mais terriblement frais.
Edmond Audran, La Mascotte, « Duo des dindons », André Baugé et Ninon Vallin, 1934. Germaine Gallois (Bettina), dans La mascotte, à la Gaitê, s.d.
Frédéric Léolla
7 mai 2025
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