Charles Valentin Alkan, Grande sonate opus 33, « Les quatre âges de la vie », Sonatine opus 61, Pierre Réach (piano). Anima 2025 (ANM 250301).
Enregistré les 5-7 avril 1991, studio Igor Kirkwood, Jouy-en-Josas.
Né en 1813, Charles Valentin Alkan fut un enfant prodige, commençant à l’âge de douze ans une carrière au cours de laquelle il se distingua par une virtuosité phénoménale. Admirateur de Franz Liszt, ami entre autres de Chopin, il passait pour un original, pouvant disparaître épisodiquement de la vie musicale et sociale pendant plusieurs années. Ses compositions, pour piano, sont assez rarement jouées au regard de leur qualité musicale en raison de la virtuosité diabolique et éprouvante qu’elles requièrent. Il faut donc profiter de cette réédition, qui bénéficie de l’interprétation de Pierre Réach et d’une très bonne prise de son.
Charles Valentin Alkan, Sonatine opus 61, I Allegro vivace, plage 5 (extrait).Alkan est le compositeur qui fut à l’origine de ma carrière, et je suis resté fasciné par ce personnage excentrique, extravagant même, virtuose de haut vol, ami intime de Chopin (ce dernier l’avait recommandé à ses élèves), et aussi de Liszt qui a une place à part dans l’histoire du piano.
Lui-même pianiste chevronné est l’auteur d’œuvres diaboliques sur le plan technique, mais aussi d’une grande émotion théâtrale, profondément humaine et communicative.
La sonate opus 33 « Les Quatre Âges » esAt une sorte de miroir de la sonate de Liszt par ses dimensions gigantesques (notamment son deuxième mouvement Quasi Faust), son narratif souvent bouleversant, religieux et innovateur sur le plan harmonique, et quant à la sonatine opus 61, il faut s’appeler Alkan pour l’appeler ainsi, car elle est en vérité une autre grande et impressionnante sonate d’une virtuosité incroyable.
J’ai joué et rejoué dans ma jeunesse ce répertoire et lui garde encore aujourd’hui la même gratitude et admiration pour tout ce qu’il m’a apporté et ce que j’y ai appris.
Qu’il me soit permis de citer ici le grand pianiste Bernard Ringeissen, récemment disparu. Je l’avais rencontré à Thessalonique il n’y a pas si longtemps. Il jouait lui aussi Alkan, partageait ma passion de cette musique, nous en avions parlé ensemble, et que cette reparution puisse lui rendre aussi un hommage sincère et complice.
Pierre Réach, juin 2025
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Mercredi 17 Septembre, 2025