Le théâtre de la Renaissance accueillait ce jeudi dans le cadre de son festival À partir du réel une pièce, déjà venue ici en résidence, de la compagnie Hors d’Œuvres, La part du lion, conçue par Fanny Catel et Jean-Noël Françoise bandeau texte 840 bandeau musicologie 840

Mondeville, 23 janvier 2025 —— Alain Lambert.

La part du lion ou la question du racisme systémique

La part du Lion à la Renaissance. Photographie © Patricia Segretinat.

Le théâtre de la Renaissance accueillait ce jeudi dans le cadre de son festival À partir du réel une pièce, déjà venue ici en résidence, de la compagnie Hors d’Œuvres, La part du lion, conçue par Fanny Catel et Jean-Noël Françoise. Un travail mi-théâtral, mi-musical avec quatre acteurs et actrices en double parité. Le comédien, bassiste et percussionniste Armel Malonga, la comédienne, autrice et joueuse de scie musicale Heila Hessou, la comédienne et accordéoniste Clarisse Texier, le musicien et comédien Jean Noël Françoise (claviers, guitare, mélodica), bien connu dans le milieu du théâtre pour toutes ses musiques de scène.

Une suite de saynètes proches du théâtre forum plus que du théâtre narratif traditionnel pour explorer plusieurs facettes du problème du racisme systémique. Quelle fête nationale, quel hymne, quelles dates célébrer, quel drapeau, comment cohabiter, comment dire l’histoire, et les histoires à l’ère du multiculturel ? Le débat d’ouverture interroge justement la Révolution française, mais il est dommage d’oublier la date du 4 février 1794, quand la Convention abolit l’esclavage, que le presque empereur Napoléon s’empresse de rétablir en 1802. Car tout n’est pas si simple.

Quand le bassiste fait lire à son collègue musicien divers textes racistes et colonialistes d’anciens politiques, jusqu’à celui refusant l’Histoire aux Africains, l’idée est bonne. Mais de façon anonyme, comme si tous les Français blancs en étaient les prosateurs, y compris au hasard Jean Jaurès ou Jean Moulin ou Simone Weil, la philosophe, ou Simone Veil, la ministre… La nuance était justement d’en nommer les auteurs, et de rendre à Sarko ce qui appartient à César. Et pourquoi ne pas avoir joué de l’effet de miroir quand le dragueur blanc balance ses clichés ?

De bonnes idées aussi, la désolation de Marianne, les tableaux inversés des Expositions universelles, le discours du colonialisme positif, les musiques en intermède ou slamées, le final avec la danse des drapeaux et l’hymne chaloupé par la basse sur les paroles de La mauvaise réputation de Brassens.

La 10e édition du festival À partir du réel continue avec Insomniaques le 29 janvier à Ifs et Larzac le lundi 3 février à Giberville et le 4 à la Renaissance de Mondeville, son épicentre.

plume 14 Alain Lambert
23 janvier 2025
© musicologie.org

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