Jean-Marc Warszawski, 7 mai 2025
Giuseppe Torelli, La chapelle Saint-Marc sous la direction de Vincent Bernhardt, trios, duos, sonates, sinfoniaes de Torelli, dont des premiers enregistements mondiaux, œuvres pour orgue de Giovanni Paolo Colonna et Giovanni Paolo Arresti. Indésens / Calliope2024 (IC 060).
Enregistré les 4-7 juin 2022, église d'Eppeldorf, Luxembourg et 17 mars 2023, église Saint-François de Lausanne.
À partir de la seconde moitié du xviie siècle, sur un terreau bien préparé, les compositeurs violonistes italiens allumèrent un feu de joie qui n’est pas éteint : Francesco Geminiani, Giovan-Batista Bassani, Archangelo Corelli, Antonio Vivaldi, Giuseppe Tartini, etc.,
Giuseppe Torelli, né à Bologne en 1658 n’a pas une postérité débordante d’hommages, sinon constate-t-on en passant, qu’il fut le premier à publier des concertos grossos, devançant Corelli de quatre années. Alors que les baroqueux grattent tout ce qui peut être récuré en répertoire, ses œuvres ont attiré peu de curieux, et le programme de ce cédé, à une exception près, n’a jamais encore été enregistré.
La Chapelle Saint-Marc, dirigée par Vincent Bernhardt depuis 2022, ne s’est pas intéressée aux concertos, mais aux sonates en trio et autres œuvres à deux violons et continuo, qui ne furent pas publiées du vivant du compositeur. Selon les musiciens, ces œuvres sont plutôt destinées au cercle de connaisseurs, alors que les œuvres publiées s’adressent à un plus large public et peut-être à des musiciens moins virtuoses. Les compositeurs peuvent aussi publier pour contrer la circulation de copies de leurs compositions.
C’est un programme riche de musique, réussi, virtuose. Les intermèdes, à l’orgue (Vincent Bernhardt), d’œuvres de Giovanni Paolo Colona et de Giulio Cesare Arresti, qui furent des aînés et des collègues de Giuseppe Torelli à Bologne, sont des respirations fort bienvenues.
C’est une musique très virtuose, inventive, variée dans ses figures et ses effets renouvelés. Elle n’a pas la brillance de surface des compositions de Vivaldi, mais gagne en émotions par des tendances introspectives (par exemlple l'adagio du concertino en la mineur). ce qui dut plaire à la cour de Frédéric III de Brandebourg, ou à celle de Léopold 1er Vienne, où Torelli fut employé après la dissolution de la chapelle de S Petronio à Bologne en 1696
Sans aucun doute la réussite de cet enregistrement tient à la virtuosité et au sentiment musical des deux violonistes (Sue-Ying Koang et Jasmine Eudeline), autant qu’à l’intelligence tout aussi musicale du continuo, Jean Halsdorf (violoncelle), Parsifal Castro (théorbe guitare), Vincent Bernhardt (clavecin).
Giuseppe Torelli, Concertino en la mineur, II Presto.1.3. Trio à deux violons et basse continue en ré mineur ; 5-6. 3 duos en ré mineur ; 7-9. Sinfonia à deux violons et basse continue en ré majeur ; 10. Giovanni Paolo Colonna, Sonate en ré dorien (orgue) ; 11-13. Giulio Cesare Arresti, Élévation sur le Pange Lingua (orgue) ; 14-17. Concertino en la majeur ; Arresti, Sonate chromatique (orgue) : 19-22, Trio à deux violons et basse continue en ré majeur ; 123. Colonna, Sonate en sol mixolydien (orgue) ; 24-26. Sinfonia a deux violons en la majeur.
Jean-Marc Warszawski
2025
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Mardi 6 Mai, 2025 16:56