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Théâtre de Caen, 11 juin 2025 —— Alain Lambert.

Edwin Baudo, Hervé Mestron Pour les beaux yeux de Mathilde par la Maîtrise-Scuola de Caen

Pour les beaux yeux de Mathilde, Théâtre de Caen. Photographie © Photo Philippe Delval.

Nouvelle fin d’année, et nouvel opéra pour la Maîtrise-Scuola de Caen, dirigée par sa nouvelle directrice, Camille Bourouillou. Pour les beaux yeux de Mathilde. Pour fêter le millénaire de Caen, cet opéra néo-baroque prend comme prétexte Mathilde de Flandre, future épouse de Guillaume Le Conquérant. Il lui donne le rôle, assez proche de la réalité, visiblement, de femme forte et indépendante, gérant la Normandie pendant la bataille d’Angleterre de 1066. Et diplomate avec le Pape, qui refuse l’union avec un cousin plutôt éloigné, en lui promettant à Caen deux abbayes, l’une dédiée aux dames et l’autre aux hommes, toujours des monuments phare de la ville d’aujourd’hui ! Non pas la femme idéalisée de l’amour courtois à venir, mais, en deux mots, la femme idéale.

L’opéra d'Edwin Baudo, sur un livret d'Hervé Mestron, et une mise en scène de Laurent Delvert, raconte leur double vie en trois actes, avec de multiples scènes permettant de faire chanter et jouer tout le monde, en chœur, grand ou petit, en soliste, en duo… La maîtrise de Caen des jeunes garçons, la Scuola des jeunes filles, les juniors de la maîtrise dans un choeur de marins digne d’Offenbach, et les prè-maîtrisiens dans les loges pour un chœur de fantômes invitant le public à participer en répons, dirigés, eux et nous, par Fabrice Pénin, l’assistant de la directrice. Soit en tout presque quatre-vingts participants, dont les deux rôles ducaux, puis royaux, un Coryphée joué avec sa grosse voix par Jean Marie Frin, et son bouffon bien culotté Ilhan Hardel. Beaucoup de monde à mettre en chant et en scène. Sans oublier dans la fosse neuf musiciens menés par les violonistes baroques du Conservatoire Jasmine Eudeline et Isabelle Pérez.

Pour les beaux yeux de Mathilde, Théâtre de Caen. Photographie © Photo Philippe Delval.

Le décor est aussi impressionnant, d’abord château fort drapé puis navire steampunk et enfin double abbaye. De quoi nous occuper joliment le regard et les oreilles pendant une heure un quart, entre séquences baroques, de batailles ou de comédie musicale. Le pauvre Guillaume, Cassio Cuny, ce premier soir, a la voix un peu fragile, mais il avait des airs difficiles. Mathilde, Angèle Hasne, s’en sort très bien, comme chanteuse et comédienne, avec une vraie présence, comme le bouffon Golet. Et tous les participants qui se débrouillent comme des grands.

Une belle façon de terminer la saison du théâtre qui administre cette maîtrise depuis bientôt quarante ans.

plume 14 Alain Lambert
11 juin 2025
© musicologie.org


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