bandeau_texte bandeau musicologie 840

Jean-Marc Warszawski, 22 mars 2025

Diego Salamanca en luth avec Johann Sebastian Bach

J. S. Bach au luth, Suites BWV 995 et 997, Prélude, fugue et allegro BWV 998, Diego Salamanca. Seulétoile 2024(SE 11)J. S. Bach au luth, Suites BWV 995 et 997, Prélude, fugue et allegro BWV 998, Diego Salamanca. Seulétoile 2024(SE 11).

Le Luth, déclinaison occidentale de l’oud oriental fut en vogue dans les cours princières et la riche bourgeoisie de la petite Europe aux xvie et xviie siècles. En Italie, en Angleterre, en France où l’engouement dura tout le xviie siècle. Les territoires de l’actuelle Allemagne a résisté, si ce n’est en Saxe atteinte sur le tard, où le goût pour cet instrument a perduré au xviiie siècle, porté avec brio à la cour de Dresde par Silvius Leopold Weiss (1687-1750) ou son élève Adam Falckenhagen (1697 1754), qui exerça Weimar, Leipzig et Bayreuth.

C’est donc sans étonnement, mais avec des doutes que le catalogue des œuvres de Johann Sebastian Bach mentionne plusieurs pièces destinées au luth : les quatre suites, BWV 995 (sol mineur), qui est la transcription de la 5suite pour violoncelle BWV 1011 ; 996 (mi mineur) 997 (do mineur), 1006 a (mi majeur), transcription de la 3e partita pour violon, impossible à jouer sur un luth, d’après Diego Salamanca, et le Prélude, fugue et allegro BWV 998 (mi bémol majeur).

Toujours d’après Diego Salamanca, les suites BWV 996 et 997 et le Prélude et fugue en mi bémol majeur, auraient été composées pour le Lautenwerk, instrument à clavier au son de luth, assez mystérieux, car nous n’en conservons plus que la description littéraire, et dont on sait, par l’inventaire après décès, que Johann Sebastian Bach en possédait deux. Voilà pour l’histoire, toutes les polémiques autour de suppositions et du vraisemblable sont à ce sujet sans intérêt.

Pour la musique, Diego Salamanca est né en Colombie, a étudié la guitare puis le luth à l’Université Javeriana de Bogota et s’est perfectionné au Conservatoire national supérieur de Lyon. Parallèlement au travail de son répertoire spécifique, il est un continuiste (aussi au théorbe et à l’archiluth) demandé. Il a choisi pour cet enregistrement les suites BWV 995, 997 et le Prélude, fugue et allegro BWV 998.

Il a adopté l’esthétique de la clarté structurelle, ne chargeant pas en ornements ni en affects, transformant le silence en paramètre musical. Il émane de ce cédé une beauté hyaline et rêveuse, un effet de pureté chantante qui ne se dément pas dans les épisodes de grande virtuosité. Pour les notes et médailles, nous dirons « très agréable plus plus avec félicitations du signataire ».

Johann Sebastian Bach, Partita en do mineur BWV 997, 1. prélude, plage 110 (extrait).

1-6. Suite en sol mineur BWV 995 ; 7-10. Partita en do mineur BWV 997. 11-13. Prélude, fugue et allegro BWV 998.

plume_07 Jean-Marc Warszawski
22 mai 2025


rect_acturect_biorect_texterectangle encyclo

logo grisÀ propos - contact |  S'abonner au bulletinBiographies de musiciens Encyclopédie musicaleArticles et études | La petite bibliothèque | Analyses musicales | Nouveaux livres | Nouveaux disques | Agenda | Petites annonces | Téléchargements | Presse internationale| Colloques & conférences | Collaborations éditoriales | Soutenir musicologie.org.

paypal

Musicologie.org, 56 rue de la Fédération, 93100 Montreuil. ☎ 06 06 61 73 41.

ISNN 2269-9910.

cul_2505

Jeudi 22 Mai, 2025 2:12