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Alfred Caron — Salle Gaveau, 7 décembre 2025

De Bizet à Enesco  : concert lyrique à la française

Les lauréates et le lauréat du Concours Geroges Enesco, Salle Gaveau, 7 décembre 2025. Photographie © musicologie.org.

Pour ce concert lyrique dédié au répertoire français, l’Orchestre Colonne avait réuni une jolie brochette de jeunes voix, toutes issues du palmarès du dernier Concours Georges Enesco. Trois sopranos et une mezzo, représentant les quatre types vocaux féminins, se partageaient l’affiche avec le baryton canadien Dominic Veillleux (déjà remarqué en fin de saison dernière dans L’ile de Merlin à l’Opéra-Comique). La première à entrer en lice est la jeune colorature Audrey Magnan (2e Prix et Prix spécial Génération Opéra) qui défend brillamment avec quelques suraigus facultatifs l’air d’Olympia des Contes d’Hoffmann. Max Roblain (titulaire de trois prix), offre avec son joli soprano lyrique léger un agréable « Je veux vivre dans le rêve » du Roméo et Juliette de Gounod et revient en fin de programme pour le duo final de Thaïs de Massenet où elle montre des moyens très prometteurs, mais où elle et le baryton qui lui donne la réplique sont quelque peu couverts par l’orchestre. La voix la plus intéressante reste sûrement celle de la Chinoise Yingying Zong (Premier prix) à qui ne manque qu’une articulation italienne un peu plus travaillée pour l’air du Fausto de Louise Bertin, mais dont la belle voix de grand lyrique séduit pleinement dans l’Air des bijoux du Faust de Gounod, remarquablement caractérisé. Mauvais choix, en revanche, que la scène de Sancho dans le Don Quichotte de Massenet pour le baryton, car, si elle met en valeur ses qualités d’interprète, faute de « mélodie », elle ne permet pas d’apprécier, outre son timbre chaleureux, sa musicalité. En hommage à Enesco, Audrey Magnan et la mezzo Begona Gomez se partageaient trois mélodies d’un cycle intitulé « L’invitation au voyage » dont le texte restait hélas résolument incompréhensible. Il en va de même la pièce en création d’Henri Nafilyan, « Guyane », dont le titre plusieurs fois répété, sur un mode invocatoire, est le seul élément signifiant que l’auditeur perçoive. Fort heureusement, la mezzo espagnole Begona Gomez, qui l’interprète avec beaucoup de vigueur et de conviction, peut se rattraper dans une « Séguedille » de Carmen qui lui va comme un gant. Dans ce concert privilégiant le chant et la voix, l’Orchestre Colonne et ses pupitres solistes se révèlent de brillants accompagnateurs sous la direction de Sora Elisabeth Lee. Ils offrent avec les deux suites d’orchestre de la Carmen de Bizet, arrangées par Ernest Guiraud, un des moments les plus jubilatoires de ce concert, et font briller le génie orchestral de Bizet et le pouvoir d’évocation de cette partition magnifique dont la séduction se renouvelle à chaque écoute.

signature d'Alfred Caron
Alfred Caron
7 décembre 2025
© musicologie.org.

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ISSN 2269-9910.

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