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Caen, 28 janvier 2025 —— Alain Lambert.

Bach blanc avec Denis Fargeton et Hsin Hsuan Wu entre jongle et percussion

Chaconne sur Marimba à Caen, Hsin Hsuan Wu. Photographie © Patricia Segretinat.Chaconne sur Marimba à Caen, Hsin Hsuan Wu. Photographie © Patricia Segretinat.

La percussionniste Hsin Hsuan Wu, découverte ici en solo au conservatoire de Caen où elle enseignait il y a deux ans, est revenue cette année en duo avec un jongleur compositeur, Denis Fargeton, formé à l’IRCAM et travaillant sur la perception de l’espace dans la musique.

Mais avant de nous présenter Jeu blanc, la percussionniste nous a offert la transcription pour marimba de la chaconne de Bach pour violon seul. Sur cinq octaves de lames en bois, les quatre mailloches blanches voltigent de notes en notes, et le son mat très vite s’enrichit de leur succession plus ou moins rapide, selon les variations et les ébauches fuguées. On est déjà dans la rencontre de la jongle et de la percussion.

Puis après un court changement de plateau pour installer un vibraphone et un tabouret, un homme vient s’y poser. La musicienne arrive en courant avec trois baguettes dans chaque main créant une cascade de cliquetis et glissandi sur les lames de métal. Pendant que deux balles apparaissent et disparaissent dans les mains du jongleur. Après le retour du jeu à quatre mailloches, le jongleur commence à bouger en lançant ses balles plus haut, certaines au ralenti, d’autres rebondissantes, alors qu’une tête posée par terre de profil semble singer les mouvements des deux artistes.

Duo de têtes avec tambour à Caen, Denis Fargeton et Hsin Hsuan Wu. Photographie © Patricia Segretinat.Duo de têtes avec tambour à Caen, Denis Fargeton et Hsin Hsuan Wu. Photographie © Patricia Segretinat.

Une drôle de tête mécanique qui, une fois installée sur son trépied, semble une copie de celle du jongleur en plus chevelu. En fait tout est écrit, et chaque fois que la pédale est activée du pied, un nouveau programme est lancé, très précis tout avant pour les mouvements que pour le jeu musical, spatialisé sur le clavier à suivre à la seconde près.

Un interlude sans tête avec un tambour leur permet de souffler. Puis la tête se rajoute et la percussion se fait juste avec les mains, galopant à une rapidité époustouflante.

Une autre séquence se fait avec le vibraphone en position insolite, pour accompagner le jeu vertical du jongleur, avant un retour à l’horizontale, où la musique toute en harmoniques devient un magnifique ragtime pour le final circassien et musical.

Un très beau spectacle, poétique et fantaisiste, présenté aussi à un bon millier de scolaires la veille au conservatoire. Une belle initiation au spectacle vivant.

A noter que Hsi-Hsuan Wu sera en concert solo, Carte blanche, au théâtre d’Hérouville le 23 mai.

Le vibraphone vertical à Caen, Denis Fargeton et Hsin Hsuan Wu. Photographie © Patricia Segretinat.

Prochain concert de musiques d’aujourd’hui au conservatoire de Caen le 25 février autour du contrebassiste Barry Guy et de la violoniste Maya Homburger.

Avant le festival [aspects] du 11 au 16 mars, autour du compositeur Zad Moultaka.

plume 14 Alain Lambert
28 janvier 2025
© musicologie.org

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