In Pulse/ORN à la Renaissance. Photographie © Stéphane Barthod.
La dernière création de l’Orchestre régional de Normandie au complet à la Renaissance de Mondeville près de Caen, son lieu de résidence depuis presque 20 ans. La directrice du lieu, Katell Bidon, leur a fait un joli discours de remerciement, mettant en valeur leurs diverses interventions et la fidélisation d’un public aussi bien aux grandes œuvres de la musique classique qu’aux rencontres avec des artistes actuels issus de la chanson française, du jazz ou des musiques du monde. Nous en avons rendu compte ici à de nombreuses reprises, ainsi que du triste final de cette belle aventure [voir notre dernière chronique à ce sujet].
Puis le concert fusa en feu d’artifice, un vrai beau moment de musiques multiples sous les baguettes de Jean Deroyer, le chef d’orchestre attitré, et celles du batteur percussionniste Xavier Dessandre-Navarre, compositeur des différents mouvements de ce concerto pour quartet de jazz et orchestre classique. Son pianiste Emil Spanyi en a signé les arrangements en fin connaisseur des deux univers. D’où sans doute la symbiose vraiment réussie entre classique et jazz, sans que le groupe soit noyé sous l’orchestre, ou que ce dernier soit juste une virgule sonore, une simple coloration anecdotique.
In Pulse Orchestra à la Renaissance. Photographie © Gérard Boisnel.
Le percussionniste batteur compositeur est dans la lignée de Trilok Gurtu, passant de la batterie aux divers tambours et autres objets sonores indispensables à tout vrai percussionniste, sans oublier une séquence de chant rythmique à l’indienne. Et tout aussi capable de retenue quand l’orchestre joue moderato, ou ses propres musiciens, le pianiste arrangeur, le contrebassiste Stéphane Kerecki et en soliste principal, le saxophoniste, Christophe Monniot, originaire de Caen, au sopranino la plupart du temps, et à l’alto aussi. Tout autant musicien du grand orchestre, auquel il apporte sa sonorité singulière, que soliste improvisateur très inventif et fantasque.
Les divers mouvements sont souvent écrits en hommage aux romans de Jules Verne, sous la terre ou en tour du monde de 80 minutes, prétextes à la création de paysages sonores tout à la fois insolites et flamboyants. Sauf un adagio émouvant en hommage aux proches disparus. Avant un voyage au pays des champignons géants où tous improvisent en un bouquet halluciné. Puis en rappel un retour au centre de la terre où le motif mi-médiéval mi-oriental permet à l’orchestre de chanter à pleines cordes et à plein vents une dernière fois dans cette belle salle à l’acoustique impeccable. Avec un public nombreux qui a fait une belle ovation au début pour l’ORN, et à la fin pour l’ensemble des musiciens mêlés.
L’ORN sera là une ultime fois, mais réduit de moitié, pour un programme Beethoven, Mozart et Spohr le 18 avril. Avant de jouer L’Histoire du soldat au théâtre de Caen les 15 et 16 mai.
Sinon la Renaissance clôt sa saison comme tous les ans par les Plateaux éphémères, un festival gratuit de spectacles de rue et d’animations festives le dimanche 26 mai à partir de 11 h.
Alain Lambert
7 avril 2024
© musicologie.org
Musicologie.org, 56 rue de la Fédération, 93100 Montreuil, ☎ 06 06 61 73 41.
ISNN 2269-9910.
Mardi 9 Avril, 2024 13:49