5 au 7 novembre 2025, Versailles
date limite de soumission des propositions : lundi 10 mars 2025
Colloque conclusif du projet AcadéC, organisé par le Centre de musique baroque de Versailles avec le soutien de l’Agence nationale de la recherche.
Comité scientifique
Nathalie Berton-Blivet (IReMus-CNRS),
Thierry Favier (IUF-Université de Poitiers, CRIHAM) Bénédicte Hertz (CMBV-CESR),
Pauline Lemaigre-Gaffier (UVSQ-Paris-Saclay, DYPAC) Émilie Roffidal (FRAMESPA-CNRS),
Mélanie Traversier (Université de Lille-IRHiS) Thomas Vernet (Fondation Royaumont),
Responsables scientifiques
Bénédicte Hertz & Thomas Vernet.
Inscrit dans le sillage des travaux pionniers de Daniel Roche sur les académies (Le Siècle des Lumières en province, 1978), AcadéC invite à une réflexion pluridisciplinaire sur les sociétés artistiques. À ce titre, il est complémentaire des programmes de recherche ACA-RES (Les Académies d’art et leurs réseaux dans la France préindustrielle) et, dans le champ musicologique, Muséfrem (Musiciens d’Église en France à l’époque moderne) ou Dezède (Archives et chronologies des spectacles) qui documentent la vie musicale en province.
Les premières « Académies de musique » ou « Concerts » apparaissent dans les années 1710, et se développent de façon considérable entre 1720 et 1750. Leur rapide dissémination au sein du maillage urbain participe aux dynamiques culturelles de la France des Lumières et constitue un phénomène majeur de la vie musicale, celui des premiers concerts en société. Caractérisées à leurs débuts comme
« académies » à part entière, et s’inscrivant par là même dans le mouvement général des sociétés savantes des XVIIe et XVIIIe siècles, les académies de musique obtiennent rapidement un statut officiel, et se dotent d’une devise, d’un cachet et de règlements.
Institutions hybrides tenant des sociétés savantes comme des entreprises de spectacles publics, les Académies de musique ou Concerts demeurent mal connues en dépit du soutien et de la reconnaissance que leur octroyaient les autorités urbaines et/ou monarchiques. C’est là un nouveau champ d’étude que mène AcadéC, portant sur des cadres de créations originaux, un répertoire singulier et un patrimoine à découvrir.
Par la mise en œuvre d’une enquête à l’échelle de l’ensemble du territoire français, AcadéC a non seulement permis de préciser une cartographie riche à ce jour d’une soixantaine de villes, en révélant des académies oubliées, mais, plus largement, de documenter la vie de ces institutions. La variété des fonds explorés a en effet caractérisé le chantier de collecte : archives produites par les académies elles-mêmes (fonds musicaux, registres de gestion et comptabilités…), fonds des institutions urbaines et monarchiques (délibérations municipales, sources fiscales ou policières, chroniques urbaines…). Le traitement des données dans une base interopérable en cours de constitution vise à faciliter l’accès et l’exploration de cette documentation au-delà des études de cas. Ainsi, le projet AcadéC rend visible la constitution, en province, de la première forme d’institution de concert qui a inspiré notamment la création du Concert Spirituel parisien, des Concerts d’amateurs de la fin du XVIIIe siècle et jusqu’aux sociétés philharmoniques du XIXe siècle, qui se sont multipliées dans toute la France.
En organisant un concert par semaine dans au moins une soixantaine de villes en France et dans les provinces du Nord, les « Académies de musique » ou « Concerts » jouent un rôle majeur dans la vie de la cité par leur implication dans les réseaux intellectuels et artistiques, leurs relations avec les pouvoirs locaux et le pouvoir central, et s’affirment comme des lieux essentiels de production, d’exécution et de diffusion du répertoire musical français.
Bien qu’héritier des foyers artistiques de la fin du règne de Louis XIV, l’académisme musical opère une rupture au sein de l’espace public. La recherche d’un idéal académique fondé sur le savoir et l’expérience esthétique engendre en effet la remise en question des hiérarchies sociales habituellement admises. Ce bouleversement sans précédent du paysage culturel de la France d’Ancien Régime aura pour conséquence essentielle l’avènement des premiers concerts publics qui s’accompagne d’une profonde mutation des espaces, des publics et des répertoires. Plus largement, ce mouvement s’inscrit dans le développement des réseaux académiques européens au temps des Lumières.
Les contributions ne sont pas réservées aux seuls partenaires du projet et les participations extérieures sont bienvenues ; celles-ci pourront s'appuyer sur les données collectées publiées dans la base AcadéC accessible en ligne ou celles en préparation, consultables sur demande spécifique auprès des responsables du projet.
Les communications pourront porter sur une académie en particulier, sur sa mise en perspective avec d’autres institutions ou encore traiter une thématique transversale, de préférence dans une optique pluridisciplinaire et en privilégiant les axes suivants :
INSTITUTIONS
Attributs et définitions, similitudes et singularités au sein du monde académique
Conditions de création, textes normatifs, modèle économique : souscription, mécénat, difficultés financières…
Espaces et matérialités : implantation urbaine et lieux d’activité (hôtel de ville, hôtel du Concert,
lieux polyvalents…), aménagement mobilier et décoratif…
Litiges, dissolution
SOCIABILITÉS
Réseaux artistiques et intellectuels : mobilités artistiques, réseau académique français et européen
Interactions avec les pouvoirs urbains civils, militaires et religieux, et les représentants de l’autorité monarchique, place dans le gouvernement local et central par les arts
Loges maçonniques, sociabilités religieuses
Rôle et présence des femmes interprètes et auditrices au Concert (interprètes et auditrices)
Pratique amateure
Public et nouvelles pratiques d’écoute
Moralités et statut du divertissement
RÉPERTOIRES ET PRATIQUES MUSICALES
Constitution et diffusion des répertoires : nouvelles formes de programmation, singularités locales et succès parisiens, genres (opéras, motets, airs italiens, cantates, pièces instrumentales, oratorios…), compositeurs (Lalande, Colin de Blamont, Mondonville, Rameau…)
Effectifs et dispositions de l’orchestre, instruments solistes notamment l’orgue au Concert, emplois et fonctions
Bibliothèques musicales et corpus de sources
Spécificité des sources musicales, relation entre les sources musicales imprimées et manuscrites
Autres supports imprimés, livrets de paroles et programmes de presse
Les propositions de communication sont à envoyer au plus tard le 10 mars 2025.
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Mercredi 27 Novembre, 2024