À la folie, Juliette Guignard (basse et dessus de viole), œuvres de John Cage, Sainte-Colombe, William Young, Dubuisson, Karl Driedrich Abel, François Rossé, Johann Sebastian Bach, Lionel Ginoux, Demachy, Son an ero / Son ar mein 2024 (Son an ero 23).
Enregistré en mars 2023, abbaye du Relec.
Juliette Guignard est comme elle le dit, une violiste de langue maternelle, c’est-à-dire qu’elle n’est pas une transfuge du violon de l’alto ou du violoncelle. De cinq à dix-huit ans, elle eut comme maître Paul Rousseau au Conservatoire de Bordeaux, avant d’intégrer le Conservatoire national supérieur de Lyon, puis de Paris. Elle fut co-fondatrice en 2010, avec Louis-Noël Bastion de Camboulas de l’ensemble Les Surprises, dont elle est toujours directrice générale. Après treize enregistrements collectifs, elle nous offre un premier enregistrement soliste qui est un coup d’éclat.
Immergée par la nature de son instrument dans le répertoire des musiques anciennes, elle est aussi à l’écoute des musiques contemporaines (elle a intérêt, son père dirige un ensemble de théâtre musical d’esthétique contemporaine).
Son programme est donc constitué d’œuvres des xviie-xviiie siècles et des xxe-xxi siècles. Des œuvres composées pour la viole de gambe, mais aussi des transcriptions admirables et improbables de pièces pour piano préparé de John Cage (viole préparée avec des pinces à linge !). Si d’entrée (Tossed as it is untroubled), nous transporte dans un monde assez étrange par son rendu saturé comme un son de radio brouillée, The unavailable memory (plage 14) retrouve le timbre de gamelan de l’original au piano. Une autre magnifique transcription est celle de la sonate pour violon, et clavecin BWV 1023 de Johann Sebastian Bach (plages 11-13).
On n’échappe pas à une chacone de Sainte-Colombe et à une suite du Sieur Demachy et moins connues, des pièces de William Youg et de Dubuisson, Karl Friedrich Abel. Parmi celles de notre temps, des compositions de François Rossé, musiques baroque et traditionnelle revisitées, de Lionel Ginoux.
Un programme musicalement généreux, jubilatoire, original, sensuel, où l’ancien et le nouveau, unis dans le plaisir et la richesse sonore, ouvrent de beaux horizons mélomanes.
Lionel Ginoux, Miniature VIII , plage 17 (extrait).1. John Cage, A Room (1943) ; 2. Sainte-Colombe, prélude ;3-5. William Young, Allemande, Son double, courante ;6. François Rossé (1945-) : Horizons baroques ;7. William Young, Sarabande ;8. Dubuisson (Jean Lacquemant), Gigue ; 9. Sainte Colombe, Chacone ; 10. Lionel Ginoux (1978-), Miniature VI ; 11-13. Jean-Sébastien Bach (1685-1750), Prélude, allemande, gigue ; 14. John Cage, A RoomThe unavailable memory (1944) ; 15. Karl Friedrich Abel, Prélude ; 16. John Cage, A RoomTossed as it is untroubled (1944) ; 17. Lionel Ginoux, Miniature VIII (2018) ; 18-21, Le Sieur Demachy, Prélude, allemande, courante, sarabande ;22. François Rossé, Sendung celte (2005) ; 23-25, Le Sieur Demachy, Gigue, gavotte en rondeau, chacone.
Jean-Marc Warszawski
10 décembre 2024
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Mardi 10 Décembre, 2024 2:30