Caen le 21 janvier 2023 —— Alain Lambert
Fred Nardin (piano), Stefano Di Battista (sax alto et soprano), André Ceccarelli (batterie),
Daniele Sorrentino (contrebasse). Photographie © Warner Music.
Un « tribute » au « maestro » Ennio Morricone, le saxophoniste Stefano Di Battista présente ainsi son quartet tout en rondeurs et en couleurs au public du théâtre de Caen, quasiment plein, et tout surpris d’ailleurs de jouer devant un millier de personnes, s’extasiant avec son batteur, le bien connu « Dédé » Ceccarelli. Avec aussi le pianiste et arrangeur Fred Nardin et le contrebassiste napolitain Daniele Sorrentino. Tous excellents dans l’accompagnement ou les improvisations. Car ces reprises, devenues certaines des standards intemporels, ne demandaient qu’à se métamorphoser en jazz. Le maestro avait d’ailleurs enregistré quatre titres avec Chet Baker qu’on retrouve aujourd’hui en bonus sur Chet is back.
Stefano Di Battista, c’est d’abord un superbe son de soprano bien à lui, convenant parfaitement au répertoire du compositeur. Un son d’alto, moins utilisé, plutôt dans l’esprit ailé de Charlie Parker à qui il a rendu hommage dans un autre album. On l’entend bien dans La donna della domenica où il s’envole après le thème répétitif et inquiétant. Il siffle également un peu au début de Peur sur la ville et s’en tire très bien, quoiqu’il dise.
Un grand bavard aussi aimant resituer les morceaux, en faire préciser l’idée par un exemple au piano (La cosa buffa) dans un dialecte mi-français, mi-italien qui amuse le public. Le comble est atteint quand il nous raconte pendant un bon quart d’heure sa rencontre chez un ami avec le maestro qui lui écrivit alors un morceau sur une feuille, d’à peine deux minutes joué et dédié maintenant à sa fille Flora.
Le concert se termine par Le bon, la brute et le truant, où le chant du coyote fuse du sax avant sa longue modulation vertigineuse invitant à improviser. En rappel Gabriel’s oboe où il retrouve son soprano velouté sans trahir en rien l’évocation du hautbois du titre, bien au contraire.
Un beau concert à retrouver à Sens, Bouguenais et Montpellier les 26, 27 et 28 janvier prochain.
Prochains jazz au théâtre de Caen le 24 janvier, Tetragone, au jazz café côté cour.
Dans les foyers, le 4 février, avec le trio de Jonathan Avishai.
Et dans la grande salle la Nuit du jazz le 17 avril avec Tigran Hamasyan trio, Richard Galliano NY Tango trio et Feq New en quartet régional pour l’entracte dans les foyers et le bœuf final dans le café côté cour..
Alain Lambert
21 janvier 2023
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Agathe Mélinand : Le petit livre d’Anna Magdalena Bach : du théâtre musical exceptionnel — Manuel Rocheman trio avec Rick Margitza en très beau quartet — Vincent Lê Quang Everlasting Quartet : Le chant ouvert des songes — Incandescences d’Ahmed Madani : du théâtre doublement choral.
alain@musicologie.org ; Alain Lambert, tous ses articles.
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