Caen, le 29 avril 2023 —— Alain Lambert
Lev de Noga, Sagittarius de Xavier Faro, Les jours heureux du trio Nicaise, Fenichel, Pasqua, Mollo du quintet Wax, Les lumières de nos rêves du Yham 4tet et D.N.A de Max Pinto.
Lev (GoElan et Évidence Musique 2023) de Noga, chanteuse et compositrice suisse de parents émigrés d’Israël, et dont l’association Catalyse a ouvert un centre dédié à la voix à Genève. Avec une dizaine d’albums à son actif, celui-ci est le deuxième chanté en hébreu, à partir d’un collage de psaumes, poèmes ou chansons traditionnelles choisis et assemblés par elle. Patrick Babey est au piano, mais aussi au synthétiseur, à la sanza ou à la flûte pygmée sur trois titres. Olivier Koudouno au violoncelle, Arnaud Laprêt aux percussions, Daniel de Morale au théorbe, Asher Varadi à la guitare électrique, mais aussi au synthé ou à la basse. Entre jazz actuel et musique du monde, une recherche musicale, vocale, spirituelle et universelle lumineuse et de toute beauté.
Sagittarius (MazetoSquare 2023) est un album en solo du pianiste et compositeur Xavier Faro bien connu de la scène toulousaine où il a joué avec le batteur Tomas Gouband puis le saxophoniste Alain Angeli dans Toudloudim avec le tubiste Laurent Guitton et le batteur Alain Laspeyres. Avant de fonder son propre quartet Meajam, ou de se joindre au projet Quartet Voyage avec batterie, oud et clarinette basse. Un ensemble d’expériences musicales qui nourrissent son jeu d’écriture et d’improvisation en solo ici plutôt pop, rythmique et répétitif. Des mélodies dont les titres donnent la tonalité songeuse et contemplative, en passant, en secret, par les étoiles, le jardin terrestre, le ghetto, novembre, l’ombre et la lumière, et sans oublier les autres vivants.
Des jours heureux (Clapson 2023) du trio Nicaise, Fenichel, Pasqua est l’album d’un trio sans piano ni guitare. Robin Nicaise est au saxophone ténor et compositeur de cinq des titres, dont celui, en français, qui nomme le cédé, sans doute un clin d’oreille au retour à la vie normale début novembre 2022, lors de l’enregistrement. Pierre Fenichel est à la contrebasse et en a composé deux. Fred Pasqua est à la batterie et a proposé aussi un titre. Duke Ellington, Sam Rivers et Tom Jobim sont aussi présents avec trois standards peu connus. Un beau trio bien équilibré dans l’espace musical, la présence et les échanges. Un enregistrement très acoustique et très propre, rendant toutes les nuances, y compris en live pour le dernier morceau, The Thing Called Live.
En concert au Club 27 à Marseille le 17 juin.
Mollo (Wax 2023) du quintet Wax créé en 2018 par le saxophoniste et compositeur Raphaël Illes, avec Martin Ferreyros à la guitare électrique, Manu Duprey aux claviers, Samuel Hubert à la basse, aussi compositeur du morceau 1 + 1, et Rémi Vignolo à la batterie. Un univers musical au jazz électrique souvent dansant, parfois planant. La batterie et la basse mènent un train d’enfer au quintet qui ne demande pas mieux, que ce soit le sax ébouriffé, un bon son de ténor bien épais, les claviers démultipliés, ou la guitare atmosphérique. Le titre Mollo comme son nom l’indique, tout en boucles improvisées, apaise un peu le climat général funky des premiers thèmes. Le titre global aurait aussi pu être au pluriel celui du dernier, Parallel Universe.
À écouter en live au Sunset à Paris le 31 mai.
Les lumières de nos rêves (Jazz family 2023) du saxophoniste ténor et soprano, professeur et compositeur seine et marnais Yoann Haméon, d’où le nom du quartet Yham. En compagnie de Jérôme Picard à la guitare électrique, Philippe Monge à la contrebasse et Ken Parassouramin à la batterie. Le compositeur raconte que pendant le confinement était né dans son foyer le rituel de se raconter les rêves le matin. Cette réflexion intime a nourri un espace créatif dont sont nées les compositions de l’album, sauf les trois du guitariste. Mais dont la guitare rêveuse contribue bien à l’ambiance onirique et quasi acoustique revendiquée dans ce projet. Quant au dernier titre, À quoi rêvent les lucioles, il reformule joliment une très ancienne question métaphysique.
En concert au Sunside de Paris le 10 mai, puis à Combs (77) le 19 mai et à Pringy (77) le 8 juin.
D.N. A (Gaya Music Productions 2023) est l’œuvre multi-enregistrée du multi-instrumentiste Max Pinto qui joue du sax ténor, de la trompette, de la flûte, de la guitare et des claviers sur tous les morceaux, ou presque. Un travail commencé en studio pendant le confinement, mais repris, toujours en rerecording pour lui, avec ses complices Julien Herné à la basse électrique, Romain Sarbon à la batterie, Fred Nardin au piano, à l’orgue ou au Wurlitzer. Et Ludovic Louis aux solos de trompette ou de bugle sur quatre titres. Un musicien qui côtoie tous les styles de musique populaire et compose aussi pour le cinéma, la radio, la télé et les autres musiciens. Un ADN musical riche et complexe qui donne beaucoup de couleurs à son big band fictif, festif et funky.
À écouter le 20 mai au festival de Deauville et les 27 et 28 mai au Sunset à Paris.
Alain Lambert
28 avril 2023
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Entre ciel et terre : Nori Kajio, Jean Marc Larcher et l’ORN — The Volunteered Slaves : Le voyage astral — Neuf cédés jazzy pour oublier les giboulées — Solos ou duos le samedi et concert'ORN le dimanche au 41e festival [aspects].
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