Photographie © Lauren Pasche.
En ce quadricentenaire de Molière, Omar Porras a décidé de reprendre son Scapin de 2009 et de le revisiter un peu plus, dans un décor de café improbable des années cinquante entre rock’n’roll d’ameublement et comédie musicale déjantée, plus une troupe d’actrices et acteurs hauts en couleur.
Pour cette pièce sans partition, Erick Bongcam, Omar Porras et Christophe Fossemalle ont écrit une musique de scène, et mis en chansons quelques tirades dans chaque acte, avant une finale reprise en chœur dansée par toute la troupe au moment où le public ne peut s’empêcher d’applaudir. Dommage pour les paroles. L’esprit comédie musicale fonctionne très bien dans cette scapinade shootée au juke-box hystérique. Comme une pétarade de feux d’artifice en serpentins.
Les genres sont quelque peu chamboulés, Géronte devenu Mme Géronte, campée par Olivia Datrix, une matrone qui en impose. Le petit Argante est joué lui par Peggy Dias. Quant à Léandre en culottes courtes, c’est Karl Eberhard qui devient quelquefois Nérine, la suivante de Hyacinthe. De quoi s’emmêler les pinceaux. Scapin est assuré par Laurent Nutrella qui le lui rend bien en énergie gouailleuse et en fourberie complice.
Une belle interprétation joyeuse et populaire, tout à la fois actuelle et intemporelle, insolente et très critique sur les mariages arrangés, telle qu’elle a dû apparaître au public du théâtre du Palais Royal il y a trois cent cinquante ans.
À retrouver à Annecy du 11 au 13 janvier.
À venir au théâtre de Caen Othello de Shakespeare/Sivadier les 12 et 13 janvier et Le Petit livre d’Anna Magdalena Bach d’Agathe Mélinand du 17 au 19 janvier.
Alain Lambert
2022
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