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3 avril 2023 — Jean-Marc Warszawski

Le piano de Luca Moscardi par Tania Cardillo, volume II

Luca Moscardi, Piano Works, vol. 2, Noctural Tales, Epigrammi, Fantasia e fuga sul nome Gade, Tania Cardillo (piano). Da Vinci Classics 2023 (C 00677).

Luca Moscardi, Piano Works, vol. 2, Noctural Tales, Epigrammi, Fantasia e fuga sul nome Gade, Tania Cardillo (piano). Da Vinci Classics 2023 (C 00677).

Enregistré en juillet 2022, au Sound Track Studio, Catania.

Voici donc dont le « numéro deux », annoncé par un « numéro un » (sonates et préludes) des œuvres pour piano de Luca Moscardi sous les doigts de Tania Cardillo. Une série de 5 nocturnes, dix « Épigrammes » et une fantaisie et fugue sur le nom de Gade (sol, la, re, mi, selon la notation anglo-saxonne), dont nous supposons qu’il s’agit du compositeur danois Niels Wilhelm Gade (1817-1890). C’est la plus ancienne composition (1998) de Luca Moscardi, les autres étant de 2021-2022, sinon le premier nocturne « plus ancien » sans autre précision..

Luca Moscardi ne cache pas son attachement indéfectible à la musique tonale du début de xxe siècle et à un répertoire qu’il retravaille à son compte, tout comme il transforme en pièces de concert des chansons de variété. Il arrange et s’arrange avec ce qu’il aime, ne recherche pas l’originalité, mais signale ici ou là certaines pièces « plus personnelles ». Pourtant, autodidacte déclaré en composition (mai pianiste de formation même si l’informatique fait bouillir la marmite), il maîtrise son sujet avec un tel brio, une c’en est une touche personnelle et que ce n’est pas du pastiche dans le style de, mais plutôt une appropriation… personnelle.

Même si ce ne sont pas ses modèles annoncés, il flotte sur ce second volume un nuage souvent debussyste (l’Épigramme no 2, quand même !), et son premier nocturne qu’il réfère à Frédéric Chopin (Prélude 15, opus 68, « Goutte d’eau ») ou Le Gibet (Maurice Ravel), à cause d’une note (do), obstinément répétée tout du long qui peut évoquer l’irrémissible mort, nous évoque plutôt une danse à la Bartók… On ne se refait pas les oreilles. C’est peut-être la pièce que nous préférons de ce programme.

Des nocturnes qui se veulent mystérieux, des épisodes de grand piano, de belles mélodies, des pièces de genre, genre musique de film, et toujours un travail thématique et une architectonique très serrés, à en être parfois prisonnier (épigramme 7).

Luca Moscardi, Nocturnal animals (plage 1).

Voir : Tania Cardillo : sonates et préludes de Luca Moscardi

plume 7 Jean-Marc Warszawski
3 avril 2023


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