Sylvand Thomas, Saint George (Joseph Bologne) : un nom bien singulier. Éditions Belles Couleurs, Chambéry 2023 [56 p. . ISBN 878-2-954644-38-7 ; 20 €].
Voici un opuscule (12 x 17 cm, 56 pages), dont on se demande pourquoi un livre plutôt qu’une publication sur la Toile qui aurait rapporté autant et atteint un lectorat bien plus important.
D’autant que le Chevalier de Saint-Georges est un personnage sinon énigmatique, au moins intrigant du point de vue contemporain, son père peut-être encore plus que lui. On imagine mal que ce « bâtard » d’un colon et d’une esclave ait bénéficié de l’intention de son père et d’une éducation soignée, pour devenir un escrimeur de légende, une figure de la vie mondaine, un officier de l’armée révolutionnaire, un musicien, un compositeur et comme tout musicien parisien de qualité, franc-maçon. Comme quoi le brassage des gamètes est bénéfique à la race humaine.
Il s’agit d’une dissertation allègre sur l’orthographe et la pertinence des patronymes d’état civil et d’usage. George sans « S » ou Georges avec « S » ? Peut-être pas une incertitude ou une fainéantise graphique. Le « S » marquant en France la masculinité, son absence, la féminité, comme dans George Sand. Mais chassé-croisé, en Angleterre les hommes ne portent pas le « S ». Les sans « S » du chevalier pourrait rappeler qu’il fut une coqueluche du côté gauche de la manche, surtout après son duel avec l’autre chevalier, celui d’Éon à Londres le 9 avril 1787. Les allemands, plus malins, s'évitent des émois existentiels, ils écrivent Georg...
Pourquoi pas « S » comme marque du pluriel ? Mais encore ce titre de chevalier, socialement bien utile, sorti dont on ne sait où…
Dis-moi ton nom, je te dirais qui tu es… Pas sûr !
Jean-Marc Warszawski
28 décembre 2023
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