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Caen, 24 janvier 2023 —— Alain Lambert

Hsin Hsuan Wu en belle performance percussive

Hsin Hsuan Wu et Qingquing Teng (en médaillon). Photographie © D.R.

La jeune percussionniste Hsin Hsuan Wu, née en 1987 à Taipei (Taiwan), est aujourd’hui professeur de percussion au conservatoire de Caen et soliste aux Percussions de Strasbourg. C’est bien un concert solo plus un duo qu’elle nous offre ce soir sur une scène à cinq lieux, marimba ici, socle à côté, deux ensembles de tambours là et une caisse claire amplifiée devant.

D’abord la Toccata en mi mineur de Bach en trois moments, très virtuose dans le mouvement chorégraphique et fugué des quatre mailloches sur l’étendue des lames de bois.

Ensuite, montée sur un cube, la voilà qui accompagne en gestes synchronisés aux divers sons la pièce Aphasia de Mark Applebaum qui l’explique ainsi ; la partition de ce morceau… m’ordonne à moi, l’interprète, de faire divers gestes de la main à des moments très précis synchronisés avec une bande son et cette bande son est composée exclusivement d’échantillons vocaux. J’ai enregistré un chanteur formidable, et j’ai mis le son de sa voix dans mon ordinateur, et j’e l’ai déformé d’innombrables façons pour arriver à la bande originale. (Mark Applebaum — The mad scientist of music, vidéo et partition sur le site de l'Université de Stanford). Chorégraphie ici aussi.

Et danse encore avec les tambours, la grande timbale et les claves du Protéus de Jesus Torres. Suit un étonnant solo de caisse claire intitulé Méditation n° 1 à faire penser tous les batteurs de jazz.

Retour au marimba pour l’Openning qui ouvre le Glassworks de Philip Glass. Toujours cette danse complexe des mailloches sur les lames boisées. Magnifique, mais on aurait aimé une reprise.

Le concert se termine par The mountain Bird de la chinoise Qingquing Teng, née en 1990, actuellement en formation à l'IRCAM en composition et informatique musicale. La compositrice est donc présente en règie pour réaliser des sons et des vidéos qui accompagnent la percussionniste dans ses explorations de peaux, de timbale et de cymbales. Miroitements aquatiques, ondoiements, frottements, crissements, roulements et crépitements s'entremêlent dans ce ballet de baguettes en dialogue oriental et occidental tout autant.

Un superbe concert, très dense et dansé à la fois, en espérant qu’il se répète lors des saisons prochaines.

Prochains concerts de musique contemporaine au conservatoire avec la 41e édition du festival Aspect[s] autour de la compositrice Graciane Finzi du 21 au 26 mars.

Alain Lambert
24 janvier 2023
© musicologie.org


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