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4 juillet 2023 —— Alain Lambert

Cinq cédés jazzy pour affronter les canicules.

Surprise et Belastrobleme du trio caennais Ana Kap, Introvert and Naked de la chanteuse Ana Leyla, Geometriks du quintet Phonem et Thalia du saxophoniste Ugo Lemarchand.

 

Surprise (Petit Label 2023) signe avec Belastrobleme le retour d’Ana Kap au Petit Label (qui fête ses 20 ans cette année) où existent déjà trois cédés du monde d’avant, et après un petit détour en grand format du côté de l’est musical européen. Ces deux nouveaux opus s’en ressentent d’ailleurs. Ainsi Surprise ne propose que la moitié des titres en trio, les autres ayant un ou une invitée, Sordush Kamalian au tombak sur Jolie Jardin, Betty Jardin à la voix et aux paroles sur cinq autres titres. Dont trois ont des arrangements de cordes tous joués par le violoniste Manuel Decocq au violon et à l’alto en réenregistrement. L’un est de lui, Pop Oslo, les deux autres du trompettiste et compositeur Pierre Millet. Le troisième larron étant Jean Michel Trotoux à l’accordéon. Surprenant comme son titre l’indique, et toujours aussi bien écrit, joué et improvisé.

 

Belastrobleme (Petit Label 2023) est l’œuvre d’Ana Kap Expanded, avec Pierre Millet à la trompette, au bugle, à la platine vinyle et aux compositions, Manuel Decocq au violon, Jean Michel Trotoux à l’accordéon. Plus Sordush Kamalian au tombak sur sept des neuf titres, Mathieu Millet à la contrebasse et Rosa Parlato à la flûte sur six titres, Betty Jardin à la voix parlée et Léa Ciechelski à la flûte sur Dub autour d’un texte de Pessoa, Cédric Travel au tuba et Jean baptiste Julien à l’orgue sur Stupid Windinget, et ce dernier au bidouillage électronique sur Belastroblème.Ici le trio originel se fond dans un ensemble plus vaste tout en émergeant par moments, dans un univers souvent fantaisiste et décalé, équilibrant joliment écriture et impro.

 

Introvert and Naked (Jazz Family 2023) de la chanteuse Ana Layla, secondée par le bassiste, guitariste et compositeur Daniel Roméo qui sait mettre en valeur sa voix étrange et travaille avec elle à ce projet depuis longtemps. On retrouve au piano et Fender Rhodes Eric Legnini qui l’avait invitée sur une piste de son album Waxx Up. Dré Pallmaerts est à la batterie. Et quelques invités ici ou là, aux percus, à la contrebasse, à la guitare, au sax, à la trompette, aux synthés ou aux platines. Trois standards de Cole porter, George Shearing et George Gershwin ponctuent la dizaine de compositions du duo, plus rock, bluezy ou funky, toutes en anglais. Mais la voix très timbrée et instrumentale se joue des autres instruments, se démultiplie en chœur, et fascine.

 

Geometriks (Onze Heures Onze 2023) du quintet Phonem impulsé par Maïlys Maronne au piano, aux claviers, au chant et aux compositions, avec Thibault Pierrad à la batterie, Philippe Burneau à la basse électrique, Vincent Duchosal à la guitare électrique et Reno Silva Couto aux saxs. Fanny Ménégoz, flûte, Fakina Abdou et Léa Clechelski, saxs, Olivier Laisney, trompette, les rejoignent sur Random Circus. Et Gaspar José, vibraphone, introduit Appolonius. L’idée de la compositrice, c’est de composer sa musique « sous forme de courtes cellules musicales associées à des formes et des couleurs », bien dans l’esprit du label. Idem pour les chansons, courtes, mais reprises de façon répétitives en fuguant la voix réenregistrée. Un jazz progressif passionnant.

 

Thalia (Jazz Family 2023) est le prénom de la fille du saxophoniste et compositeur Ugo Lemarchand formé à Montpellier puis à Villeurbanne. Pour son album, il s’est entouré du pianiste italien Dado Moroni et de deux musiciens américains Darryl Hall à la contrebasse et Jason Brown à la batterie. Tous excellents. Au milieu de ses compositions, Kan, One Shot, Thalia, Blues for, Zenata, CE22 il a glissé quelques standards. Beatrice de Sam Rivers, Giant Steps de John Coltrane, Alone Together de Arthur Schwartz et Blue in Green de Bill Evans. Un son de sax grave et profond qui surprend et captive dans les deux registres de thèmes, aussi maîtrisés les uns que les autres dans le dialogue avec le piano. Blue in Green y prend une autre résonance, sous l’oreille attentive d’un grand ténor du siècle dernier ayant laissé ses pas de géants pour que certains les empruntent.

 

plume 14 Alain Lambert
juillet 2023
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bouquetin

Mardi 4 Juillet, 2023 2:56