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jeudi 3 mars 2022

Les musicologies francophones dans un contexte international

Paris, 1er-3 décembre 2022
Appel à communication
Colloque international
Épistemuse, Réseau international des musicologies francophones

Ce colloque souhaite dresser un bilan, à la fois intellectuel et humain, sur la place des musicologies francophones dans un contexte d’internationalisation accrue. En se fondant notamment sur une série d’enquêtes menées par les membres du réseau Épistémuse, il entend objectiver les ressentis et les expériences des musicologues francophones concernant la diffusion de leurs savoirs, les échanges et collaborations avec les espaces non-francophones, les trajectoires et les carrières individuelles dans un monde globalisé.

Partant de ces données et témoignages, il s’agira par ailleurs de réfléchir à l’avenir des musicologies francophones et aux stratégies qui pourraient renforcer leur visibilité et leur portée scientifique au sein de la communauté musicologique internationale globale. En outre, ce colloque sera l’occasion de discuter collectivement de l’évolution de nos pratiques dans un contexte de dématérialisation croissante des échanges, largement accélérée par l’adoption massive des outils numériques induite par l’épidémie de Covid-19.

Cette réflexion collective prendra appui sur quatre axes de réflexion (voir détail ci-après, p. 2-3) :

  1. Circulation des chercheurs et chercheuses entre les aires géoculturelles intra- et extra- francophones ;
  2. Particularités et stratégies de diffusion des publications musicologiques en langue française dans le monde scientifique ;
  3. Rôle et impact des réseaux et des sociétés savantes sur la structuration et l’évolution de la musicologie ;
  4. Devenir des modalités d’échanges scientifiques en contexte numérique : nouveaux usages et nouvelles stratégies pour les communautés musicologiques ?

La réflexion collective adoptera durant ces trois jours divers formats (communications, tables, rondes, témoignages, entretiens...), c’est pourquoi il n’est pas demandé de format particulier à ce stade, mais des propositions de contenus.

Les organisateurs se réservent la possibilité de demander aux proposants des formats adaptés aux diverses sessions.

Les propositions de communication devront être rédigées en français ou en anglais, et comporter,un titre,le résumé de la proposition (environ 2500 signes),le nom et les coordonnées électroniques de leur auteur.e, ainsi que la mention de son institution de rattachement.

Date limite d’envoi : 27 mars 2022
À adresser à :
achille.davy-rigaux@cnrs.fr
catherine.deutsch@univ-lorraine.fr

Détail des axes et comités  

1. Circulation des chercheurs et chercheuses entre les aires géoculturelles intra- et extra- francophones

Il s’agira de mettre en regard des enquêtes globales sur la circulation des musicologues à différents stades de leur carrière avec des retours d’expériences individuelles. Cette recherche s’intéressera tout particulièrement aux chercheurs et chercheuses en début de carrière, en particulier au niveau doctoral. Qui vient étudier dans les institutions francophones ? Où partent étudier les jeunes musicologues francophones ? Quelles collaborations internationales suscitent ces déplacements ? On s’interrogera sur la provenance des financements, leur institutionnalisation, leurs desseins, et leur impact sur les circulations. La question de la circulation devra également être envisagée à des stades plus avancés de la carrière (post-doctorats, recrutement dans les universités, chaires d’excellence, échanges Erasmus, invitations, bourses de recherches, projets scientifiques communs, etc).

2. Particularités et stratégies de diffusion des publications musicologiques en langue française dans le monde scientifique

Le sentiment d’un manque de visibilité des publications en langue française est partagé par nombre de musicologues francophones, comme dans d’autres disciplines des SHS. Toutefois, aucune donnée globale n’existe à ce jour pour sonder la réalité de ce ressenti.

L’enquête se focalisera prioritairement sur les revues, comme lieu stratégique de dissémination du savoir scientifique. Il s’agira d’analyser l’usage qui en est fait par les musicologues francophones comparativement à d’autres communautés (choix de thématiques ciblées, ouverture à des textes non strictement scientifiques, ancrage local ou national, modèles économiques…) puis d’évaluer l’impact des revues musicologiques francophones dans le monde (abonnements, consultations, citations…). On s’interrogera sur la place laissée aux auteurs et autrices non francophones, aux autres langues. Inversement, il sera nécessaire d’évaluer la présence des musicologues francophones dans les grandes revues internationales.

De manière plus générale, le questionnement pourra aborder les stratégies générales de publication à différents stades des carrières individuelles selon les communautés académiques : quels passages obligés pour une carrière académique ? Quels lieux de publication sont valorisés par rapport à d’autres ? Quels sont les formats les plus courants selon les communautés musicologiques ?

Enfin, la question de la langue de publication et celle de la traduction seront abordées selon différents angles : Où est-il — ou a-t-il été historiquement — possible de publier en français ? Quelles sont les politiques de traduction vers le français (corpus, financements…) ? Quels travaux francophones sont- ils traduits, dans quelles langues, à destination de quel lectorat ? Ces divers questionnements seront suivis par une réflexion prospective sur les stratégies de financement des publications ou de traductions.

3. Rôle et impact des réseaux et des sociétés savantes sur la structuration et l’évolution de la musicologie

L’histoire nationale comme internationale de la structuration de la musicologie en discipline autonome rappelle combien ce processus doit aux sociétés savantes et, plus généralement, aux réseaux, entendus ici comme des regroupements fondés sur des intérêts intellectuels communs et dont les activités et les échanges peuvent être plus ou moins formalisés. Ce troisième axe propose de s’interroger sur le rôle et l’impact des sociétés savantes et des réseaux de recherche dans le monde musicologique actuel, au-delà des communautés académiques constituées autour des institutions d’enseignement et de recherche.
On s’intéressera aux différents types de réseaux qui existent en musique et musicologie (nationaux, internationaux, par domaines de spécialité…) et aux structures institutionnelles adoptées (groupes de recherche, sociétés savantes...) qui forment aujourd’hui un tissu de relations multiples. On tentera également de cerner, à travers les actions et positionnements de ces différents réseaux, leur  impact

sur l’évolution de la discipline (champs de recherche, épistémologie, institutionnalisations...), et le rôle de la langue sur les évolutions épistémologiques portées par les communautés intellectuelles.

4. Devenir des modalités d’échanges scientifiques en contexte numérique : nouveaux usages et nouvelles stratégies pour les communautés musicologiques ?

L’épidémie de Covid-19, en généralisant l’usage de visioconférences, a accéléré une mutation technologique au sein des réseaux musicologiques. Outre le passage à des classes virtuelles en distantiel dans les universités, de nombreuses manifestations scientifiques se sont déroulées en format numérique. Il convient maintenant de tirer un bilan de ces expériences et de mener une réflexion collective sur l’usage que nous souhaitons faire du numérique et sur la place que nous entendons lui laisser.

Aussi est-il nécessaire de s’interroger sur la valeur des interactions humaines et physiques à tous les stades de la création des savoirs musicologiques. Le sentiment d’appartenance à une communauté humaine et à une culture s’alimente par des usages qui ne sont pas toujours praticables sous forme numérique. La visioconférence présente de nombreux avantages d’un point de vue économique et écologique, elle redessine les frontières en annulant les distances et permet une diffusion des connaissances auprès d’un plus large public. Toutefois, il est aussi nécessaire de pointer ses limites en termes de sociabilités savantes, d’inclusion des jeunes chercheurs et chercheuses, et d’appauvrissement cognitif, ainsi que d’analyser ses incidences potentielles sur les politiques de financement.

Dans le cas spécifique des études sur la musique, on pourra en outre s’interroger sur les moyens de conserver une expérience sonore de qualité, voire une relation directe à la musique, sur la façon de préserver des espaces pour les interfaces entre pratique et théorie, ainsi sur la nécessité de maintenir le lien humain que crée l’expérience du concert. Le colloque sera ainsi l’occasion de débattre sur un usage stratégique des technologies numériques pour le futur des communautés musicologiques francophones.

Colloque organisé dans le cadre de l’IRN Épistémuse, par : Achille DAVY-RIGAUX (CNRS-IReMus), Catherine DEUTSCH (Université de Lorraine-CRULH), Yves BALMER (CNSMDP-IReMus), Frédéric BILLIET (Sorbonne Université-IReMus), Esteban BUCH (CNRS-CRAL, EHESS)

Comité Scientifique : Nidaa ABOU MRAD, Université Antonine, Liban
Rémy CAMPOS, CNSMDP, France - Haute école de musique de Genève, Suisse Nicolas DONIN, STMS-Ircam, France - Michel DUCHESNEAU, Université de Montréal, Canada (Québec) Valérie DUFOUR, Université libre de Bruxelles, Belgique Katharine  ELLIS, Cambridge University, Royaume Uni - Anas GHRAB, Université de Sousse, Tunisie Inga Mai GROOTE, Université de Zürich, Suisse Hervé LACOMBE, Université de Rennes, France - Hamdi MAKHLOUF, Université de Tunis-CMAM, Tunisie Jann PASLER, University of California, San Diego, États-Unis Christophe PIRENNE, Université de Liège, Belgique.

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Jeudi 3 Mars, 2022