Hérouville Saint-Clair, 25 février 2022 —— Alain Lambert
Zappa à Hérouville. Photographie © Gérard Boisnel.
L'H-Ekosi Wind Band est constitué d'un certain nombre de professeurs du conservatoire municipal d'Hérouville (le H d'Ekosi, 20 en grec pour le nombre de musiciens), près de Caen, plus quelques permanents ou invités normands. Un premier concert en automne dernier, dans un répertoire classique, et ce soir dans un répertoire entre rock, jazz et contemporain pour rendre hommage au grand compositeur, guitariste et chef d'orchestre Franck Zappa, disparu en 1993 qui nous accueille avec son air narquois en photo projetée sur l'écran du théâtre. Une grande salle quasi-remplie, aux publics mêlés, entre vieux zappiens toujours debouts, avant de s'assoir, et jeunes élèves accompagnés de leur parents pour écouter avec passion ou attention leurs profs jouer.
Les mélomanes pouvaient regretter le caractère un brin pédagogique, mais bienvenu pour le public néophyte, avec entre chaque morceau ou medley quelques mots du chef, Norbert Genvrin, situant l’œuvre et l’esprit du compositeur, éventuellement la spécificité des arrangements. Dus à la plume avisée du trompettiste Stéphane Lechien, qui a pris deux solos, ainsi que les autres jazzmen invités, Nicolas Leneveu au sax et Jérémy Bruger aux claviers. Sans oublier le multi-percussionniste Jean Philippe Barbato et Guillaume Hubert à la batterie entraînant l’orphéon cuivré tout au long du concert.
Un gros travail de sélection fait par Frédéric Fournier, conseiller artistique, sur l’ensemble des albums enregistrés en un quart de siècle, en privilégiant les thèmes repris souvent en live, pour parcourir en une heure et demie un peu tous les styles du maître, du rock comme King Kong ou Inca Road, aux œuvres plus cuivrées comme le Grand Wazoo, sans oublier la dimension contemporaine, Naval puis G-spot tornado. Gérard notre photographe, dont l’appareil a rendu l’âme pour cet ultime cliché pris au jugé, a particulièrement apprécié l’arrangement, ainsi que le jeu des deux flûtistes sur The idiot bastard son, en place des voix.
Avec aussi une version reggae du Bolero de Ravel, parodie reprise d’un concert à Barcelone en 1988, que le wind band avait joué dans sa version originelle à l’automne, et une adaptation pour cuivre du mozartien Trio Opus 4, du virtuel et synthétique Francesco Zappa, un avatar ancien du compositeur dadaïste.
Un gros travail d’arrangement et de réinvention, même sans solo de guitare, d’une musique toujours bien vivante, pour un nouveau public à venir. Une jolie réussite à faire tourner en région.
Alain Lambert
2022
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Brecht-Weill Les sept péchés capitaux des (tout) petits bourgeois — Marcus & CookieMonkey au chœur du quartier du Chemin Vert — Cinq cédés jazzy à faire tourner les galettes de février — Priscilia Valdazo chante Barbara, enchanteuse de la nuit.
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Dimanche 27 Février, 2022 0:36