Un spectacle magnifique, fusionnant les musiques, les danses, les vidéos, en direct ou en différé. José Montalvo y voit une approche dadaïste bandeau texte musicologie

Caen, 21 mai 2022 —— Alain Lambert

Gloria : José Montalvo et sa danse sans frontières

Gloria. Photographie © D. R.

Un spectacle magnifique, fusionnant les musiques, les danses, les vidéos, en direct ou en différé. José Montalvo y voit une approche dadaïste, ce qui est vrai en partie dans l’esprit de provocation, mais sans la volonté de destruction de l’art par les dadas lui reprochant son inutilité définitive. Ici la vraie dimension de ce projet d’art total de fusion du rêve et de la réalité est complètement surréaliste, mouvement né de la mort de Dada justement. L’art peut encore aider la joie à vaincre la tristesse et le désespoir du monde. Ce que proclament les manchettes de journaux pliées en arche de Noé sur l’écran miroir.

Mais que serait la danse sans la musique ? Le programme distribué au public ne donne aucune indication, sinon les deux responsables du son qui ne seraient rien non plus sans les musiciens. À commencer par la troupe avec l’une, pianiste, qui joue du Bach, le fameux prélude, à son amie africaine, laquelle ensuite lui offre une envolée de tambours pour son solo, et chante aussi, comme sa voisine à la belle voix. Mais le programme ne l’indique pas.

Quant à la boucle lancinante tsigane du début du spectacle, qui n’est pas du « jazz manouche électrisant » comme l’écrit Le Monde, sur laquelle chacun et chacune se présente, raconte son rêve plus ou moins rejeté par ses proches à cause de son poids, sa taille, sa forme, et sa fierté d’être quand même sur scène, nous n’en saurons rien, pas plus que sur la chanson du nombril (de Jeanne Moreau) ou le magnifique thème baroque (Vivaldi?), ni les autres…

Danse classique, africaine, flamenca ou hip-hop, c’est une jubilation de voir ces danseuses et danseurs venus d’horizons multiples se confronter à différents styles de musique et s’y retrouver, avec humour et légèreté, même quand les talons donnent un rythme sourd et lourd. « Alla gloria », à la gloire de la danse, de la musique et de ceux qui les font vivre. Et le final en rappel chanté avec le public n’était pas le simple rituel participatif obligé, mais vraiment chaleureux et joyeux.

Alain Lambert
21 mai 2022
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