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vendredi 20 août 2022

Musique de chambre en Normandie 2022

Programme du samedi 20 août 2022, 15 h 30
Saint-Marcel, Centre Culturel Guy Gambu

Marc-Olivier Dupin, Le Petit Prince

Conte musical imaginé sur les dessins de Joann Sfar, d’après l’œuvre d’Antoine de Saint-Exupéry.

Le Petit Prince, Centre Guy Gambu, Saint-Marcel, 20 août 2022.

Marc-Olivier Dupin (né en 1954), Le Petit prince, sur les images de la bande dessinée de Joann Sfar, d’après l’œuvre de Saint-Exupéry (2019), pour violon, violoncelle, clarinette, piano et récitant, créé en 2017 par Benoît Marchand (récitant) et Musique oblique, dédicacé à Maria Belooussova.

Benoît Marchand (récitant), Yuchen Zhang (violon), Lisa Strauss (violoncelle), Simon Adda-Reyss (piano), Bogdan Sydorenko (clarinette), Laurent Sarazin (adaptation audiovisuelle), Marc-Olivier Dupin (direction).

Le Petit Prince a aujourd’hui soixante-dix-neuf ans, quatre mois et quatorze jours. Il a été publié le 6 avril 1943 à New York en français et dans sa traduction anglaise. Il paraît en France le 30 novembre 1945. Aujourd’hui, on peut le lire dans plus de deux-cent-soixante-dix langues et dialectes. Avec plus de cent-cinquante millions d’exemplaires vendus, il est le livre le plus répandu, sinon lu, c’est-à-dire le plus répanlu au monde.

Nous sommes tous tenus à connaître, au moins en partie, le récit qu’un pilote perdu au milieu du désert, occupé à réparer dans l’urgence son avion, fait de sa rencontre avec un étrange petit garçon. Ce dernier a quitté sa minuscule planète, menacée par les gigantesques baobabs, y laissant une fleur incomparable, pour visiter les autres planètes, à la recherche d’amitié. Il demande d’emblée au pilote de lui dessiner un mouton. Les différents essais ne lui plaisent pas, mais il est satisfait par le dessin d’une boîte contenant un mouton qu’on ne voit pas. Le dialogue s’engage qui entrecroise diverses réflexions et la révélation des étranges planètes et personnages que le Petit prince a visités. Le pilote qui n’a pas de grandes réserves d’eau pourra-t-il réparer son avion et quitter le désert ? Quand l’étrange petit garçon sera à nouveau chez lui, le mouton sorti de sa boîte ne mangera-t-il pas la fleur incomparable qui n’a que quatre épines pour se défendre ?

Ce récit est un éloge à la sagesse enfantine contre la vacuité des adultes qui ne comprennent pas grand-chose et ne perçoivent pas plus par manque d’imagination. Dès les premiers paragraphes, Saint-Exupéry affirme un humour malicieux, développant des propositions insolites dans des logiques absurdes empreintes de poésie… Qui en disent plus sur notre rapport au monde que bien des discours sérieusement ennuyeux.

Cet ouvrage peut être abordé comme une féérie regorgeant d’imagination et d’inventions propres au conte, on peut aussi y voir une sorte de voyage initiatique dévoilant des postures morales. Les adultes assommants s’émoustilleront de la manière habile dont le récit est construit, ses allures de fausse naïveté qui n’a rien d’infantile. Les plus inquiets y trouveront des pistes menant à leurs émois existentiels quant à l’amitié, l’amour, le sens de la vie, la mort au bout quand même.

Le pilote commence son récit en expliquant de manière amusante comment les adultes l’ont détourné de sa vocation de peintre au profit de matières plus sérieuses. Ce qui justifie les illustrations de Saint-Exupéry qui émaillent de manière organique le livre, dont le célébrissime portrait du Petit prince, la tignasse blonde (jaune) ébouriffée, en grande cape verte doublée de rouge, sabre à la main, une étoile posée de la pointe d’une branche sur chaque épaule (commandant supérieur de poésie), ou bien en une sorte de combinaison au pantalon largement évasé, une longue écharpe au vent.

En 2008, Joann Sfar a dû tenir compte de ces portraits quasi officiels et de leurs étoiles, quand il a entrepris de mettre Le Petit prince en cases de bande dessinée. Il lui a tout de même agrandi les yeux façon manga japonais et a donné à ses dessins un trait volontaire, de la dureté, parfois de la violence, peu de luminosité, contredisant la mièvrerie un peu révolue qu’on pourrait prêter à cette œuvre littéraire.

La bande dessinée de Joann Sfar, soulignant la modernité de cette œuvre presque octogénaire et la multiplicité des éclairages avec lesquels on peut l’aborder, a motivé Marc-Olivier Dupain dans son projet d’adapter Le Petit prince en conte musical, un genre qu’il aborde volontiers, maîtrisant particulièrement bien la fusion des voix récitantes avec les parties instrumentales, mais aussi la relation à l’image et à la scène. Son catalogue comprend de très nombreuses musiques de film et pour le théâtre, des mélodrames et des opéras, notamment pour enfants.

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Samedi 20 Août, 2022