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Caen, 28 juin 2022 —— Alain Lambert.

Concert Boris Vian — Nicolas Simon en grande compagnie

La Symphonie de poche. Photographie © D. R.

On n’est pas là pour se faire engueuler ! Un concert un peu inattendu au théâtre de Caen pour clore la saison (en fait prévu initialement fin décembre). Un hommage musical à Boris Vian avec un petit orchestre semi-classique, La Symphonie de Poche, deux chanteurs classiques, les Lunaisiens, plus une cinquantaine d’enfants, ceux de la Maîtrise de Caen, et des élèves de 5e du collège Lechanteur, embarqués dans cette aventure après avoir construit des tubas et des flûtes en PVC, et appris à s’en servir pour deux morceaux (d’où leur nom, le PVC Symphony).

Dix musiciens dans ce petit orchestre, aussi à l’aise dans le répertoire classique de Darius Milhaud, chantre du Bœuf sur le toit que fréquentait l’écrivain, que dans le jazz de Duke Ellington qu’adorait le joueur de trompinette. De chouettes arrangements en interludes instrumentaux signés souvent Patrice Bréfort ou Robin Melchior, ainsi que pour les habillages des différentes chansons. Et Fabrice Trébuchon pour la pataphysique Cantate des boîtes.

Arnaud Marzarati, baryton, s’en sort bien, sachant s’adapter au style loufoque du chansonnier. Moins évident pour Maïlys de Villoutreys, mezzo-soprano, qui dans l’octave supérieure nous perd un peu le sens des mots, malgré ses qualités vocales. Ou pour le jeune lecteur de poèmes et sentences, malgré toute sa présence. Le surtitrage ou la projection des textes pourraient parfois ne pas être réservés à l’opéra.

Quant aux maîtrisiens, ils interviennent en chœur mouvant dans La complainte du progrès, La java des bombes atomiques, et rejoints par le PVC Symphony, dans le morceau titre et le rappel Faut rigoler, la biguine d'Henri Salvador. Sans oublier le bis avec le tube titre où les symphonistes en plastique, plus à l’aise, se font mieux entendre. Avant la reprise en grand chœur collectif, avec le public, de Faut rigoler.

Un concert sympathique où Nicolas Simon nous a dit quelques mots à propos de Bison Ravi et de sa courte vie si créative, rappelant ainsi qu’il avait écrit à la demande de Jo Théhard, pour le festival d’été du château de Caen, Le chevalier des neiges, joué en 1953 devant dix mille spectateurs, et devenu véritablement opéra en 1957 sur une musique de Georges Delerue. Un défi à relever pour notre chef d’orchestre atypique ? Aujourd’hui chef principal de l’Orchestre de Caen.

Alain Lambert
28 juin 2022
© musicologie.org


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