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Théâtre Caen le 9 juin 2021 —— Alain Lambert.

Swing Uppercut l’atomic geek swing en final

Photo Gerard Boisnel.

Le théâtre de Caen a donc repris sa programmation interrompue fin octobre pour trois concerts en juin, deux classiques, et un jazz qui fut donc le premier et le dernier de la saison. Le plaisir de retrouver la grande salle, les amis et les voisins avec une place libre entre chaque…

Swing Uppercut est un groupe caennais dont le nom ne dit pas grand-chose s’il ne réfère qu’à la boxe, mais prend tout son sens pour une génération nourrie de séries, dessins animés, films et jeux vidéos dont certains doivent être gagnés par KO.

Mais swing a aussi un sens en jazz et désigne un style avant le milieu du siècle dernier, autant les grands orchestres que les petits ensembles bien enlevés, dont le quintet de Django est alors un représentant.

Et en écoutant toutes les thèmes qu’ils ont empruntés à la pop culture de leur jeunesse, Inspecteur Gadjet, Mario, Zelda, Aladdin (film et jeu), Tetris.., on s’aperçoit que de nombreux morceaux qu’on n’avait entendus que sous forme orchestrale, ou aux synthés pour les jeux vidéo, sont en fait fortement inspirés de cette période swing entraînante, dont Atomic Swing de Jo Privat, repris de Count Basie,leur sert d’introduction et désigne leur propre style tout à fait original, l’atomic geek swing.

À partir d’une musique pastiche réarrangée à leur sauce swing ou latino, ils font leur propre parodie dans un dédoublement parfaitement joyeux et festif, même pour les spectateurs qui n’ont pas forcément les références initiales.

S’il y a double pastiche, il y a aussi double décalage puisque le saxophoniste Patrick Martin, au son bien connu de la scène improvisée locale, héritier de Paul Desmond et de Sonny Simmons, est présenté par le groupe comme un musicien « décalé ». Et sur scène, le trio swing, Vihuela Deshogues au violon, Anthony Marie à la guitare, Marc Le Berre au saxophone baryton, se tient un peu à part du quatrième en boubou et chaussettes rouges, accusant ainsi ce fameux décalage qui en fait s’intègre parfaitement au style et aux arrangements du groupe.
Son solo le plus déjanté, tout en sculpture sonore, lui permet dans une dernière volte de lancer le thème et de s’associer le groupe d’un long souffle. L’autre virtuose est le violoniste. Le sax baryton fait quelques solos, dont celui de Dexter, une ballade, mais participe surtout à la paire rythmique qu’il constitue avec le guitariste, qui à part une intro une peu improvisée sur Paquito, semble être une machine à swing implacable.

Les deux thèmes avant rappel sont des reprises du générique de Game of Throne et du morceau Cantina que joue le quintE.T. jazzy dans le premier Star Wars dont vous pourrez trouver les vidéos sur Internet pour avoir une idée de leur atomic geek swing.

Toute une saison jazz en un seul concert, mais la prochaine, déjà en partie sur le site du théâtre, sera riche, on veut le croire.

Alain Lambert
9 juin 2021
© musicologie.org


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alain@musicologie.org ; Alain Lambert, tous ses articles.

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bouquetin

Vendredi 11 Juin, 2021 0:17