11 juillet 2021 —— Jean-Marc Warszawski.
Tempo e tampi, Pina Napolitano (piano), œuvres de Ludwig van Beethoven, Elliott Carter, Jeffrey Mumford. Odradek 2020 (ODRCD 0378).
Enregistré les 18-231 mars et 2-4 décembre 2019, Studio Odradek.
Pina Napolitano n’est pas née à Naples, mais à Caserta toute proche par le Nord. Elle y a suivi ses premiers cours de musique et de piano pour les continuer à l’Académie de musique de Pescara. Elle se produit en Europe et en Russie dont elle maîtrise parfaitement la langue. Elle enseigne les premiers niveaux au Conservatoire Sainte-Cécile de Rome et les étudiants avancés à l’Académie Alban Berg de Pescara. Elle anime des classes de maître en Europe et en Russie.
Passionnée par la Seconde École de Vienne, elle a enregistré l’intégrale de la musique pour piano d’Arnold Schönberg en 2012, en 2016, avec l’orchestre symphonique de Liepāja (Lettonie), le concerto opus 42 de Schönberg et le 3e concerto de Béla Bartók, sous la direction d’Atvars Lakstīgala. En 2018, inspirée par l’essai de 1947 de Schönberg Brahms the progressive, elle enregistre un programme interpolant les opus 118 et 119 de Johanne Brahms avec des pièces d’Anton Webern et d’Alban Berg.
Un peu comme Schönberg insistant sur sa filiation avec Mozart, Pina Napolitano ne pense pas, suivant l’opinion commune, la musique de la seconde école de Vienne comme un exercice intellectuel, mais comme une musique au contraire saturée d’expression. Ainsi, toujours pour la maison de disques Odradek, elle amplifie l’expérience avec un programme comprenant les sonates opus 110 et 111 de Ludwig van Beethoven ainsi que des pièces d’Elliot Carter.
En prime, deux courts hommages à Carter pour ses 75e en 100e anniversaires, composés par son élève Jeffrey Mumford.
Elle a donné à cet enregistrement le titre Tempo e tempi, d'un poème d'Eugenio Montale mis en musique pour soprano et ensemble par Carter, en 1998-1999 (cycle de chansons avec aussi des textes de Salvatore Quasimodo et Giuseppe Ungaretti).
Si on suit la philosophie de la pianiste, se concentrant sur l’expressivité et l’humanité de ces musiques, qu’on en sonde l’âme, et qu’on écoute ce programme comme une œuvre homogène (elle enchaîne d'ailleurs tout), c’est tout à fait réussi, d’autant plus que Pina Napolitano à une maîtrise de son instrument qui permet tout. Si cela ne « fonctionne » pas, c'est au moins une joyeuse provocation luxueuse et virtuose, et un son de toute beauté dans tous les cas.
Pianiste, elle est aussi docteure en littérature et langues slaves, traduit de la poésie et publie des essais.
1. Elliott Carter, Night Fantaisies
2-4. Ludwig van Beethoven, Sonate no 31 en la bémol, opus 110
5-6. Carter, Two Thoughts about the Piano
7-8. Beethoven, Sonate no 32, en do mineur, opus 111
9-10. Jeffrey Mumford, 1. For Elliott, 2. 10. A celebration for Elliott
Jean-Marc Warszawski
11 juillet 2021
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Vendredi 3 Février, 2023 18:16