musicologie

lundi 9 août 2021

La pluri-activité dans les chœurs capitulaires à la fin de l’Ancien Régime

28 octobre 2021, Paris

Auxerre, le 9 novembre 1789 : le chapitre de la cathédrale Saint-Étienne accorde à Bonaventure Bonnotte, qui chante la basse-contre au chœur depuis trente ans, la permission « de s’absenter le mardy soir veille de la foire et toute la journée de mercredi, jour de la foire ». Au fil des années précédentes, cette permission avait été réitérée presque tous les ans, avec parfois la précision « pour les affaires de son commerce ». Bonnotte, en effet, est aussi cordonnier, comme l’était son père. Son statut de musicien à la cathédrale n’en est pas moins officiel et reconnu.

On avait pris l’habitude de considérer que la pluri-activité au sein des musiques d’Église concernait essentiellement les organistes et chantres des églises de second rang, où l’office n’était pas chanté au quotidien (églises abbatiales et paroissiales). On en découvre peu à peu des traces au cœur des chœurs cathédraux et collégiaux, y compris importants. C’est ce phénomène que les Rencontres Muséfrem de l’automne 2021 se proposent d’explorer.

Quelle est l’importance du phénomène à l’échelle d’un corps de musique ou à l’échelle du royaume ? Peut-on distinguer des régions plus marquées par la pluri-activité ?

Quels types d’activités sont exercés par les musiciens ? On peut s’interroger sur les métiers artisanaux, mais aussi sur l’exercice de charges publiques, voire sur des travaux en lien avec la musique (édition par exemple).

Peut-on quantifier le rapport entre le temps consacré à l’activité musicale et celui dévolu à une autre profession ? L’exemple cité en introduction amène à s’interroger sur la place de la pratique musicale dans l’emploi du temps de ces « musiciens plus » Pierre Goubert qualifiait de « paysans plus » ceux qui exerçaient une activité complémentaire, en particulier artisanale.

L’approche économique ne saurait être oubliée : elle est sans doute au cœur des préoccupations de ces musiciens, Pour autant, sont-ce les musiciens qui choisissent d’exercer un autre métier pour compléter des émoluments qui leur paraissent trop faibles ? Les chapitres ne choisissent-ils pas au contraire de recruter des hommes qui disposent déjà d’un revenu, afin d’entretenir un corps de musique à moindres frais ? Des réponses émergeront peut-être de la géographie de la pluri-activité évoquée plus haut.

Ces quelques interrogations peuvent guider les propositions, mais la réflexion reste ouverte à d’autres pistes. L’approche peut être monographique ou globale. En revanche, on se limitera strictement à la période précédant la dissolution des chapitres, de manière à éviter toute tentation de parler à nouveau des reconversions consécutives aux bouleversements survenus à la fin de l’année 1790, thème déjà traité lors des Rencontres Muséfrem de 2016 [et ayant donné lieu à la publication d’un numéro spécial de Siècles, Reconversions et migrations professionnelles. Le monde des musiciens et des comédiens à l’heure de la Révolution et de l’Empire, 2018, mis en ligne le 08 juin 2018.

Les propositions sont à envoyer à

Youri Carbonnier

Bernard Dompnier

Stéphane Gomis

avant le 31 juillet 2021.


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Lundi 9 Août, 2021