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16 février 2021 —— Alain Lambert.

Cinq cédés jazzy pour faire rouler les galettes

La flûtiste Naissam Jalal en partie symphonique, la chanteuse Célia Forestier en quintet, le guitariste Sandro Zerafa en géométrie variée, le duo Vincent Touchard-Stephen Binet aux multiples invités et le quartet du saxophoniste Jonathan Orland.

Un autre monde (Couleurs du son 2021) est un double album constitué de sept nouveaux titres de la flûtiste Naissam Jalal avec son groupe Rhythms of Resistance : Mehdi Chaib aux saxs et au karbab, Karsten Hochapfel aussi bien à la guitare et au violoncelle, Damien Varaillon à la contrebasse et Arnaud Dolmen à la batterie. Et de cinq autres, dont trois communs, arrangés par la compositrice pour l’Orchestre national de Bretagne dirigé par Zahia Ziouani, avec le quintet. Elle y joue aussi du ney, chante et dit un poème D’ailleurs nous sommes d’ici qui revendique cet appel musical et fort à Un monde neuf. Les musiciens sont tous excellents entre orient et occident, modernité et tradition, dans cette remarquable Promenade au bord du rêve.

 

Last Night When We Were Young (Paris Jazz Underground 2021) du guitariste maltais installé à Paris Sandro Zerafa est une alternance de duos, avec Vincent Bourgeyx au piano, et de trios, avec Yoni Zelnik à la contrebasse et Antoine Paganotti à la batterie, sur des standards du jazz classique américain. Mais pas forcément les plus connus ni les plus repris, même si l’esprit en est aussitôt reconnaissable. Les nuits d’avant quand nous étions jeunes et que nous approfondissions notre jeu sur ces vieux thèmes du real book ? On sent bien à l’écoute l’hommage qui leur est rendu et la maturité musicale gagnée aussi à leur école. Un chouette disque de haute tradition.

 

Go. (A part la Zic 2021) du Quintette Komorebi (les rayons du soleil filtrés à travers les arbres) de la chanteuse, compositrice et arrangeuse Célia Forestier avec Bruno Ducret au violoncelle, François Forestier à la guitare, Vincent Girard à la contrebasse, Remy Haprielan à la batterie. C’est un travail sur les possibilités de la voix associée aux divers instruments en groupe ou en duo ou en trio. Ainsi, après la courte intro de Mrs E., Bolt from the blue joue de toutes ces facettes musicales, avant que I have found what you are like ne confronte la voix agile aux archets. Aux passants, Mer monte, Men to mend, … the rain, A third life, Berceuse, tout un univers vocal et instrumental enchevêtré.

 

Happy Hours (Jazz Family 2021) du duo Vincent Touchard à la batterie et Stephen Binet au piano est aussi un hommage aux grands standards du jazz, récents ou plus modernes comme Three Views of Secret de Jaco Pastorius, souvent bien connus, tel qu’ils les jouent dans leur piano-bar du théâtre d’Élancourt au moment de l’apéro, en retrouvant au sax Baptiste Herbin ou Sylvain Boeuf, au chant, Mathieu Boré, Sydney Rodrigues ou Claire Vernay, à la contrebasse Duylinh Nguyen, Baptiste Morel ou José Fallot à la basse électrique. En trio ou en quartet, ça tourne et ça roule, passant d’un thème à un autre, d’une époque et d’une ambiance à une autre dans un joyeux pêle-mêle.

 

Something Joyful (Steeplechase 2021) du saxophoniste alto et compositeur Jonathan Orland avec Olivier Hutman au piano, Yoni Zelnik à la contrebasse et Ariel Tessier à la batterie. Parisien installé à Montréal, c’est son troisième album, dédié à la joie, dès son premier morceau éponyme. Il cite Cannonball Adderley et Ornette Coleman comme deux références, ce qui s’entend dans son jeu souvent lyrique, ou plus heurté dans Buduh, une autre de ses compositions plus mystérieuses comme Oops ou Meshiene, avec un clin d’oreille au Bird. Olivier Hutman a signé A night in Zhuhai et Billy Strayhorn est convoqué pour Day Dream. Un joli quartet intemporel.

Alain Lambert
16 février 2021
© musicologie.org


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bouquetin

Mardi 16 Février, 2021 1:25