Brahms, intégrale de la musique de chambre (v. 5), sonates opus 120 pour piano et alto, Zwei Gesänge, opus 91, Lise Berthaud (alto), Sarah Laulan (contralto), Éric Le Sage (piano). « La belle saisons », B Records 1999 (LBM 023).
Enregistré au théâtre de Coulommiers les 22, 25 février et 18 septembre 2019.
Le cinquième volume de l’intégralité des œuvres chambristes composées par Johannes Brahms, par la maison de disques B Records, est alto, avec deux sonates en duo et deux Lieder en trio.
On y retrouve les protagonistes fidèles de l’aventure, l’altiste Lise Berthaud et le pianiste Éric Lesage, qui ont déjà enregistré, avec le violoniste Daishin Kashimoto et le violoncelliste François Salque, les quatuors de Gabriel Fauré, en 2012. Pour les Lieder, la contralto Sarah Laulan est troisième complice.
Les deux sonates opus 120, en réalité clarinette et pinao, font partie des œuvres ultimes du Hambourgeois émigré à Vienne. Elles ont été composées pour le clarinettiste Richard Mühlfeld, dont la virtuosité a rappelé Brahms, qui voulait poser ses crayons en 1890, au papier réglé. Les altistes s’en sont emparés.
On y retrouve la somptueuse et sensuelle harmonie propre au compositeur, les élans brisés et le monde clos. Une première sonate peut-être plus lyrique et de style plus spontané que la seconde, laquelle par les variations (qui s’émancipent du thème) met à jour la technique de fabrication. On y retrouve une mélodie de Felix Mendelssohn, Frage (question).
On peut les entendre comme un adieu tranquille, sans pathos excessif, et même y déceler du détachement, une joyeuseté mesurée.
Les trois mouvements de la seconde sonate sont une curiosité chez Brahms qui a toujours formaté en quatre mouvements. Mais les troisième et quatrième mouvements sont réunis en un dans le final.
Les deux Lieder, pour voix d’alto, alto ou violoncelle et piano, ajoutent à ce sentiment d’adieu : Gestillte Sehnsucht: In goldnen Abendschein (paisible nostalgie : dans la lumière dorée du soir), sure une poésie de de Friedrich Rückert et Geistliches Wiegenlied (berceuse spirituelle), sur une poésie d’Emanuel Geibel, inspirée par un cantique à la Vierge de Lope de Vega.
Un bel équilibre sonore pour clore une ou plusieurs soirées, fauteuil ou canapé, de confinement.
Jean-Marc Warszawski
26 mars 2020
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