Anna Kavalerova, Thèmes & variations, œuvres de Robert Schumann, Sergueï Rachmaninov et Nikolaï Kaputsin. Solo Musica 2019 (SM 324).
Enregistré au Centre musical de Jérusalem les 1er et 10 mai 2019.
Pianiste russe, Anna Kavalerova est diplômée du Conservatoire d'État Tchaïkovski de Moscou, elle s’installe en Israël en 2015, elle se perfectionne à l'École de musique Buchman-Mehta de l'Université de Tel-Aviv sous la direction de plusieurs maîtres dont Alexei Nasedkin.
Lauréate de nombreux concours, en récital ou dans des concertos, au cours de ses études, elle se produit actuellement en Israël, dans les pays européens, en Russie, en Chine et au Japon.
Elle nous présente avec son premier cédé trois pièces maîtresses, de manière chronologique : Les Études symphoniques de Robert Schumann, les variations sur un thème de Corelli de Sergueï Rachmaninov, et les époustouflantes variations opus 41 de Nikolaï Kaputsin, celui qui écrit comme on improvise en jazz.
Publiées une première fois en 1837, les 13 Études symphoniques de Robert Schumann deviennent, en 1852, après quelques remaniements et renoncements, des études en forme de variations, Une édition posthume de 1873 ajoute 5 variations. Depuis on est divisé. Faut-il jouer les posthumes ? Dans quel ordre doit-on les interpoler ?
Robert Schumann qui n’aimait pas simplifier les choses voulait que ses études soient des études, chacune d’entre elles est donc polarisée sur un type de difficulté, que ce soient des variations d’un thème, et que de la première à la dernière, on progresse de l’ombre à la lumière. Anna Kavalerova a choisi d’interpoler trois des cinq variations posthumes. Nous aurions tendance à préférer sans, mais avec la bravoure technique coulant comme de source et la somptuosité sonore qui la distinguent, elle aurait pu y mettre les cinq.
Avec Sergueï Rachmaninov on entre dans un autre monde d’aimer, moins dévorant, plus ludique et libertin, mais tout aussi séducteur. On reconnaît de suite la célèbre La folia, un air populaire (du XVIe siècle) qui a tant inspiré les compositeurs, dont la sonate (à 20 variations) en ré mineur opus 5 no 12, pour clavecin et violon, d’Arcangelo Corelli, que Rachmaninov, imaginatif, réinvente à plaisir, deux-cent-trente années plus tard, dans des rythmes et des harmonies peu baroques, évoquant même le jazz. Nous sommes en 1930.
Avec les Variations de Nikolaï Kaputsin, on est en plein jazz, une espèce de fantasme même : composer les improvisations, ou dire plus justement : composer à la manière d’improviser des jazzmen. Avec ce petit thème qui rappelle quelque chose du Sacre du printemps d'Igor Stravinski.
Voilà, le programme d’Anna Kavalerova après celui de Robert Schumman : de l’ombre à la lumière, de l’angoisse à l’exubérance. Elle est une pianiste d’une autorité sereine, où tout marche à merveille d’un simple claquement de doigts. Presque.
Robert Schumann, Études symphoniques, Variation III, vivace, plage 4.1-16. Robert Schumann, Études Symphoniques, 17-40. Sergueï Rachmaninov, Variations sur un thème de Corelli, opus 42, 41. Nikolaï Kaputsin, Variations opus 41.
Jean-Marc Warszawski
25 avril 2 020
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