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5 décembre 2020 —— Jean-Marc Warszawski.

Jacques de la Presle : piano et mélodies

Jacques de la Presle, l'œuvre pour piano, Lorène de Ratuld (piano), Valérie Condoluci (soprano), Vincent Figuri (récitant). Salamandre 2020 (003).

Jacques de la Presle, l'œuvre pour piano, Lorène de Ratuld (piano), Valérie Condoluci (soprano), Vincent Figuri (récitant). Salamandre 2020 (003).

Issu d’un milieu aristocratique plutôt militaire, Jacques de la Presle (1888-1969) a été un compositeur plutôt discret, un Prix de Rome (1921) qui ne semble pas s’être beaucoup mêlé au milieu musical. De longues années directeur artistique à Radio Paris puis de la Radio nationale, inspecteur général de l’instruction musicale, professeur au Conservatoire national de Paris, peut-être avait-il d’autres priorités que faire la tournée des popotes pour obtenir la programmation de ses œuvres, nombreuses au demeurant : piano, mélodies, musique de chambre. Peut-être ne voulait-il pas abuser de sa position.

Ses mélodies sont éditées dès 1910 par Rouart Lerolle, et en 1912, son Jardin mouillé pour harpe, créé le   1912 par le dédicataire Marcel Grandjany (L. Rouhierr 1913), aura une certaine postérité, puis chaque année pratiquement sans interruption, un choix de ses œuvres est édité, jusqu’en 1957 avec la réduction pour deux pianos du concerto en .

Depuis une dizaine d’années, son nom refait surface, par petits ronds dans l’eau. Le label Polymnie a consacré un album à sa musique de chambre, les éditions discographiques Hortus ont fait un effort particulier, notamment dans leur collection commémorative de la Première Guerre mondiale. Stéphanie d’Oustrac et Cyrille Dubois ont mis de ses mélodies à leur répertoire.

Quand on entend cette musique, on s’étonne nécessairement du fait qu’elle soit restée dans les tiroirs, on devrait dire ses écrins tant elle est belle d’inspiration, d’idées et de facture. L’ombre de Debussy y plane, sans ses brumes ou ses écoulements liquides. On est ici plutôt dans l’incisif, avec quelque chose de plus moderne, qui puise du côté populaire, peu dans les recherches compositionnelles de son époque, qui avaient par ailleurs sa sympathie sans toutefois entrer en résonance avec sa propre personnalité. Il y a même des traits de virtuosité extrêmement jazzistiques. Il n’est pas étonnant qu’André Hodeir, qui fut son élève, lui ait rendu un vibrant hommage.

Ce cédé est une réussite par l’interprétation dominée du magistral piano de Jacques de la Presle selon Lorène de Ratuld, magnifiée par Valérie Condoluci dans les poésies chantées et par le prise se son qui et en fait double, pour le piano solo et les mélodies.

Le dessert, La forêt de Jacques Ibert, avec Vincent Figuri comme récitant est musicalement bien assorti.

Un cédé dont pratiquement tout le programme n'avait encore jamais été enregistré.

Jacques de la Presle.

1. Berceuse, 2-3. Heures claires (Émile Verhaeren), 4. Parade fantasque, 5. Chanson (Henri de Régnier), 6. Impromptu, 7. Année oubliée (Paul Verlaine), 8. Colloque sentimental (Paul Verlaine), 9-20. Thème et variations, 21-23. L'attente mystique (Louis le Cardonnel), 24-34. Album d'images, 35. La lettre (Henrio Barbusse), 36. Petite berceuse, 37. Extrême-Orient (Albert Samain), 38. Les demoiselles de Tabarain - 1900, Jacques Ibert : 39-42. La forêt.

plume 7 Jean-Marc Warszawski
5 décembre 2020

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