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19 septembre 2020 —— Jean-Marc Warszawski

Franz Schubert, deux joyaux de trois à cinq

Schubert, String Quintet, String Trio, Aviv Quartet et Amit Peled (violoncelle), trio en si bémol majeur, D. 581 et Quintette en do majeur, D. 856. Naxos 2020 (8.573891).

Enregistré les 19-22 mai 2018, à l'église du château d'Oex en Suisse.

Le trio en si majeur D. 581, composé en deux coups et repentis en 1817, à destination  des usages musicaux familiaux, Franz Schubert à l’alto, son père au violoncelle et son frère Ferdinand au violon. Un thème mélodique de grande beauté, un jeune maître qui impose son style  tout en rendant hommage (pour les archéologues de la citation)  à Rossini et à Mozart, Flûte enchantée interposée (partie centrale), ou à Haydn (thème de l’Andante).

Le musicalement grandiose quintette D 956 fait partie de la série de chefs d’œuvres que Franz Schubert composa au cours des derniers mois de sa vie, mais l’œuvre sera créée à Vienne plus de vingt ans après sa mort, ce fleuron du répertoire chambriste n’avait pas trop ému musiciens et éditeurs à l’époque de sa composition.

Ce quintette a la particularité d’employer deux violoncelles, plutôt que traditionnellement deux altos, comme l’ont fait avant lui ses aînés et contemporains Luigi Cherubini et Georg Onslow. Depuis Beethoven, le violoncelle chambriste est devenu un instrument soliste chantant à part entière, émancipé des notes de basse ou des doublures de basse du piano. Schubert a écrit des parties distinctes pour chaque violoncelle.
Ce renfort d’un instrument grave apporte un nouvel équilibre entre grave et aigu, et du volume à la propagation harmonique, du corps sonore si on veut.

Au-delà du titanesque travail d’écriture (ou inspiration transcendante ?), toute la poétique de Schubert est au rendez-vous dans ses modulations surprenantes, où contrastent la fureur, la tristesse, la désolation, la danse populaire, l'effroi, le combat, l’acceptation, et presque toujours cette luminosité à la fois optimiste et nostalgique particulière au compositeur.

On ne va pas rajouter des superlatifs à cette œuvre qui les tous reçus, ici dans une belle interprétation, jouant plutôt la lumière contre les ombres.

Franz Schubert, Quintette en do majeur, D. 956, II. Adagio, extrait (plage 6).

 

 Jean-Marc Warszawski
19 septembre 2020
© musicologie.org


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