12 décembre 2019 —— Jean-Marc Warszawski.
Jean Muller, Mozart, Piano sonatas (vol. 2), K 311, K 282, K 279, K 284. Hänsler Classic 2019 (HC 19074).
Enregistré en août 2016, au grand auditorium du Conservatoire de la ville de Luxembourg.
Né en 1979, dans une famille de musiciens, un père pianiste, une mère altiste, Jean Muller suit ses études musicales au Conservatoire du Luxembourg dans la classe de Marie-José Hengesch, puis se perfectionne auprès de maîtres tels Gerhard Opptiz, Eugen Indjic, ou encore Anne Queffélec et Leon Fleisher.
Il est aujourd’hui un pianiste renommé et étonnant, boulimique de répertoire, semblant ne prendre plaisir qu’à ce qu’il y a de plus techniquement difficile, pas moins que L’escalier du diable de György Ligeti pour le petit déjeuner ou le bis de concert.
De la dizaine d’enregistrements au compteur, on en compte deux pour Frédéric Chopin, deux pour Franz Liszt, les variations « Goldberg » de Johann Sebastian Bach, l’intégrale des sonates de Ludwig van Beethoven, qu’il a d’ailleurs jouée en concert à plusieurs reprises, un album Johannes Brahms-György Ligeti, présenté Salle Cortot le 15 octobre 2016, et les deux premiers de l’intégralité des sonates de Wolfgang Amadeus Mozart.
Dans cet album, quatre sonates. Dans l’ordre des plages : no 8 (K 311), no 4 (K 282), no 1 (K 279), no 6 ( K 284). Il faut corriger l’erreur ; la K 311 (c’est bien elle qui est enregistrée) est le no 9.
Nous ne sommes pas là dans les morceaux de bravoure qui semblent mettre l’interprète en jubilation, mais dans un répertoire où il est très difficile de trouver la justesse d’interprétation, à cause de la liberté rythmique sur la battue, les décalages entre la mélodie et l’harmonie, qui en fait la parfaite antithèse de la musique militaire et qui fonde son incomparable élégance qu’on aimerait tant se mettre dans les doigts en plus des notes.
De ce point de vue, plutôt qu’en ajouter, Jean Muller en retire. Peu de pédale forte, aucune mièvrerie, des angles droits, pas de rondeurs surajoutées. Il y a une attaque franche du clavier, voire une certaine naïveté enfantine. En contrepartie sa technique digitale diabolique et sa parfaite égalité font des merveilles en clarté et précision. En fait, tout est dans les notes et l’écriture, il n’y a rien à ajouter. Jean Muller lit Mozart d'une manière originale, le dit avec une diction et une articulation parfaites... et c'est un événement.
Malheureusement, le livret en anglais et en Allemand nous dit que ce cédé n’est pas destiné à la France. Pourtant we love Mozart !
Jean-Marc Warszawski
12 décembre 2019
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Jeudi 12 Décembre, 2019 21:35