Avec cette grande figure du violon italien, on revient en arrière d’une génération. « Pugnani naquit et mourut à Turin, mais sa carrière de virtuose du violon et de maestro di capella le mena dans les principales capitales d’Europe. […] Il livra à la postérité une abondante production de musique instrumentale (environ cent cinquante compositions pour diverses formations) et vocale (huit opéras, un oratorio et de nombreuses cantates et airs de concert), dont l’examen révèle un indéniable métier, voire un certain talent, à défaut d’un véritable génie. »1 Est-ce le fait d’être demeuré trop fidèle au style de composition de Tartini qui avait été son maître ? En tout cas, même dans sa musique de chambre qui demeure la partie la moins délaissée de son œuvre, on a souvent l’impression d’une invention stéréotypée, comme si le musicien avait sacrifié toute personnalité afin de produire une musique objectivement irréprochable. Cela dit, au-delà du métier, on peut, notamment dans les œuvres de maturité qui traduisent une belle assimilation du style galant, apprécier tout à la fois les vertus mélodiques de cette musique et les manifestations (discrètes) d’une sensibilité volontiers mélancolique. Ne serait-ce qu’à ce titre, Pugnani a sa place dans la cohorte des musiciens qui ont apporté leur petite pierre à l’édification du style classique.
1. Morrier Denis, dans « Diapason » (413), mars 1995.
Gaetano Pugnani, Adagio pour cordes en si♭majeur, par le Concerto Italiano, sous la direction de Rinaldo Alessandrini.Michel Rusquet
26 avril 2019
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