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Michel Rusquet, Trois siècles de musique instrumentale : un parcours découverte : la musique instrumentale en France au temps de Mozart et de Haydn.

La musique instrumentale d'Étienne-Nicolas Méhul (1763-1817)

Étienne-Nicolas Méhul (1763-1817)

Comme celui de Gossec, le nom de cet Ardennais né près de trente ans plus tard est irrémédiablement associé à l’image du musicien patriote. Ce qu’il fut lui aussi, entre autres à travers son célébrissime Chant du départ, mais cette réalité a largement occulté la vraie carrière de ce grand musicien qui, monté à l’âge de quinze ans à Paris où il subit l’influence de Gluck, fut avant tout un auteur lyrique à succès et, à ses heures, un remarquable symphoniste, dont le talent fut d’ailleurs reconnu par quelques grands romantiques allemands comme Mendelssohn et Schumann.

Certes, il écrivit peu pour l’orchestre, tout au plus cinq symphonies dont on ne connaît guère que les deux premières, mais ces œuvres nées au tournant du siècle, donc de la plume d’un musicien en pleine maturité, penchent assez nettement vers le romantisme naissant, beaucoup plus que vers la tradition haydnienne, et, de ce fait, font franchir un pas décisif à la symphonie française. C’est déjà vrai de la première en sol mineur, avec laquelle Méhul entendait —  trop modestement sans doute — « accoutumer peu à peu le public à penser qu’un Français peut suivre, de loin, Haydn et Mozart ».

Cette symphonie de 1797 frappe tout particulièrement « par l’énergie qui la parcourt, et qui n’est pas sans rappeler celle de certaines œuvres de Beethoven, tant par l’élaboration de l’orchestration que par l’invention mélodique. »1 De 1809, la deuxième en re majeur, qui évoque elle aussi Beethoven, est  peut-être plus remarquable encore. « Méhul a signé avec cette œuvre la plus belle symphonie française d’avant la Fantastique. »2

Étienne-Nicolas Méhul, Symphonie no 1 en sol mineur, I. Allegro, par The Gulbenkian Orchestra, sous la sirection de Michel Swierczewski.
Étienne-Nicolas Méhul, Symphonie no 1 en sol mineur, IV. Allegro agitato, par le Rhenish Philharmonia Orchestra, sous la sirection de Jorge Rotter.
Étienne-Nicolas Méhul, Symphonie no 2 en re majeur, I. Adagio – Allegro, par The Gulbenkian Orchestra, sous la direction de Michel Swierczewski.
Étienne-Nicolas Méhul, Symphonie no 2 en re majeur, IV. Allegro vivace, par The Gulbenkian Orchestra, sous la direction de Michel Swierczewski.

Biographie d'Étienne-Nicolas Méhul

Notes

1. Parouty Michel, dans Tranchefort François-René (dir.), « Guide de la musique symphonique », Fayard, Paris 2002, p. 469.

2. Bonnaure Jacques, dans « Répertoire » (150), octobre 2001. 

plumeMichel Rusquet
25 juin
2019


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