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Michel Rusquet, Trois siècles de musique instrumentale : un parcours découverte : la musique instrumentale en Allemagne au temps de Mozart et de Haydn.

La musique instrumentale de Christian Cannabich (1731-1798)

Christian Cannabich (1731-1798)

« Cannabich n’est pas seulement ce Kapellmeister chez lequel Mozart eut la joie, en 1777, de partager quelques dîners assortis de plaisanteries salées. Né à Mannheim, élève de J. Stamitz (mais aussi, lors de deux voyages en Italie, de Jommelli et Sammartini), Cannabich est surtout celui qui eut l’honneur de succéder à son maître à la tête de l’orchestre de cette ville jusqu’en 1777, après quoi la cour déménagea à Munich, avec le musicien dans ses malles.

Ses quelque soixante-dix symphonies sont donc représentatives de la grande période de l’orchestre de Mannheim, et de ses innovations symphoniques — notamment le goût des crescendos. »1 C’est en effet sous son règne que la prestigieuse phalange fut à son zénith, tant par l’extraordinaire qualité des instrumentistes que par la dimension atteinte par l’orchestre (jusqu’à quatre vingt-quinze musiciens !), d’où l’expression fameuse de Burney qui en parla comme d’une parfaite « armée de généraux ». En tant que compositeur, Cannabich n’est certes ni Haydn ni Mozart, et chez lui l’inspiration peut souvent paraître un peu courte, mais certaines de ses symphonies de maturité, comme la no 63 en re majeur, la no 68 en si♭majeur et la no 72 en si♭majeur, révèlent un musicien « qui n’a rien d’un faiseur. Le sens de la variété mélodique, de la couleur et de la dynamique orchestrales, ainsi que de l’exploitation des ressources instrumentales (notamment de la clarinette) leur donne un intérêt qui n’est pas seulement historique. »2  Et si l’image laissée par Cannabich est avant tout celle d’un symphoniste, on pourrait être bien inspiré de faire de menus détours par sa musique de chambre qui réserve elle-même quelques heureuses surprises, comme ces bijoux de bonne humeur que sont ses quintettes avec flûtes opus 7.

Symphonie no 72, en si♭majeur, par la Neue Hoffkapelle München, sous la direction de Christoph Hammer.
Symphonie en mi♭majeur, par le Concerto Köln, sous la direction de Werner Ehrhardt.
Concerto pour flûte, hautbois et basson, en ut majeur, I. Allegro assai moderato, par Joachim Schmitz, Rainer Schick, Jörg Michael Thomé et le Kurpfälsisches Kammerorchester, sous la dirtection de Jiri Malat.

Notes

1. Fort Sylvain, dans « Diapason » (454), décembre 1998.

2. Ibid.

plumeMichel Rusquet
5 juin
2019


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