Outre une séduisante symphonie avec guitare obligée (G 523) de 1798, qui n’est qu’une transcription du quintette pour cordes opus 10 no 4, on dispose au total de vingt-cinq symphonies de Boccherini, composées entre 1771 et 1792 : d’abord trois séries de six (opus 12, opus 21 et opus 35), puis un lot de trois (opus 37), et enfin quatre œuvres isolées (opus 41, opus 42, opus 43 et opus 45).
Dans cette production d’intérêt très inégal, une de ses œuvres-phares est en fait l’une de ses toutes premières, la symphonie en re mineur opus 12 no 4 sous-titrée « La casa del Diavolo », où le jeune musicien se souvient de Gluck qui, dix ans plus tôt, lui avait prodigué ses encouragements alors qu’il faisait ses premiers pas de compositeur. D’une écriture brillante et d’une remarquable efficacité, cette symphonie emprunte nombre de références et d’effets à la musique de théâtre, et reprend notamment dans son dernier mouvement un motif tiré du ballet Don Juan ou le Festin de pierre de Gluck pour en faire une évocation de la chute de Don Juan aux Enfers.
Après ce coup de maître, il faudra attendre les années 1786-1787 et les trois très belles symphonies de l’opus 37 – celle en ut majeur (G 515), celle en re mineur (G 517) et celle en la majeur (G 518) – pour trouver de nouvelles réussites indiscutables, cette fois dans un format en quatre mouvements, avec une somptueuse palette d’instruments à vent et une exubérante richesse thématique, et parfois avec de nettes affinités haydniennes. Quant aux toutes dernières, elles s’imposent tout autant ou presque : « L’opus 41 (G 519 en ut mineur), d’un parfait classicisme, est l’une des plus personnelles (superbe Pastorale lentarello, superbe Minuetto). L’opus 42 (G 520 en re majeur) est richement instrumentée et d’une profondeur expressive étonnante (en particulier un Andante d’une éloquence ténébreuse et un Finale haydnien en forme de sonate bithématique. L’opus 43 usurpe un peu le nom de symphonie : c’est une ouverture brillante, mélodiquement savoureuse, très théâtrale. Avec l’opus 45 (G 522), enfin, Boccherini fait ses adieux au genre symphonique dans la tonalité de re mineur, celle de la tristesse. »6
Luigi Boccherini, Symphonie opus 12 no 4 en re mineur « La casa del Diavolo », III. Andante sostenuto – Allegro con moto), par LeEuropa Galante, sous la direcion de Fabio Biondi.6. Travers Roger-Claude, dans « Diapason » (393), mai 1993.
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Vendredi 20 Septembre, 2024