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11 novembre 2019 —— Jean-Marc Warszawski.

Ophélie Gaillard, Boccherinri l'autre classicisme

Boccherini, Ophélie Gaillard, Sandrine Piau, Pulcinella Orchestra, Concertos pour violoncelle nos 6 et 9, symphonie no 6, quintette à cordes opus 30, Stabat Mater, Sonate pour violoncelle et piano no 2. Aparté 2019 (AP 194).

Boccherini, Ophélie Gaillard, Sandrine Piau, Pulcinella Orchestra, Concertos pour violoncelle nos 6 et 9, symphonie no 6, quintette à cordes opus 30, Stabat Mater, Sonate pour violoncelle et piano no 2. Aparté 2019 (AP 194).

Enregistré par Little Tribeca, 17-19 avril 2018, église luthérienne réformée de Paris, 1-3 septembre 2018, Hôtel de l'industrie, Paris.

Douze ans après un cédé « Boccherini-Madrid » remarqué, les mêmes, Ophélie Gaillard, son violoncelle, le Pulcinella Orchestra, Sandrine Piau et sa belle voix reviennent à Boccherini en un double album : musique de chambre, musique symphonique, cantate.

Dans le livret Ophélie Gaillard dit son enthousiasme pour le violoncelliste compositeur (aussi chanteur) italien, qui a développé l’essentiel de sa carrière en Espagne, a travaillé pour des princes autrichiens (qui ont la mainmise sur l’Italie), et français. Ce cosmopolitisme clairement matérialisé  musicalement dans son œuvre croise un mouvement tectonique social : la dégénérescence de l’Ancien Régime et l’avènement de la bourgeoisie, auquel correspond une révolution esthétique, dans la confrontation de l’ancien et du nouveau, mais d’une toute autre manière qu’elle avait été posée une vingtaine d’années auparavant, avec la fameuse Querelle des Bouffons, musique française contre musique italienne, au cours de laquelle les philosophes des Lumières (qui l’avaient provoquée) s’en étaient donné à cœur joie. Mais cela faisait échos aux premiers craquements, à la pression des idiomes populaires (par la musique italienne), contre l’académisme de la musique de cour ressentie comme précieux et apprêté.

On a donc tendance à entendre, sans mal, dans la musique de Boccherini, le passé baroque et l’avenir classique, voire parfois un souffle romantique. Elle est pourtant le son d’une époque à part entière, peu explorée, étant entendu que la période révolutionnaire ne pouvait enfanter que des œuvres médiocres. Donc ni post-baroque ni préclassique, une musique de son temps et de ses lieux.

Par ce double cédé, Ophélie Gaillard et ses complices nous font partager sans retenue leur enthousiasme pour la musique de Luigi Boccherini, dont la grande richesse mélodique règne sans aucun doute face aux ripienistes, mais où les voix intérieures osent toutefois se délier en partie, sans compter la virtuosité et l’élégance d’écriture. Une succession de coups de beauté sans temps morts.

Boccherini est tout de même né dix ans après Joseph Haydn, 10 ans avant Wolfgang Amadeus Mozart, trente avant Ludwig Beethoven, il a été leur contemporain d’un autre classicisme qui tient la comparaison. Toutes les voix mènent à la musique, surtout quand les interprètes, comme c'est ici le cas, y mettent le paquet de coeur et de neurones et de liberté.

Luigi Cherubini, Symphonie no 6, fin du 3e mouvement.

Cédé 1

1-3. Concerto pour violoncelle no 6, en re majeur, G.479, Allegro, Adagio, Allegro ; 4-6. symphonie no 6, en re mineur, « La Casa del diavolo », G.506, Andante sostenuto, Andantino con moto, Andante sostenuto ; 7-9. Concerto pour violoncelle no 9, en si bémol majeur, G.482, Allegro moderato, Andantino grazioso, Rondo ; 10-16. Quintette à cordes en ut majeur « La musica notturna delle strade di Madrid » opus 30, no 6, G.324, Ave Maria delle Parrochie, Il tamburo dei soldati, Minuetto dei ciechi, Il rosario (Largo assai), Los Manolos (Passa calle) Allegro vivo, Il tamburo, Le ritirata di Madrid, (Tempo di marcia).

Cédé 2

1-11. Stabat Mater G.532, cantate pour quintette à cordes et soprano, I. Stabat Mater dolorosa ; II. Cujus animam gementem ; III. Quae moerebat et dolebat ; IV. Quis est homo ; V. Pro peccatis suae gentis ; VI. Eja Mater, fons amoris ; VII. Tui nati vulnerati ; VIII. Virgo virginum praeclara ; IX. Fac ut portem Christi mortem ; X. Fac me plagis vulnerati ; XI. Quando corpus morietur ; 12-14, sonate pour violoncelle et piano no 2 en ut mineur G.2.

Biographie de Luigi Boccherini

plume 4 Jean-Marc Warszawski
11 novembre 2019

© musicologie.org


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