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21 février 2019 —— Jean-Marc Warszawski.

Les concertos de Goetz et de Brahms sous les doigts de la pianiste Andrea Kauten

Andrea Kauten, Orchestre Symphonique Savaria sous la direction d'Ádám Medveczky, 2e concerto pour piano d'Hermann Goetz, 1er concerto pour piano de Johannes Brahms. Solo musica 2018 (SM 284)

Andrea Kauten, Orchestre Symphonique Savaria sous la direction d'Ádám Medveczky, 2e concerto pour piano d'Hermann Goetz, 1er concerto pour piano de Johannes Brahms. Solo musica 2018 (SM 284)

Enregistré les 15-20 juillet 2017, Salle Bartók, Szombathely (Hongrie).

La pianiste Andrea Kauten a deux pays, la Suisse et la Hongrie. Elle commence à jouer le piano et les tournées de concours dès l’enfance avant d’intégrer le Conservatoire de Bâle, puis une bourse lui permet de suivre les cours du Conservatoire Franz Liszt de Budapest. Elle s’est produite aux États-Unis d’Amérique et dans divers pays européens, a enregistré une dizaine d’albums, avec la musicalité de Franz Liszt comme horizon.

Avec l’Orchestre symphonique Savaria (Savaria Szimfonikus Zenekar), basé à Szombathely, quatrième ville de Hongrie, non loin de l’Autriche, elle nous offre,  sous la direction d’Ádám Medveczky, deux concertos pour piano en deux cédés : celui en ré mineur de Johannes Brahms, l'autre en si bémol majeur d’Hermann Goetz.

Deux œuvres de jeunesse composées avec dix années d’écart, 1858 et 1867, Brahms ayant été jeune avant Goetz, ce qui n'a  pas empêché leur relation amicale. Deux œuvres traçant clairement dans l’héritage du dernier Beethoven jusqu’à Schumann ou Mendelssohn, ne s’aventurant pas dans la déstructuration tonale du chromatisme de Liszt ou dans l’incertitude des modulations continues de Wagner.

Deux pièces peu concertantes, tant dans leurs parties internes qu’entre l’orchestre et l’instrument soliste. On est plutôt dans une projection sonore assez frontale au sein de laquelle le piano fait entendre sa voix, mêlé à l’orchestre. On est plus accompagnant que concertant.

C’est ce qui valut peut-être l’échec et les sifflets à la création du concerto de Brahms (conçu en piano quatre mains avant d'être orchestré), mais l’aimée Clara Schumann en fit par la suite un succès. Qui n’a pas aujourd’hui, vissés dans l’oreille, les élans des thèmes du troisième mouvement romantique plein pot.

Hermann Goetz est universellement inconnu. Né à Königsberg en 1840, il étudie la musique à Berlin, s’installe comme organiste en Suisse à l’âge de vingt-trois ans, espérant que l’air des montagnes ralentisse la progression de la tuberculose dont il est atteint depuis l’enfance. Il gagne une certaine  notoriété internationale avec son opéra Der Widerspenstigen Zähmung (La mégère apprivoisée), d’après Shakespeare. Il meurt à l’âge de 36 ans.

Ces deux œuvres conviennent bien au jeu franc et frontal d’Andrea Kauten, mais aussi à l’orchestre symphonique de Szombathely, ils en jouent sans vergogne le romantisme extraverti.

plume 6 Jean-Marc Warszawski
21 février 2019


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