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14 novembre 2019, Paris, Cathédrale Saint-Louis-des-Invalides —— Jean-Marc Warszawski.

La Schola Cantorum of the Cardinal Vaughan Memorial School aux Invalides

En attendant que la présentation soit achevée et l'entrée du chef, cathédrale Saint-Louis-des-Invalides, 14 novembre 2019. Photographie © musicologie.org.

C’était un concert de prestige que le musée de l’armée programmait ce jeudi 14 novembre, dans la Cathédrale Saint-Louis des Invalides, dans le cadre de son cycle de concerts « Les Victoires de la musique ». Les trompettes de la Renommée ayant préparé le terrain pour la Schola Cantorum of the Cardinal Vaughan Memorial School (on pourrait peut-être faire plus court).

En fait Herbert Alfred Henry Vaughan, cardinal de Westminster est décédé en 1903. Dix ans plus tard, une école de garçons a été ouverte à Londres et consacrée à sa mémoire. En 1980, une maîtrise essentiellement consacrée au chant liturgique y a été créée, la Schola Cantorum, accueillant les garçons de 11 à 18 ans.

Mais elle déborde de loin les services religieux (notamment ceux de l’école), et s’est taillé une solide réputation au point d’être sollicitée pour l’enregistrement de bandes originales de films, tel Harry Potter.

Comme en est la tradition, Christine Helfrisch, conservatrice au Musée de l’Armée, responsable des programmes musicaux, a présenté ce concert avec son amour du lieu, celui de la musique, la précision historique qui tient à son métier, l’élégance qui tient à se personne.

Les choristes, assis un peu boudeurs, attendant que le temps passe pendant ce bla-bla pas même en anglais, se sont levés, leur chef Scott Price, directeur de la musique de la Cardinal Vaughan Memorial School fait son entrée.

La Schola Cantorum of the Cardinal Vaughan Memorial School aux Invalides, 14 novembre 2019. Photographie © musicologie.org.

Iestyn Evans, après avoir été assistant à l’orgue de l’abbaye de Westminster, est aujourd’hui codirecteur musical de l’école Vaughan. Voici quelques années, il a interprété le cycle complet des œuvres d’orgue de Johann Sebastian Bach en vingt-quatre heures. Il a ainsi recueilli plus de 6 000 £ pour une tournée scolaire en Amérique.

Il ne reste pas grand-chose de l’orgue d’origine de la cathédrale Saint-Louis, construit à la fin du xviie siècle par Alexandre Thierry, sinon quelques jeux et le magnifique buffet, quant à lui certainement signé Jules Hardouin-Mansart pour la conception et réalisé par le charpentier du roi Germain Pillon.  Explosion de la poudrière, incendie, ravalement dénaturant l’ont mis à l’épreuve. Reconstruit en 1955 et 1957 par la maison Debierre-Beuchet, il est l’un des plus beaux instruments de la capitale. On ne tarde pas à l’entendre.

Pour tout dire, la réputation de cet ensemble n’est pas usurpée. Il nous a offert un moment fabuleux de musique et de plaisir musical, avec un programme « pour plaire », porté par des valeurs sûres de musique de film (1492 : Christophe Colomb, Le Seigneur des Anneaux, L’Odyssée de Py), liturgiques, comme le Requiem aeternam, l’adaptation de Nimrod d’Edward Elgar par Davis Hill, l’Ave Maria de Caccini, Seek Him That Makeh The Seven Stars sur le psaume 133, du contemporain Jonathan Dove, mais aussi le fameux « Adagio d’Albinoni » de Remo Giazotto, ou un extrait (« Dirait-on ») du cycle de Morten Lauridsen, sur des poèmes de Rainer Maria Rilke, Les Chansons des Roses (1993).

Le plus marquant a été la fabuleuse interprétation du Miserere de Gregorio Allegri, mélange de plain-chant et de mélodies, avec un extraordinaire quatuor vocal contre chœur, dont l’assurance d’intonation, la beauté des voix individuelles et de leurs ensembles ont emporté le public dès le troisième numéro. On sera de nouveau portés aux nues avec le Crucifixus d’Antonio Lotti, ou l’Ave Maria de Caccini, cette fois avec des solistes contre chœur, toujours étonnants par l’assurance d’intonation et la beauté de timbre, la cohésion la magnificence sonore du chœur.

Bien entendu, une pièce française, le « In Paradisium », extrait du Requiem de Gabriel Fauré, assez tonique, comme on l’aime.

musicologie.org
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Ce concert a été retransmis en direct par Radio Classique. Surveillez s'il n'apparaît pas dans les potcasts de la chaîne, cela vaut le coup.

 

 Jean-Marc Warszawski
18 novembre 2019

© musicologie.org


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Dimanche 17 Novembre, 2019 1:51