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19 juin 2019 —— Jean-Marc Warszawski.

Klaus Mertens reçoit la médaille Bach 2019 de la ville de Leipzig

Burkhard Jung, maire de Leipzig, Klaus Mertens, Peter Wollny, directeur de la Bach-Archive. Paulinum Leipzig, 15 juin 2019. Photographie © Gert Mothes.Burkhard Jung, maire de Leipzig, Klaus Mertens, Peter Wollny, directeur de la Bach-Archive. Paulinum Leipzig, 15 juin 2019. Photographie © Gert Mothes.

Aujourd’hui, second jour de la fête à Bach organisée par la Bach Archive de Leipzig : on a le choix entre plus de 20 concerts et activités diverses à partir de 9h30. Quelques cantates religieuses matinales pour se mettre bien avec les cieux qui restent cléments, des visites guidées à la maison de Mendelssohn, au musée Bach, de la ville sur les pas de Bach, la tournée de cafés, de la musique de chambre, il est déjà midi.

De 1717 à 1723, Johann Sebastian Bach a été maître de chapelle du prince Leopold d'Anhalt- Köthen, où il disposait de dix-huit musiciens. Il y a écrit de ses chefs d’œuvres de musique de chambre et orchestrale, suites, inventions, partitas, sonates, concertos, dont ceux dits « brandebourgeois ». Köthen, à soixante kilomètres de Leipzig, accueillait un concert de quelques-uns des chefs-d’œuvre.

Il y a des motets à la Thomaskirche aussi de (aussi de Maurice Duruflé et Aaron Copland), les concerts, baroques, classiques, jazz à la Bachstage, une grande scène sur la magnifique place du marché, des concerts à la Kupfersaal, Nikolaikirche, dans la maison des Schumann, au musée Bach, au Paulinum, dans la salle des congrès, et la nuit, Salles de Pologne pour mettre à l’honneur les musiques des amis de Johann Sebastian Bach.

Klaus Mertens studieux. Paulinum Leipzig, 15 juin 2019. Photographie © musicologie.org.Klaus Mertens studieux. Paulinum Leipzig, 15 juin 2019. Photographie © musicologie.org.

J’ai choisi d’assister à la remise de la médaille Bach de la ville de Leipzig à Klaus Mertens, basse-baryton, monument vocal de la musique ancienne, « médiateur idéal des cantates et des récits de la Passion de Johann Sebastian Bach ». Aujourd’hui âgé de soixante-dix ans, il est à la tête d’environ deux-cent-dix enregistrements, avec des ensembles, partenaires, chefs d’orchestre de tout premier plan. Il a dès le début participé à l’aventure de l’Amsterdam Baroque Orchestra de Ton Koopman, chœur et ensemble de solistes, qui ont enregistré l’intégrale des cantates liturgiques de Johann Sebastian Bach et d’autres œuvres chorales, ainsi que l’intégrale des œuvres de Buxtehude.

Ton Koopman, chemise noire cravate rouge, qui a reçu la médaille Bach de la ville de Leipzig en 2006, est le nouveau président de la Bach Archive. À ce titre, il siège au jury, avec le directeur de la fondation, le recteur du Conservatoire de musique et de théâtre de Leipzig, le maître de chapelle de la Thomaskirche, qui a élu cette année son vieux compagnon et complice Klaus Mertens, chemise blanche cravate rouge.

Ton Koopman, président de la Bach-Archive et Gotthold Schwarz, maître de chapelle (Kantor) de la Thomaskirche. Paulinum Leipzig, 15 juin 2019. Photographie © musicologie.org.Ton Koopman, président de la Bach-Archive et Gotthold Schwarz, maître de chapelle (Kantor) de la Thomaskirche. Paulinum Leipzig, 15 juin 2019. Photographie © musicologie.org.

À cette occasion, ils ont offert un récital de cantates liturgiques et profanes, et quelques pièces de clavecin ou d’orgue (un positif), plutôt joyeuses, voire humoristiques, notamment avec Amore Traditore (BWV 203), de Johann Sebastian Bach, véritable plaisanterie parodique de potache caricaturant l'opéra italien. Klaus Mertens n’a peut-être plus la voix de ses trente ans, ni la basse aussi profonde, mais un grand métier à toute épreuve et une diction parfaite, autant dans le chant que dans son allocution de remerciement.

Klaus Mertens et Ton Koopman, Paulinum Leipzig, 15 juin 2019. Photographie © musicologie.org.Klaus Mertens et Ton Koopman, Paulinum Leipzig, 15 juin 2019. Photographie © musicologie.org.

Johann Sebastian Bach, Ich habe genug ! Mein Trost ist nur allein. Klaus Mertens (basse-baryton), Ton Koopman (orgue). Paulinum Leipzig, 15 juin 2019.w

La médaille lui a été remise par le maire de Leipzig Burkhard Jung et Peter Wollny, directeur de la Bach-Archive. L’échange de discours s’est fait sur le ton de l’amitié, sans effets de manche. On sentait bien de l’émotion chez Ton Koopman et Klaus Mertens. Mais ces vieux loups de scène savent se maîtriser.

La cérémonie s’est déroulée à la Paulinum, l’église devenue amphithéâtre (sans gradins) de l’université, qui jouxte la tour de la MDR, radio-télévision locale (Mitteldeutsche Rundfunk), les bâtiments de la Gewandhaus, et de l’Opéra.

Le maire de Leipzig, Burkhard Jung. Paulinum Leipzig, 15 juin 2019. Photographie © musicologie.org.Le maire de Leipzig, Burkhard Jung. Paulinum Leipzig, 15 juin 2019. Photographie © musicologie.org.

C’est un magnifique bâtiment dont le passé a été repris dans une architecture moderne (inauguré en 2017), où l’ancienne église est évoquée, à sa place historique, dans  une grandiose façade en plaques de verre bleu faisant penser à  une falaise  ou des orgues de schiste. L’intérieur lie également modernisme et reprise des formes anciennes. Une réussite.

plume 4 Jean-Marc Warszawski
19 juin 2019


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